ENTRETIEN AVEC MAMOUR CISSÉ : « Macky Sall a tracé la bonne voie pour sauver le Sénégal... »


Monsieur Mamour Cissé, ancien ministre d’Etat, président du Parti social- démocrate (Psd/Jant-Bi), votre formation politique est membre de la majorité présidentielle. L’actualité nationale, comme partout ailleurs, reste marquée par l’apparition et la propagation du Covid-19. C’est dans ce cadre que nous venons d’enregistrer une deuxième intervention radiotélévisée du chef de l’Etat, le président Macky Sall qui a, à l’occasion, déclenché la phase 2 de lutte contre le Coronavirus au Sénégal. Tout d’abord, voulez-vous nous livrer votre appréciation du Message à la Nation que le chef de l’Etat a délivré le 11 mai dernier ?

 

Je vous remercie. J’ai attentivement regardé et écouté le président de la République, Son Excellence Monsieur Macky Sall lors de son intervention du 11 mai dernier. En plus de la solennité qui sied à un tel exercice, j’ai trouvé qu’il a également empreint celui-ci d’une certaine gravité et une sérénité laissant une détermination tranquille d’un président qui a bien cerné la problématique et qui sait où mener son peuple. Gravité parce que le contexte s’y prête devant cette maladie provoquée par un agent pathogène invisible, inconnu et pernicieux avec une virulence morbide et mortelle angoissante. Sérénité ensuite, parce que confiant, il sait que ses compatriotes partagent avec lui ce sentiment dans la victoire contre ce mal qui terrifie et dérègle le monde.

 

Par ailleurs, j’ai été frappé par ce plein d’humanisme dont ce discours a été enrobé. Surtout lorsqu’il a abordé le rapatriement des corps de nos compatriotes qui ont subi le martyr et sont décédés à l’étranger en évoquant la souffrance de leurs familles qui s’ajoute à la douleur de la distance avec ces disparus loin des leurs. Enfin, j’ai apprécié ce discours pour sa cohérence, sa vigueur et sa rationalité et son réalisme. Son message du 11 mai a confirmé qu’en sa qualité de chef de l’Etat, il est bien au front et diapason des exigences requises pour triompher de ce virus.

 

Alors que la maladie, dont le premier au Sénégal est apparu le 2 mars 2020 , y continue sa propagation avec à ce jour 2105 cas testés positifs, 782 guéris, 22 décès, 1 évacué et tout de même 1301 patients sous traitement, le président de la République décide d’assouplir les mesures contraignantes qu’il avait prescrites le 23 mars, après avoir été habilité par l’Assemblée nationale à prendre des ordonnances, et qui sont l’instauration de l’état d’urgence et du couvre-feu de 20h à 6h du matin, la fermeture des écoles, collèges et universités, des lieux de culte, bars , restaurants, l’interdiction des déplacements interurbains, le réaménagement de l’occupation des moyens de transports, il décide à la surprise de bon nombre de Sénégalais et Sénégalaises.

N’est-ce pas là une décision à l’opposé de ce qu’exige la flambée du virus dans notre pays ?

 

Permettez-moi d’abord de vous faire observer que si préoccupants et effarouchants peuvent être les chiffres que vous venez de citer, si on observe dans le reste du monde et autour de nous en Afrique, à l’exception peut-être de la Mauritanie, notre situation parait encore enviable, même si en l’espèce un tel mot sied pour le moins. Il ne faut pas pour autant occulter une telle donnée, ce d’autant moins que nous devons un tel résultat à nos personnels de santé dévoués, compétents et qui font remarquablement honneur au serment d’Hippocrate.

 

Ceci dit, il faut faire observer qu’il n’y a aucune contradiction entre la propagation du virus, au demeurant encore absent dans 22 parmi les 45 départements que compte notre pays. Ce qu’il faut comprendre, c’est que le président de la République, qui détient les plus hautes charges dans notre pays, se doit de veiller sur l’existence de ses compatriotes et leur assurer les meilleures conditions d’épanouissement individuel et collectif. Ceci passe par ce qui leur permet de se nourrir, nourrir leurs familles, se vêtir, posséder un chez- soi, etc. Devant l’équation que pose le Covid-19, qui est de rester chez soi et manquer de quoi vivre ou l’affronter pour se procurer de quoi vivre, le président de la République a choisi de permettre aux Sénégalais de vaquer à leurs occupations, s’adonner à leurs activités génératrices de revenus, exercer leurs fonctions dans l’administration ou dans les entreprises afin de gagner leur vie et d’œuvre au développement du pays par la reprise de l’activité sociale. 

