ITV- Cité parmi les 112 Sénégalais à traduire devant la CPI, Makhtar Diop (député) : « Si c’est mon soutien au Président Sall qui fait de moi un nervi, je risque de le demeurer pour encore bien longtemps ! »


Pour Juan Branco, Makhtar Diop devra faire face à la CPI au même titre que 111 autres Sénégalais dont la majeure partie sont comme lui, des leaders politiques de la mouvance présidentielle. Ils les accuse, dans une plainte dont le « support comporte 170 pages et 71 éléments de preuves sélectionnés sur un total de 4500 », d’avoir commis des « crimes ».  L’avocat rappelle,  en ce qui concerne le député de Touba, qu’il avait demandé au ministre de l’intérieur « de tuer les militants de Pastef et de les jeter dans la mer. » 
 Nous étions le 28 novembre 2022. Dans cette interview exclusive, Makhtar prend droit au chapitre.
 
 
 
 
 
 
Dakaractu :  Honorable député, qu’est-ce cela vous fait d’avoir été cité par Juan Branco et d’être présenté comme bon pour faire face à la CPI ?
 
 
 
Makhtar Diop : Cela ne me fait rien de vraiment particulier. Je trouve juste que c’est des enfantillages de la part d’un avocat qui devrait accorder plus de respect au Sénégal et surtout aux Sénégalais. Quand on veut jouer, qu’on aille le faire ailleurs. Ce Juan Branco se trompe de jouet. Nous sommes un pays souverain et un peuple sérieux. Ce n’est pas parce qu’il est le prétendu avocat d’un leader politique qui a maille à partir avec la justice qu’il se permet d’accuser d’honnêtes gens d’avoir commis des crimes contre l’humanité. Il n’a aucun droit de traiter 112 Sénégalais qui n’ont rien à se reprocher de nervis et de criminels.
 
 
Dakaractu : le mot nervi semble vous choquer ?
 
Si c’est  être avec le Président Macky Sall qui fait de moi un nervi ou qui me vaut une traduction devant la Cour pénale Internationale, alors il me reste encore du chemin à faire dans ce registre. Je ne suis pas prêt d’abandonner mes convictions politiques. Je continue de soutenir le Président Macky Sall. Et qu’il vente ou qu’il neige, je constituerai à défendre mes positions et à réclamer sa candidature en 2024. Je répète : si c’est cela qui fait de moi un nervi, alors je suis un nervi.  Il n’appartient pas à un étranger de nous faire la leçon. Nous avons une justice indépendante et consciente de ses responsabilités. Qu’est-ce la CPI vient faire dans ce qui nous oppose à l’opposition. Vous savez Juan Branco devrait davantage travailler à polir sa réputation. On l’accuse de viol. Et il n’est pas le seul sous ce registre. S’il veut se faire un nom plus qu’il n’en a déjà, qu’il regarde juste autour de lui. Il trouvera vite de quoi se mettre sous la dent.
 
 
Dakaractu : Juan Branco a cité une phrase que vous auriez dite dans son rapport appelant à tuer...
 
Juan Branco fait dans la manipulation et dans l’intimidation. Il perd son temps, malheureusement . Aucun leader de l’Apr et de la coalition n’est violent. Je ne suis pas une personne violente. Je n’ai jamais frappé une personne. J’ai jamais reçu de plainte venue d’un tiers. Je n’ai jamais été convoqué par la police. Je suis un républicain et j’ai confiance en la justice de mon pays. Je crois que les nervis sont à chercher dans les rangs du parti Pastef. C’est dans ce parti qu’on trouve les pires bandits de ce pays. 
 
 
Dakaractu : Vous utilisez là de gros mots!
 
J’assume ce que je dis. Le parti Pastef compte dans ses rangs de grands bandits comme il en compte de bons citoyens évidemment. Quel qualificatif collez-vous à ces gens qui ont brûlé des installations du TER,  qui ont saccagé des bureaux au niveau de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, qui ont attaqué des maisons de personnalités politiques. Comment qualifieriez- vous leur leader qui dit être disposé à appeler les gens à aller déloger le Chef de l’État. Voilà des faits graves que je vous relate et qui ne sont pas mentionnés par l’avocat dans son rapport. Pourquoi dans son rapport, on ne lit pas l’agression dont l’honorable députée de Gniby a été victime alors qu’elle était en état de grossesse. Son rapport est truffé de mensonges et il est surtout incomplet pour avoir omis de mentionner les véritables crimes commis dans ce pays depuis que Pastef est né. Ce parti doit être dissous. 
 
 
Dakaractu : N’êtes-vous pas en train d’en demander trop là ?
 
Absolument pas ! Je suis le premier à avoir demandé dans ce pays que ce parti soit dissous. D’autres le demandent désormais. C’est devenu une nécessité pour conserver la paix. Il n’est pas question de laisser ce cirque demeurer. 
 
 
Dakaractu : Le Président Macky Sall pas très loin de déclarer sa candidature. Un homme politique comme Adama Faye lui refuse ce droit qu’il n’a pas, selon lui.
 
 
Que personne ne nous parle d’Adama Faye. Je le classe, sans broncher, dans le lot des maîtres-chanteurs. Il n’a aucune leçon à nous donner. Il n’a aucun mérite. C’est juste un frustré qui veut se faire entendre. Il considère que le pouvoir devrait être comme un gâteau qu’il faut se partager. Ce que le Président Macky Sall refuse. Voilà ce qui lui fait mal. Il a choisi de renoncer à sa vie de Modou-modou pensant que les liens de parenté pouvaient lui octroyer des positions de choix. Maintenant, par rapport à la candidature de mon leader : je signale qu’elle est légale et légitime. C’est le peuple Sénégalais qui la souhaite. Nous allons tout faire pour amener notre leader à briguer les suffrages des Sénégalais en 2024. 
 
 
Dakaractu : Que dites-vous du dialogue politique considéré par certains comme un deal ?
 
 
Tous ceux que vous entendez dire que ce dialogue politique est un deal ne se retrouvent pas dans les conclusions annoncées. La révision  du procès de Karim Wade n’arrange pas certains tout comme l’éligibilité de Khalifa Sall. Ça sape des intérêts. Suivez mon regard. C’est tout ! Le dialogue s’est fait dans une totale liberté et dans une pure démocratie. C’est des commissions composées d’hommes politiques avertis qui ont échangé et qui ont tiré des conclusions. Le Président ne pourra que se conformer à ce qui se dira là-bas. Plus démocrate que lui, on en voit pas !
Vendredi 23 Juin 2023
Dakaractu




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