Hommage à nos Lions du football : Oui, nous sommes Champions d'Afrique !


Le Sénégal est champion d’Afrique. Loin d’un rêve. C’est une réalité. Autrefois, au basket- ball, aux arts martiaux, au beech - soccer, à l’athlétisme, il l’a été. Cette fois, au foot – ball, il l’est, en réalisant le rêve de plusieurs générations :remporter la coupe d’Afrique des Nations. Hélas ! Des présidents Léopold Sédar SENGHOR à Macky SALL, en passant par Abdou DIOUF et Abdoulaye WADE, jamais cette volonté, de se hisser sur le toit du football africain, ne s’est ébranlée. Du chef de l’Etat au citoyen lambda ; du dirigeant sportif au footballeur ; à travers les âges, de notre indépendance à nos jours. Le Sénégal est sacré champion d’Afrique, en cette trente - troisième édition, ce dimanche 06 février 2022, au Cameroun. C’est vrai !

Al hamdoulilah ! Gloire Dieu ! En ce titre, nous vivons une consécration, celle de la conjugaison de volontés, de sacrifices, d’efforts, de réussites et d’échecs de Sénégalais de tout bord, quelle qu’en soit l’ époque ; je dis, au-delà, desChefs de l’Exécutif , mes pensées pieuses vont à ces éminents dirigeants de notre football : ces anciens présidents de la fédération, de clubs et autres encadreurs dont je ne peux m’empêcher de citer feux Ibrahima SARR, Abdoulaye FOFANA, Amadou Abdoulaye BA « Zeund », Omar SECK, Youssou NDIAYE, Mawade WADE, Lamine DIACK qui vient de nous quitter, Yoro SOW, Kéba MBAYE, Malick NDAO, Rito ALCANTARA, Alain PENSARD, Issa MBOUP dit Gutembert, Ibou Ndao KÉBÉ, Demba Sall NIANG, Mbaye NDOYE, Bescaye DIOP, Sanfouné et BOCOUM, Ngagne le photographe, les ministres des sports, Amadou MahtarMBOW, François BOPP, El Hadj Malick SY « Souris », Landing SANÉ, Abdoulaye Makhtar DIOP, Joseph NDONG,Makhtar BȂ et Malick GAKOU, les présidents Saer SECK,Mor Yalli, Cheikh SECK, Mbaye DIOUF DIA, Maitre Augustin SENGHOR, etc.

Voilà qu’après plus de cinq décennies, nous y parvenons. À tout Seigneur, tout honneur ! C’est pour dire que Sadio MANÉ et compagnie viennent de délivrer le peuple sénégalais. Dieu a décidé que ce soit cette génération qui écrit en lettres d’or le nom du Sénégal sur une nouvelle page de l’histoire du football continental. Celle d’El Hadj Ousseynou DIOUF, deux fois ballon d’or africain, l’a ébranlé, en jouant cette finale, en 2001 au Mali et nous a fait vivre l’allégresse d’un quart de finale de la Coupe du monde de football, en 2002. Ainsi, elle entre dans l’Histoire par la grande porte, celle du panthéon du football africain. Oui, nos chers lions sont « panthéonisés ». Aujourd’hui, en étrennant leur première étoile, ils sont les égaux de tous : égyptiens, algériens, camerounais et autres. Pour rappel, l’histoire ne retient que les vainqueurs. Le contexte l’exige. Le Sénégal est champion d’Afrique !