 

En prenant la décision d’assouplir les mesures que vous venez d’évoquer, le chef de l’Etat n’incite en aucune maniére à la permissivité, au relâchement ou à indiscipline face à la Covid-19. Cette décision a été bien murie. Elle est assise sur une vaste consultation d’experts chevronnés, crédibles et patriotes. Le président Macky Sall ne prend jamais des décisions à la légère et, cela est connu, n’est pas homme à se laisser mener ou influencer. 

 

En annonçant ces mesures d’assouplissement dans cette nouvelle phase dite phase d’adaptation, il a pris en considération de nombreux paramètres. D’abord, est-ce qu’on peut se préserver du virus en observant de strictes mesures d’hygiène, de protection et de distanciation sociale ? Ici, comme partout ailleurs dans le monde, nos experts pluridisciplinaires de classe mondiale en sont convenus. 

 

Dans les pays les plus lourdement frappés en termes de contraction de cas et de nombre élevé de décès comme en France, Italie, Espagne, Allemagne, au Royaume ou aux Etats- Unis, et devant l’impuissance totale de combattre un ennemi méconnu et invisible, c’est la voie qui a été choisie. Ce sont ces mêmes caractéristiques concernant le virus et connues de tous qui ont également incité le président Macky Sall à soutenir que nous devons désormais apprendre à vivre en présence du virus. 

 

De sa part, Il ne s’agit là d’aucun mimétisme de geste à l’occidental, d’un quelconque laisser-aller, de démission ou d’incitation à je ne sais quel suicide collectif. Il est constant, comme la Chine, la Corée du Sud, Hongkong et d’autres pays l’ont démontré, que si des comportements responsables, rigoureux avec une vigilance accrue de tous les instants sont adoptés, il est possible de se prémunir contre ce malfaisant agent pathogène qui est la Covid- 19. 

 

Et si au mal que propage cet agent, on ne veut pas pour rien au monde ajouter d’autres maux qui sont la détresse de la population installée dans le dénuement et la pauvreté, l’écroulement de notre économie avec son cortège de fermeture d’entreprises, de licenciements et chômage massifs, de tensions sociales et politiques, d’émeutes de la faim, d’instabilité et désagrégation sociales, il est impératif de ne pas laisser la marche de notre destin commun à la vicieuse Covid-19. Il nous faut nous armer de courage, de discipline individuelle et collective surtout pour nous assurer la seule panacée dont nous disposons à l’heure actuelle contre ce mal et qui est constituée par l’hygiène, le port du masque, la distanciation sociale et le rester chez soi une fois les activités utiles et indispensables sont accomplies.

C’est pour nous sauver donc du risque présent et pressant d’un effondrement socio-économique réel que le chef de l’Etat a pris la bonne et sage décision de remettre les Sénégalais et Sénégalaise au travail pour assurer leur existence et poursuivre l’œuvre nationale de développement économique et social de notre pays. Mais encore une fois, avec un sens élevé des responsabilités, avec une pleine conscience des enjeux et une vigilance redoublée.

 

A vous écouter, on doit se dire qu’il n’y a aucun autre moyen de se tirer d’affaires et d’éviter l’exposition de la population au virus de la Covid-19...

 

A part un traitement ou un vaccin espérés et sur lesquels le monde scientifique et médicale planétaire, totalement et à plein temps mobilisé, travaille, vous en connaissez un, 

vous ?

 

Vous savez, il vaut mieux vivre avec le virus qui peut être évité jusqu’à sa disparition que de plonger tout un peuple d’un pays dans le dénuement total parce qu’on aura demandé à tout le monde de rester chez eux et que, de ce fait, sa production et sa vie se sont arrêtées. Comment alors développer ce pays et nourrir ce peuple ?

