Haute Cour de Justice – Ndèye Salimata Diop Dieng face aux juges : les dessous d’une audition sous tension


Ce jeudi 19 juin 2025, Ndèye Salimata Diop Dieng, ancienne ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des enfants, a comparu devant la Commission d’instruction de la Haute Cour de Justice pour sa première audition au fond. Mise en cause dans une affaire de présumé détournement de 52 millions FCFA, elle a tenu à balayer toutes les accusations portées contre elle. L’Observateur, qui s’est procuré les détails de cette audition, revient sur une comparution marquée par la constance et la fermeté dans la défense.
 
Convoquée à 11 heures, l’audition de l’ex-ministre a débuté à 12h56 pour s’achever peu après 14 heures. Durant cet exercice délicat, Ndèye Saly Diop Dieng est restée fidèle à ses premières déclarations, rejetant en bloc toute responsabilité dans la gestion des fonds mis en cause, notamment dans le cadre des Fonds Force Covid.
 
« Elle n’a jamais géré un seul franc du ministère », a martelé l’un de ses avocats, cité par L’Observateur. « Le maniement des crédits est du ressort du Directeur de l’Administration générale et de l’Équipement (DAGE), comme le veut la procédure. » Cette ligne de défense a été confortée par plusieurs témoignages, y compris celui du DAGE lui-même, Djiby Diakhaté, auditionné lundi dernier, qui a exonéré l’ex-ministre de toute implication.
 
Fait notable : le 19 mai 2025, soit un mois avant cette audition, Ndèye Saly Diop Dieng avait versé 57 millions FCFA à la Caisse des Dépôts et Consignations, ce qui lui avait permis d’obtenir une liberté provisoire sous contrôle judiciaire. Un geste que ses avocats présentent comme un acte de bonne foi, sans reconnaissance de culpabilité.
 
Toujours selon L’Observateur, aucun témoin à charge n’a émergé lors de la procédure. Les agents du ministère auditionnés le même jour – Aby Sané, Mor Seck, Ndongo Mbaye, Ibrahima Ndiaye et Ndèye Ngoye Lô – ont, tous, témoigné en faveur de leur ancienne ministre. Certains ont même dénoncé des irrégularités dans le rapport de la Cour des comptes, évoquant des fausses décharges, des doublons, ou encore des bénéficiaires présumés déclarant n’avoir jamais reçu de fonds.
 
La défense souligne que le rapport de la Cour des comptes contient de nombreuses confusions : « On leur a dit qu’un climatiseur a été livré chez elle. Nous avons demandé les preuves. Il n’y en a pas. Tout cela repose sur des suppositions, pas sur des faits », explique un membre du pool d’avocats.
 
Pour les conseils de l’ancienne ministre, cette affaire est un exemple criant d’instrumentalisation d’erreurs administratives pour accabler un responsable politique qui, selon eux, n’a ni signé, ni ordonné, ni encaissé quoi que ce soit.
 
L’enquête n’est toutefois pas close. Comme le souligne L’Observateur, la Commission d’instruction peut encore décider d’organiser des confrontations, de solliciter des commissions rogatoires ou de recueillir d’autres témoignages. En attendant, Ndèye Salimata Diop Dieng reste confiante quant à l’issue de la procédure.
Vendredi 20 Juin 2025
Dakaractu



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