Voilà aujourd’hui que le démon des tirs au but est exorcisé. Épreuve qui, jadis, nous a valu tant d’éliminations. Permettez que je me rappelle au souvenir de ce cinquième pénalty raté par notre milieu de terrain Ibou FAYE lors d’un certain Sénégal – Maroc, ici au stade Demba DIOP, en 1979, sur le chemin de la CAN. Ce qui privait à la talentueuse équipe des Mbaye FALL, Thierno MBOUP, Seydou BÂ, Mansour WADE, Moustapha NDIAYE…d’une participation à ce rendez- vous. Comme ce cinquième du capitaine Aliou CISSÉ lors de la finale de la CAN de 2001, au Mali. Hélas, Sadio marcha sur les pas d’Omar NDIAYE « Bosquié » qui, par ce cinquième pénalty de l’année 1976, au Zaire, qualifiait notre pays au tour suivant. Rappelant un certain Arthur Antunes COIMBRA dit Zico, cet ancien numéro 10 du Brésil et de Flamengo, qui, dans un match de coupe du monde, devant la France, ratait un pénalty dans le temps règlementaire et assurait un autre durant cette épreuve fatidique.

Voilà qu’après tant d’éliminations sur le chemin de la Coupe du monde et de la CAN, quelques fois, du fait d’arbitres véreux, tristement célèbres, aux antipodes de l’éthique sportive, je parle, entre autres, de messieurs Diramba, Codou Paul, Joseph LAMPTEY, etc, nous y parvenons. Combien de fois Mawade s’est écrié : « On m’a volé ma qualification ».

Aujourd’hui que l’objectif est atteint, notre esprit divague dans l’histoire du football national et revoit – on les excellents acteurs qui nous ont fait plaisir par leur virtuosité dans cet art, ces génies qui ont eu la malchance de n’avoir jamais décroché ce si prestigieux trophée  aussi bien en club qu’en équipe nationale comme les disparus Makhtar NIANG, Domingo MENDY, Louis GOMIS, Moustapha DIENG, AmadyTHIAM, Abdoulaye DIALLO, Séga CISSÉ, El Hadj SARR, Alpha TOURÉ, Demba MBAYE, Mansour WADE, Jean Christophe SAGNA, Amady NDIAYE, Moustapha NDIAYE, Abdoulaye GUEYE, Baye Moussé PAYE, Baba TOURÉ,Mamadou TEUW, Joseph KOTO, le goléador Jules François Bertrand BOCANDÉ, Félix GOMIS et last but not least, le premier sénégalais buteur à la coupe du monde, Pape BoubaDIOP et tutti quanti.

En est-il ainsi de même pour ces légendes vivantes, qui figurent dans cette histoire, certes, moins glorieuse, parce que dépourvue de coupe africaine. Et pourtant, extraordinaires au vu de leur talent ; je pense à des stars comme l’inimitableMbaye FALL (imam du stade Demba DIOP comme aimait à le répéter), le joueur au culot surdimensionné Grand MBODJ, les techniciens Léopold DIOP, Yamagor SECK, Lamine NGOM, Adnan FARHAT, Thierno MBOUP, Ibrahima NDIAYE Chita, l’exceptionnel Omar Gueye SÈNE, Amadou DIOP, les excellents défenseurs, Édouard GNACADIA, Omar DIOP, Ibrahima Diakhou GAYE, Ibrahima BÂ dit Eusebio, Abdoulaye NDIAYE, Pape MBAYE, Roger MENDY, Racine KANE, ,Pape FALL, Pape Boubou NDIAYE, les attaquants Demba THIOYE, Badou GAYE, Baye TOURÉ, Assane TALL, Lala SOUMA, Mor SAKHO, Malick NDOYE, Babacar THIAM, le buteur COULIBALY( 42 buts dans un championnat), Abdoulaye TOUNKARA, Séga SAKHO, Diène DIOUF, Abdoulaye DIALLO des Niayes de Pikine, Thierno YOUM, Boubacar SARR Locotte,, Cheikh FAM, Omar DIALLO, Gorgui NDIAYE, Ibrahima DIAKHABI,Tassirou DIALLO, Mamadou GAYE dit Six, et tant d’autres.