 

Vous savez, les données concernant ce virus qui demeure actif et évolutif sont effarantes. Il convient de rappeler d’abord que depuis son éclosion à Wuhan en décembre 2019, il a touché plus de 4 millions d’individus dans le monde. Il a fait à ce jour plus 290.000 morts à travers le monde. Il est susceptible de décimer particulièrement la population des seniors partout dans le monde. En Afrique, qui, selon le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique), compte en ce moment quelques 70.000 cas et plus de 2.400 décès, l’avenir peut y être sombre même si le continent n’enregistre que 1, 6% des cas de Covid-19 dans le monde. Toutefois comme vient de le révéler le Dr Margaret

 

Harris, porte-parole de l’OMS il y a de cela quelques jours à Genève, l’épidémie est définitivement en hausse dans la région Afrique de l’OMS. Sa courbe ascendante, selon l’OMS, est favorisée par la faiblesse des systèmes de santé en conséquence peu performants et le non-respect par les populations des mesures barrières qui y sont prescrites par les autorités. D’ailleurs ce qui, selon sa directrice régionale pour l’Afrique, fait craindre à l’OMS la mort sur ce continent de 83 000 à 190.000 personnes du Covid-19 avant d’estimer qu’entre 29 à 44 millions de personnes pourraient être infectées cette année 2020 si les mesures de confinement échouent, de même sans doute aussi les mesures préventives en termes de gestes –barrières. Cette étude édifiante, dont il faut prendre connaissance et assurer la vulgarisation, porte sur 47 pays de la Région africaine de l’OMS, soit une population totale d’un milliard d’habitants. Vous voyez ainsi de quelle ampleur sont les difficultés en Afrique devant l’épidémie de la covid-19.

Avec de telles données, vous conviendrez qu’il y a donc plus un impératif de demeurer confiner que d’aller à la rencontre du virus et vivre avec ?

Bien au contraire, ces données indiquent que si rien n’est fait pour assurer la reprise de l’activité économique et sociale, les choses qui étaient déjà et avant l’apparition de la covid-19 peu reluisantes en général en Afrique vont empirer. A l’heure actuelle, dans la plupart des pays africains des secteurs clés et pourvoyeurs de richesse comme le tourisme, l’hôtellerie, la restauration, les transports, le commerce, la culture, les bâtiments et travaux publics, l’industrie, etc... sont touchés de plein fouet. Tenez, il résulte du rapport semestriel de la Banque mondiale consacré à la conjoncture économique africaine et publié en avril dernier que la croissance en Afrique subsaharienne a été lourdement frappée par la pandémie de coronavirus et devrait se rétracter fortement entre 2019 et 2020, passant de 2,4 % à -5,1 % et plongeant ainsi la région dans sa première récession depuis plus de 25 ans. Le dérèglement de la chaine d’approvisionnement mondiale, selon la Commission Economique pour l’Afrique est, entre autres facteurs désigné du doigt dans cette déconvenue économique.

Toujours dans ce rapport il est soutenu que, en raison de la pandémie, les pertes de production dans la région pourraient se chiffrer entre 37 et 79 milliards de dollars en 2020. Les conséquences sur le bien-être des ménages devraient être tout aussi dévastatrices, avec des pertes estimées en 2020 (selon une hypothèse optimiste) à 7 % par rapport à un scénario sans Covid-19. Et en raison de la pandémie de Covid-19, les pertes de production des pays d’Afrique subsaharienne risquent de se chiffrer entre 37 et 79 milliards de dollars en 2020, selon ce rapport semestriel de la Banque. En plus, avec la contraction attendue de la production agricole, estimée entre 2,6 et 7 %, la sécurité alimentaire de la région pourrait se retrouver très fragilisée.

C’est dire en considération de toutes ces données combien il est important que les pays africains, dont le nôtre, si vulnérables élaborent des stratégies leur permettant d’installer une croissance durable, de diversifier leur économie, de lutter contre la pauvreté et promouvoir l’inclusion. La mise en place du fonds Force Covid-19 et l’assouplissement des mesures du 23 mars annoncé le 11 mai participent de ces stratégies non seulement de résilience mais aussi d’adaptation et de développement. Ce d’autant que du fait des effets de la pandémie covid- 19 dans notre pays, "notre croissance économique soutenue sur plusieurs années est brutalement freinée et passera de 6,8% à moins de 3%", a révélé le président de la République lors de son message à la Nation du 3 avril dernier.

