Les deux candidats au deuxième tour de la présidentielle bissau-guinéenne se lancent dans une chasse aux soutiens au Sénégal : Les hommes politiques sénégalais face à leurs responsabilités


L'avant première du deuxième tour de la présidentielle se déroule au Sénégal. Les deux candidats finalistes de cet ultime round au terme duquel l'un d'entre eux s'adjugera le fauteuil de José Mario Vaz, sont actuellement dans nos murs.

Premier à débarquer à Dakar en provenance d'Espagne, le candidat du Madem est arrivé lundi soir. Il a été précédé dans la capitale sénégalaise par le troisième de la présidentielle bissau-guinéenne.
Umaro Sissoco Embalo et Nuno Gomes se sont donnés rendez-vous au Sénégal pour finaliser les discussions amorcées à Bissau sur une possible alliance en vue du second tour. Le protocole d'accord a été signé le mardi 03 décembre entre ces deux mastodontes de la classe politique bissau-guinéenne qui partagent en commun leur envie de venir à bout du système établi par le PAIGC depuis 1974, année de l'indépendance du pays.
Mais le séjour au pays de la Téranga de ces deux nouveaux alliés est vu par certains observateurs comme un moyen pour eux de décrocher le soutien de Macky Sall. Le chef de l'État sénégalais semble depuis le début de la crise qui secoue la Guinée Bissau, à équidistance des différents acteurs. Il n’empêche, à chacune de ses sorties, le Général Umaro Sissoco Embalo revendique, voire assume son  « amitié » avec le président du Sénégal. Mais en marge de la signature de l'accord de partenariat avec Nuno Gomes Nabiam, le candidat du Madem a précisé qu'il n'est pas le poulain de Macky Sall. « S'il était le parrain de notre alliance, nous signerions au Palais de la République du Sénégal », a-t-il répondu à notre préoccupation. Pour autant, le doute persiste sur la neutralité du chef de l'État sénégalais dans les élections en Guinée Bissau. Mais toujours est-il que le successeur de Wade n'a pas affiché un parti pris flagrant en faveur d'un candidat comme l'a fait un certain...Ousmane Sonko.
Le leader de Pastef les Patriotes a reçu la visite de l'autre candidat qualifié au second tour, Domingos Simoes Pereira ce mardi 03 décembre. À l'issue de leur rencontre, la révélation de la dernière présidentielle sénégalaise s'est fendue d'une déclaration dans laquelle il prend fait et cause pour le candidat du Parti africain pour l'Indépendance de la Guinée et du Cap Vert. « Monsieur Pereira est le candidat qui incarne les valeurs d'ouverture sociale, de souveraineté, de panafricanisme, d'intégrité et d'indépendance vis à vis des lobbies africaines et mondiales auxquelles nous croyons », argue Sonko dans le document dont copie est parvenue à notre rédaction. Une démarche légitime de la part d'un homme politique comme Ousmane Sonko. Sauf qu'en s'impliquant ouvertement dans les élections présidentielles en Guinée Bissau, il risque de passer à côté de la plaque et pour cause.

Dans une crise politique de laquelle elle a du mal à s'extirper, la Guinée Bissau n'a pas besoin qu'un autre pays lui impose ses adversités internes. Et apparemment, c'est le jeu auquel le leader du Pastef est en train de s'adonner.
Depuis le limogeage du Premier ministre Domingos Simoes Pereira en 2015 par le président sortant, José Mario Vaz, la Cedeao est à pied d’œuvre pour recoller les morceaux aux fins de remettre ce pays sur les rails, institutionnellement parlant. Et au vu du scrutin du dimanche 24 novembre dernier, force est de reconnaître que l'Institution régionale est en train de réussir sûrement mais lentement de remettre les choses à l'endroit.
Il est vrai que la Guinée Bissau aiguise des appétits eu égard à ses immenses richesses naturelles. Pays où tout est à refaire ou à reconstruire, la patrie de Amilcar Cabral qui a arraché son indépendance regorge d'énormes potentialités pour prétendre à un développement durable. Mais cela doit se faire dans une stabilité politique au rétablissement de laquelle tout un chacun doit apporter sa maigre contribution. Cela signifie que tous les efforts de stabilisation de ce pays doivent être accompagnés par des actes responsables et non mus par des calculs politiciens. 
Mercredi 4 Décembre 2019




Dans la même rubrique :