Voilà le Sénégal champion d’Afrique, après tant de décennies de labeur, de conquêtes, d’épreuves, de challenges au service de la Nation, symbolisées par nos présences remarquées aux Jeux de l’Amitié de 1963 à Dakar, à la CAN de 1965 en Côte d’Ivoire, celle d’Asmara en 1968, en passant par celles du Caire en 1986, d’Algérie en 1990, du Sénégal en 1992, du Mali en 2001 etc et du Cameroun, en 2022 ; celle – là, la bonne.

Nous sommes sacrés numéro un du continent avec, il faut y revenir, un coach bien de chez nous, un entraineur sénégalais bon teint, Aliou CISSÉ ; l’ancien capitaine de cette équipe de la génération de 2002, celle de la Coupe du monde. L’entraineur national le plus critiqué de notre histoire, mais aussi le meilleur, au vu des résultats, bien entendu. Mettant en porte à faux cette théorie, autrefois retenue par les États généraux de notre football qui concluaient : « IL FAUT UN SUPER PATRON ETRANGER POUR L'ÉQUIPE NATIONALE ».

Un titre qui barrait la Une des journaux de l’époque. Nombre de sorciers blancs ont défilé à la tête de cette équipe, si je ne m’abuse, les hongrois Kalocksaï et Dosaï, l’allemand Otto Pfister ; les français Claude LEROY,Guy Stéphane, Bruno METSU (le mondialiste de 2002), Alain GIRESSE ; le polonais Henry KASPERZAK ; l’allemand Peter SCHNITGER etc. Bien que la guéguerre, parfois mystique, bien sûr, mutuellement entretenue par des Sénégalais, en fût le levain. D’où cette longue traversée du désert qui, si longtemps, nous éloigna de ce sésame.

Toutefois, ce titre est l’aboutissement d’un travail de longue haleine. Surtout, celui des techniciens. Je pense aux duos Lamine DIACK – Mawade WADE ; Mawade WADE – Joe DIOP ; Mady KOUYATÉ – Pape DIOP ; Locotte – BOCANDÉ ; Karim Séga DIOUF – Alioune CISSÉ et tutti quanti. Dieu décida que le sacre passerait par Aliou CISSÉ. Àtous ces entraineurs dont j’ajouterai d’autres qui ont écrit de belles pages de l’histoire de ce football je cite :Ass DIACK, Gallo, Iba DIA, Malang MANÉ, Lamine DIENG, DIASS, Youssou TOURÉ dit Pelé, Amsata FALL, Mayacine MAR etc, je leur tire le chapeau. Sachant que d’outre – tombe, ceux qui ne sont plus des nôtres, sont habités par une grande fierté.

Notre football évoluant jusqu’à l’avènement des centres de formation Aldo Gentina, Diambars, Génération – Foot, Centre Africain de Sports et Etudes (C.A.S.E.), Dakar -Sacré – Cœur, articulé à la formation à la base dans nos différents clubs traditionnels. Comment ne pas évoquer le championnat scolaire de football, l’UASSU, qui révéla dans le passé, beaucoup de futures stars à l’image de Mbaye FALL et Cheikh SECK du Diaraaf (lycée Delafosse) ; Bachir SARR du Diaraaf, Abdoulaye DIALLO, Abdourahmane DIALLO de la J.A, Pape MBAYE et Patrice CARDEAU de l’U.S. Gorée (lycée Van Vollenhoven) ; Joseph KOTO de la J.A. au Collège Saint Michel, Cherif KANDJI de Mbossé (Collège Kasnackde Kaolack) et j’en passe. Or donc, la nouvelle dynamique que nous impose notre sort de numéro un africain aux classements CAF et FIFA, en sus de ce titre de Champion d’Afrique, édition 2022, commande ce retour au sport scolaire et universitaire, en vue du maintien de ce culte de l’Excellence. Et cela ne sera possible qu’avec la construction et la réhabilitation d’infrastructures sportives de haut niveau indispensables au rayonnement international de toutes disciplines sportives. Car il s’agit de ne point dormir sur nos lauriers et de travailler dans la discipline, la patience, l’endurance, la tolérance et la persévérance – ces valeurs si chères au coach Aliou CISSÉ et au président Maitre Augustin SENGHOR - et qui constituent les éléments fondamentaux de toute réussite.

