Malversations sur les biens publics : Macky Sall annonce un parquet financier et se justifie sur certains « dossiers »


Les rapports des corps de contrôle sont souvent rangés dans les tiroirs. Un constat souvent décrié par les acteurs des mouvements citoyens et les droits de l’hommiste. Face à la presse après le traditionnel discours à la Nation, le Chef de l’État a indiqué qu’une réforme était en cours pour la mise en place d’un parquet financier qui va s’occuper de certains dossiers de prévarication.
« Le parquet financier fait partie des réformes que nous voulons mettre en place. Beaucoup ont critiqué la CREI comme n’ayant pas une instance d’appel mais de cassation. Mais avec l’évolution des droits de l’homme,  il faut un changement. Tout ce qui va concerner les détournements de deniers publics, ce parquet va s’en charger. J’avais donné instruction pour que le ministre de la justice travaille sur ça », a annoncé Macky Sall.
Pour ce qui est des corps de contrôle, il a tenu d’abord à préciser que ce sont des personnes qualifiées, mais l’État dans son fonctionnement a ses règles, et la personne que vous contrôlez à des droits aussi.  Il a par ailleurs tenu à défendre la sacralité de certains rapports, qui ne doivent pas être mis au-devant du public, mais malgré tout soumis au contrôle, a-t-il assuré.
 
« Il faut que les gens sachent que tous les rapports de l’Inspection générale d’État rattachée à la Présidence sont destinés exclusivement au Président de la République. C’est le seul destinataire, la personne à qui on les soumet et qui apprécie par rapport à ce que la loi admet. Ces rapports sont secrets et protégés par la loi, cependant le Président peut décider de déclassifier le rapport. Et le seul rapport que j’ai vu être déclassifié depuis que je suis dans l’Administration c'est celui des chantiers de Thiès. Mais ce n’est pas parce que ce n’est pas à la disposition du public qu’il n’y a pas de contrôle », a dit Macky Sall.
Le Président d’enchainer en indiquant que le procureur est certes le maitre des poursuites, mais le Président a l’opportunité de donner suite à un rapport. « Il ne faut pas qu’on le lui retire. J’ai signé une liste de plus de 800 grâces aujourd’hui, donc si j’ai ce pouvoir on doit me laisser le pouvoir de donner des recommandations sur l'opportunité de donner suite ou pas à des rapports », dira-t-il.
Pour la Cour des comptes enfin, a-t-il fait savoir, c’est une cour autonome qui ne dépend pas du président, « c’est une juridiction. Elle peut demander à certaines personnes prises sur des faits de rembourser. Et ils le font. Les gens ont des vies privées qu’il faut respecter, mais peuvent rembourser jusqu’à leurs retraites. Il ne faut pas dire qu’il n’y a pas de contrôle », regrettera le Président. 
« À l’Ofnac, je n’ai pas vu de rapport transmis au procureur et qui devait être transmis au juge et ne l’a pas fait. Il faut faire la part des choses. L’OFNAC ne juge pas, il a des pouvoirs d’investigations, le procureur est investi de pouvoir c’est à lui de voir. On ne peut pas arrêter quelqu’un dont  l'arrestation peut semer le chaos. Il faut que l’on arrête de penser que les choses marchent aussi facilement. On peut certes améliorer la gouvernance », a conclu Sall...
 
 
Vendredi 1 Janvier 2021




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