 

Pour autant avec la réouverture des lieux de culte, des établissements d’enseignements, des marchés et autres lieux publics ou de grands rassemblements, ne risque-t-on pas d’avoir l’effet inverse en ayant un nombre incalculable de cas touchant des éléments productifs de la population au point de paralyser l’activité nationale avec des travailleurs du privé ou de la fonction publique susceptibles de se retrouver en arrêt de travail de longue durée du fait de la maladie de covid-19 ?

 

On en revient à ce qui est la seule chose possible à l’heure actuelle, sans occulter les efforts de notre vaillant personnel soignant qui a admirablement le cœur à l’ouvrage pour soulager nos malades : cette chose reste la prévention, le respect strict des mesures d’hygiène, de protection et de distanciation sociale. Il faudra quelegouvernementy veille sans cruautéinutilemaissansfaiblessecoupable car il est sans doute temps que l’Etat, le gouvernement fassent cesser les mises au défi qui leur sont assez souvent adressées ces derniers temps et découragent pour de bon ceux-là qui ignorent et bafouent leur autorité.

Pour en revenir à la lutte jamais abandonnée, il nous faut dans un formidable élan de forte mobilisation par les réseaux sociaux, la télévision et les radios nous adonner à la tâche quotidienne et permanente de sensibilisation, la mener avec constance et rigueur à l’échelle des quartiers, communes ou départements, en mobilisant parmi des jeunes de ces localités un chauffeur et un crieur installés dans des L200 sonorisées que peuvent mettre à disposition les mairies afin de mener cette activité de conscientisation, une campagne intense de sensibilisation sur la nécessité impérieuse de respecter les mesures-barrières et d’éviter les rassemblements. 

 

S’agissant les mosquées, écoles et marchés, même si, à l’instar de Gramsci, je peux être animé d’un pessimisme de la raison. En effet, et il faut le dire sans biaiser, certains de nos compatriotes sont friands d’indiscipline, de légèreté, de nonchalance, d’insouciance et d’irresponsabilité. Néanmoins je campe dans l’optimisme de la volonté, volonté inflexible qu’aura l’Etat de ne transiger en aucun cas sur cette, encore une fois, impérieuse nécessité d’observer les mesures édictées de prévention. Et puis, il ne faut pas l’oublier, l’état d’urgence et le couvre-feu ne sont pas encore levés, tout comme l’interdiction de voyager d’une région à l’autre. Au fond, il faut en définitive se mettre à l’invite au sens des responsabilités de chacun et de tous, au libre arbitre de chacun pour s’exposer ou ne pas s’exposer au virus car il n’y a aucun fatalisme, aucun déterminisme qui nous porte le virus. Comme on le répète partout, le virus ne se déplace pas, ce sont les gens qui le transportent et qui contaminent ainsi d’autres gens après avoir été négligents vis-à- vis d’eux- mêmes. Si chacun s’efforce à chaque instant d’éviter tout ce qui peut favoriser son apparition, nous tous échapperons sous peu au virus.

 

Si vous me le permettez, je voudrai lancer un appel au président de la République et à son gouvernement pour qu’ils redoublent d’efforts afin que le hideux phénomène des enfants de la rue, surtout dans les circonstances actuelles, soit définitivement éradiqué.

 

Dans l’opposition, de nombreuses voix se sont élevées pour ils sont nombreux à les critiquer les mesures d’assouplissement du 11 mai en allant même jusqu’à parler de démission de l’Etat devant ses responsabilités. Qu’en dites- vous ?

 

Tout ce que je peux dire c’est que je suis sidéré devant l’enfantillage de certains hommes politiques qui ont eu à assumer de hautes charges dans l’appareil d’Etat ou qui aspirent à gouverner. Ils sont en mal de positionnement politique, en perte de vitesse, d’audience et de repères. C’est pourquoi ils s’adonnent à la surenchère et au nihilisme éculé en ces moments douloureux pour la nation qui devraient plutôt nous dicter le devoir de favoriser la cohésion, le consensus et le renforcement de l’unité nationale.

 

Le président Macky Sall a fait son devoir de convier tout le monde pour une concertation. Ceux qui ont des réserves sur des mesures ou orientations qu’il a prises auraient dû avoir l’élégance de lui adresser une note ou demander à le rencontrer pour lui soumettre leurs points de vue ou leurs conseils. Il faut dire aussi qu’il est tout à fait renversant d’entendre parler de renoncement et démission là où il n’est seulement question que de stratégie efficience en vue de préserver notre économie pour que notre pays ne soit pas en perdition. C’est à désespérer que certains ne puissent pas comprendre cela, qui est simplement une adaptation.