De ces maillons de la chaine du football, comment ne pas évoquer ces grands journalistes sportifs d’hier comme d’aujourd’hui, qui, par leurs critiques objectives, ou via leurs plumes ou leur talent oratoire, ont chanté la bravoure, le talent de nos footballeurs de diverses générations ; je pense à Alassane NDIAYE Allou, Pathé Dièye FALL, Ahmeth Bachir KOUNTA,  Serigne Ali CISSÉ, Garang COULIBALY, MagibSÈNE, l’historique Abdoulaye DIAW, Doudou DIÈNE, Abdoulaye NIANG, Balabasse DIALLO, Golbert DIAGNE, Sathiombi, Mamadou KOUMÉ, Mame Olla FAYE, Pape DIOUF, Cheikh Tidjane FALL et tutti quanti.

Pour ma part, les Exécutifs locaux, démembrements de l’État, je dis les maires et présidents de Conseils départementaux doivent se mettre dans l’air du temps, boostant le football par l’accompagnement des clubs à la base et par la réhabilitation des infrastructures sportives dès lors que le sport fait partie des compétences transférées.

Dans cette dynamique, Son Excellence, Monsieur le Président de la République, Macky SALL est à congratuler, car, pour dire vrai, il n’a jamais lésiné sur les moyens pour mettre nos vaillants ambassadeurs dans les conditions optimales de performances. Ses prédécesseurs sont à confondre dans le même moule du fait de la place prépondérante qu’ils avaient accordée au football dans le cercle des sports. Le sort décida que c’est sous le magistère du Président SALL que la chose arriva. J’en applaudis pour les récompenses méritées offertes aux joueurs et à l’encadrement. Je me rappelle de ce propos du Président Abdou DIOUF, bien repris ces temps - ci : « Ku déf lu rëy am lu rëy ». Félicitations aussi au ministre et au staff. Hélas, en 48 heures, le Président SALL est couronné, deux fois champion d’Afrique (Président de l’U.A., le samedi 05 et Vainqueur de la CAN, le dimanche 06 Février).

Je voudrais exprimer ma joie sur la communion du binôme Pouvoir-Opposition à l’accueil des lions et la liesse populaire qui accompagna l’historique procession. Ce fut magnifique ! Le cœur de tous les Sénégalais a vibré au même tempo, ici et partout dans le monde. Que le football est fort !

Aussi, je rends hommage à tous ces férus de football qui y ont cru, toutes générations confondues. J’en citerai la mienne, qui, dans les années 70, fit la queue devant le pourtour du stade Demba DIOP, dès l’aube, bravant la pluie, le sac contenant le repas froid à la main, juste pour assister à une finale de Coupe nationale ou pour suivre un certain Sénégal – Ghana.

Sur ce, je suggérerai à l’Etat la révision du statut des anciens internationaux, eux par qui, tout a débuté. Bien qu’ils n’aient pas eu cette gloire, ils constituent nos gloires, ces anciennes gloires. Ainsi, pour ma part, je rêve d’un Mbaye FALL, de son vivant, décoré par le Chef de l’Etat pour service rendu à cet art, comme Laurent Pokou, en Côte d’Ivoire ; un Makhtar NIANG, à titre posthume, tout comme la construction d’un statut pour Sadio MANÉ dans un des stades du pays, à l’image de celle d ’Eusebio au stade de Benfica, à Lisbonne, etc.

Vive les lions du football !
Vive le peuple sénégalais !
Vive la République du Sénégal !

Mame Abdoulaye TOUNKARA
Un militant du football
Vendredi 11 Février 2022




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