IL EST TEMPS (par Pape FALL Président de la Convention du Baol)

Il est plus que temps de se poser des questions sur le devenir de notre pays, et de réfléchir sur ses acquis.


IL EST TEMPS (par Pape FALL Président de la Convention du Baol)
Aujourd’hui, ce que tout le monde doit savoir est qu’il y a des gens dont le pays est envié en raison de son niveau de développement.  Pourtant, énormément de personnes quittent ces pays, avec leurs savoir-faire, pour rallier notre cher Sénégal, afin d’y gagner leur vie et vivre en paix. Notre patrie, depuis Senghor, Abdou Diouf, en passant par Abdoulaye Wade jusqu’à Macky Sall, est considérée pratiquement partout comme un modèle de stabilité.
Cependant, aujourd’hui il y a de quoi s’inquiéter pour son avenir : ce qu’aucun sénégalais ne devrait souhaiter nous guette : voir son pays déstabilisé, et sa population perdre l’avancée accomplie.
 
Prenons comme exemple ma région natale qui a connu d’énormes progrès : hier, elle était considérée comme l’endroit le moins rentable en termes d’investissement. Aujourd’hui, elle abrite la deuxième ville la plus rentable du Sénégal après Dakar, je veux nommer Touba la ville sainte. On y voit toutes les grandes banques, les sociétés d’assurance, des entreprises telles qu’Orange, Free, Expresso et Senelec, de grands commerces, sans oublier les stations d’essence de toutes les sociétés qui y rivalisent. Tout ceci peut expliquer le pourquoi de l’autoroute Ila Touba, qui permet de rejoindre Dakar en moins d’une heure trente. Il n’y a pas si longtemps, cela prenait cinq heures de temps… Ce qui est un vrai plaisir, c’est le nouvel hôpital de niveau 3 qui a été inauguré en septembre 2021 ; il se trouve exactement en face du champ que je cultivais quand j’étais adolescent. À l’époque, cela était inimaginable…
Touba est maintenant le deuxième grand pôle de consommation au Sénégal, après la capitale.  C’est un lieu de haute spiritualité, avec sa grande mosquée, ses bibliothèques, où règne la paix. Actuellement, une des plus grandes universités de la sous-région y est en finition.
 
Je vois également partout sur le territoire des réalisations qui font espérer que notre pays pourra un jour être parmi les nations développées : les ponts, les autoroutes, le Bus Rapid Transit en construction, le Train Express Régional, les éclairages, les bâtiments modernes, des stades enviables, les universités, les hôpitaux. On ne peut pas tout citer : des sociétés de toutes sortes se créent sans cesse. Si un pays est détruit, ses acquis sont perdus et tout doit recommencer à zéro.
 
Pour que tout cela continue, jusqu’à atteindre le développement souhaité, il n’y a pas de miracle : il faut que nous vivions en paix et nous engagions davantage dans la recherche du savoir et la formation, comme d’autres l’ont fait.
Nous devons rester vigilants. Partout dans le monde, ceux qui veulent profiter des biens d’une famille cherchent à en manipuler les membres, à casser la chaine qui les a reliés et à jouer ensuite le rôle de sauveur. Or leur objectif est de prendre les biens familiaux, de reléguer les membres de cette famille à l’arrière, et de devenir leur chef. Forcément, cette famille, pour survivre, restera dépendante de ces malfaiteurs.
 Mais, arriver à faire un bon choix, tant qu’on ne sait pas discerner, est difficile voire impossible. Pour avoir cette capacité, le savoir et une bonne éducation sont incontournables. Il ne faut pas se leurrer : tout ce qui a modernisé le monde existait depuis longtemps. C’est avec le savoir que le développement matériel est né, et c’est avec lui qu’il peut continuer.
 
Depuis que le monde est monde, on constate un perpétuel changement : nul ne peut l’empêcher, car chaque chose a son temps. Inévitablement, ceux qui sont là partiront un jour et seront remplacés par d’autres pour la continuité de la vie sociale, économique, politique, culturelle d’un pays…Chacun a son temps dans le grand Temps de l’Histoire.
Il ne faut jamais précipiter les choses, elles viennent aussi en leur temps.
 
Ce qui pourrait le plus aider les pays africains est de faire de telle sorte que leur population soit mise au niveau de celle des pays développés. Prenons l’exemple du Maroc avec ses belles réalisations appréciées partout, toutes faites quasiment par les marocains eux-mêmes. Le Maroc est en train de se développer à grand vitesse.
Il s’est installé en Afrique Subsaharienne, dans tous les domaines qui peuvent participer à l’émergence des pays. C’est une fierté de voir que le Maroc est un pays africain. Il accorde de l’importance à tous ceux qui sont dans les affaires et ces derniers sont protégés et accompagnés par les pouvoirs publics.  Le savoir et le travail font le devenir d’un pays. Ce ne seront jamais les insultes et les commérages qui font le développement : celui-ci ne se décrète pas, il se construit, chacun doit donc apprendre au maximum pour pouvoir y arriver.
 
Certes, il y a des difficultés partout, mais il faut néanmoins s’engager davantage à accompagner la jeunesse, afin qu’elle puisse assurer la relève. Impérativement il y aura un jour un renouvellement. Aujourd’hui, aucun des hommes avisés du pays n’a le droit de rester dans son coin, comme si de rien n’était. Sinon, il doit savoir qu’il fait partie des responsables de tous les malheurs qui pourraient nous arriver. Au lieu de se croire au-dessus de la mêlée, tous ont intérêt à s’y mettre.
 
Il est temps de s’engager plus pour éveiller les esprits et les consciences. Nous avons un pays qui a la chance de voir beaucoup de ses enfants qui s’aiment. Rien au monde ne vaut de perdre cet avantage, qui est l’âme du Sénégal, d’être un territoire de paix et de téranga (hospitalité), où chacun respecte son prochain.
 
De nos jours, il faut préférer le dialogue à la force : ce ne sont pas les muscles et les armes qui organisent et font avancer un pays, sinon, Angela Merkel n’aurait jamais été applaudie pour ses réussites.
 
Pape FALL
Président de la Convention du Baol.
Samedi 9 Juillet 2022




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