KOLDA : micro trottoir sur les meurtres, suicides et viols...


KOLDA : micro trottoir sur les meurtres, suicides et viols...
La rédaction de Dakaractu/Kolda a effectué un micro trottoir sur les meurtres, viols, suicides ou braquages qui font l’actualité en ce moment dans la région. Mais aussi, la rédaction a recueilli l’avis d’un psychologue sur cette question dont le dernier suicide remonte à hier lundi 27 janvier en face du stade régional.

Fatou M., institutrice, d’avancer sur la question : « personne n’est à l’abri. Nous sommes tous exposés à ces dangers tels que le meurtre, les viols ou autres. Je ne comprends pas ce qui arrive actuellement. C’est pourquoi, je surveille mes élèves et mes enfants comme du lait sur le feu. Je leur donne des consignes strictes pour ne pas se faire enlever ou violer. Jadis, on entendait rarement ces faits horribles qui sont devenus monnaie courante aujourd’hui. Je tente toujours d’avoir une explication, mais je n’y arrive pas. Je pense que le tissu social est en train de se déchirer et nous avons perdu une partie de nos bonnes valeurs. En tout cas, j’adopte un comportement nouveau et méfiant maintenant », explique-t-elle.

Sayodo Ndiaye, psychologue conseiller, d’avancer : « c’est vrai qu’il y a beaucoup de violences, de meurtres, de viols et de suicides ces temps-ci. Je pense que c’est une succession d’événements qui sont liés à une déstructuration du fonctionnement de la société. Les individus sont de plus en plus isolés dans leurs familles et dans leur espace intime ».

Ousmane B. un père de famille ayant la soixantaine : « je ne reconnais plus la société. Il y a 40 ans en arrière, Kolda ne connaissait pas ces faits divers alors qu’aujourd’hui on en voit partout. Pour moi, l’explication est simple, c’est depuis que l’argent a été valorisé plus que l’homme qui l’a créé, les choses ont changé. J’ai toujours vécu avec mes parents (papa et maman) et mes épouses sans problème dans la même concession. Et dans cette maison, personne n’osait contester les décisions des aînés. C’est parce que nous avons épousé, d’autres valeurs qui ne sont pas les nôtres que les choses ont changé. C’est partout dans le pays, nous avons de la violence physique et morale. Il y a des meurtres, des suicides, des viols dont nous ignorons même les mobiles. Je pense que nous devrions revoir notre façon de vivre et retourner à nos valeurs africaines», précise-t-il.

Restant dans la même dynamique, le psychologue poursuit : « ce qui explique les meurtres, les suicides entre autres c’est que les gens souffrent de plus en plus sans remède ou assistance. La violence est à la hauteur des souffrances des personnes. C’est ce qui fait que les gens sont de plus en plus durs quand ils commettent des actes horribles. L’autre aspect est le chômage élevé qui participe à l’isolement des individus ».

 « Le suicide est une nouveauté dans nos sociétés. On ne connaît pas le suicide dans nos sociétés, mais il est encore plus élevé chez les européens. Il est lié à la dislocation de la famille »; avant de s’appesantir sur le viol : « la question du viol est aussi liée à l’éducation, les gens sont de plus en plus précoces. Ce n’est pas une question économique, mais de personnalité » conclura-t-il.
Mercredi 29 Janvier 2020




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