 

Monsieur le président, on vous sait entrepreneur. Or le gouvernement avait promis dans le programme de résilience économique et sociale avec un souci d’aucun licenciement, promis un soutien aux entreprises en plus de quelques détaxation et facilité de moratoire pour le règlement des créances bancaires. Les chefs d’entreprise ont-ils obtenu ce soutien ?

 

Au moment où je vous parle, pas à ma connaissance. Les chefs d »entreprise, tout comme les banquiers sont dans l’attente d’être édifiés. Je pense que cela se fera, car comme les éditeurs de presse, les entrepreneurs sont aussi des chefs d’entreprise. Permettez-moi cette redondance ! Et de ceci, je crois que le gouvernement est bien conscient.

 

Mais est-ce que l’Etat va pouvoir disposer de moyens lui permettant de tenir de tels engagements ?

 

A ma connaissance, le Sénégal, comme d’autres pays africains, a perçu des facilités financières aux niveaux multilatéral ou bilatéral. Le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a mis en place une facilité de réponse à l’épidémie du covid-19, destinée à aider les pays africains membres à lutter contre cette pandémie. Cette facilité, dotée de 10 milliards de dollars, sera accordée à la fois aux gouvernements et au secteur privé.

Les Institutions de Brettons-Wood, (BM, FMI) ont décaissé en faveur de nombreux pays africains pour leur apporter leur concours dans l’effort de résilience. Le Groupe de la Banque mondiale a promis de débloquer jusqu'à 160 milliards de dollars au cours des 15 prochains mois en faveur pour soutenir les mesures nationales de réponse immédiate aux conséquences sanitaires de la pandémie, mais aussi pour aider les ménages, entreprises et favoriser la reprise économique.

Par ailleurs, Le Conseil des administrateurs de la Banque mondiale vient d’approuver un crédit de 150 millions de dollars de l’Association internationale de développement (IDA) pour soutenir le Sénégal dans le renforcement de la productivité agricole et la construction de systèmes alimentaires résilients, climato-intelligents et compétitifs. Par ailleurs, le Groupe de la Banque mondiale va ainsi débloquer jusqu'à 160 milliards de dollars au cours des 15 prochains mois pour soutenir les mesures nationales de réponse immédiate aux conséquences sanitaires de la pandémie, pour aider les familles et les entreprises et pour favoriser la reprise économique.

Le Fonds monétaire international a décaissé 442 millions de dollars en faveur de notre pays dans le cadre de la lutte contre la pandémie Covid-19.

Le Sénégal figure parmi les pays d’ Afrique qui vont bénéficier de l’aide financière de l’Union européenne qui a mobilisé 15 milliards d’euros pour soutenir les efforts de lutte contre la pandémie dans des pays du monde les plus vulnérables. L’Ue a ainsi consenti à notre pays un montant de 156 millions d’euros, soit 100 milliards de FCFA sous forme de dons non remboursables. Ce financement, comme indiqué par l’Ue, est destiné à deux axes majeurs du

 

programme de résilience économique et social, dans le cadre de la riposte au covid-19 au Sénégal. Il s’agit du FONDS « FORCE COVID-19 », doté de 1000 milliards de FCFA (1,5 milliard d’euros) et des projets déjà existants (initiés dans le cadre du COVID-19) touchant les domaines de la santé, de l’eau, de l’électricité.la Chine et d’autres institutions politiques ou financières comme l’Onu, la Bad, etc., ont fait des gestes. S’y ajoute que des plaidoyers ont été menés pour accorder un moratoire sur la dette. Les concertations par ailleurs se poursuivent pour la demande formulée par le président Macky Sall, appuyée par le président Macron et le Pape François, afin que la dette soit purement et simplement annulée pour les pays en développement notamment ceux de notre continent.

En considération de tout ceci, il est loisible à chacun de se faire une opinion. Il reste que le poids de la dette dont le montant avoisinant ou atteignant les 500 milliards de nos francs reste faramineux et le caractère parfois cosmétique, donc fugace, de certaines promesses de soutien financier plombent les meilleures intentions de l’Etat.

 

Dakar Times.

Dimanche 17 Mai 2020
DAKARTIMES




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