Dissolution de l’assemblée nationale et ses « lourdes » conséquences : Le gouvernement Diomaye entre le marteau et l’enclume

Le président de la République Bassirou Diomaye Faye se trouve, au lendemain de son élection , dans une situation similaire à celle de Me Abdoulaye Wade en 2000 et Macky Sall en 2012. En effet, le chef de l’État fait face à une Assemblée nationale dominée par une majorité relative de la nouvelle opposition. Ce qui n’est pas sans conséquences et pas des moindres.


La configuration actuelle du parlement n’est pas du tout favorable à l’actuel régime. La coalition Benno Bokk Yakaar, la nouvelle opposition, y détient 82 députés ; donc si elle décide de compliquer la tâche au nouveau gouvernement, même sans l'appui de Taxawu qui n'est plus membre de Yewwi et des députés de Wallu, les nouveaux gouvernants pourraient avoir des problèmes pour faire passer leurs projets de lois. Sans oublier la Déclaration de politique générale du Premier ministre, Ousmane Sonko qui peut être compliquée avec notamment une éventuelle motion de censure. « Les Échos » dans sa parution  de ce mardi évoque les possibilités qui s'offrent à Bassirou Diomaye Faye et son équipe: premièrement, travailler à faire collaborer les députés de Benno, ce qui peut ne pas être évident ou encore dissoudre l'Assemblée nationale avec notamment une mesure qui ne serait pas sans conséquence sur la marche du pays.



Au regard de la dissolution de l’Assemblée nationale évoquée dans l’article 87 de la constitution, « la dissolution ne peut intervenir durant les deux premières années de législature ». Le décret de dissolution fixe la date du scrutin pour l'élection des députés qui a lieu 60 jours au moins et 90 Jours au plus après la date de publication dudit décret. Comme l’a indiqué « Les Échos », l'Assemblée nationale dissoute « ne peut se réunir, mais le mandat des députés n'expire qu'à la date de proclamation de l'élection des membres de la nouvelle Assemblée». Ainsi, il faudra patienter jusqu'au mois de septembre prochain pour pouvoir dissoudre le parlement. Et avec le délai de 60 jours minimum ou 90 au plus, qu'il faut observer pour l'organisation de nouvelles élections législatives, le peuple ira aux urnes vers le mois décembre au plus tard. Par ailleurs, le facteur de la durée n’est pas à occulter car, entre la proclamation des résultats et l'installation des nouveaux députés, nous serons déjà en début de l'année 2025.


Aussi, le nouveau gouvernement peut se retrouver, dans ce cas, sur une situation liée au blocage du vote du budget qui doit, normalement, se faire vers la fin de l’année (entre novembre et décembre) pour dégager le budget et travailler en sérénité dès le début de l’année. Sinon, les conséquences sur le paiement des salaires suite à une dissolution peuvent aussi être dramatiques. Alors que faire face à cette majorité de l’opposition et les possibles conséquences sur un blocage du vote du budget ? La réflexion sera peut-être bien affinée du côté de Diomaye et de son Premier ministre Ousmane Sonko.
Mardi 23 Avril 2024
Dakaractu



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