Découverte : Au cœur de la « Médina », l’un des quartiers les plus populeux de Dakar

Médina, voici un quartier très populaire de la capitale dakaroise, mais son histoire reste méconnue et suscite la curiosité chez bon nombre de personnes qui vivent dans la société sénégalaise. Dakaractu essaie de revisiter l’histoire, son origine ou même l’existence de cette localité située dans la partie Sud limitrophe de Dakar-Plateau.


La genèse de la Médina  tire son nom de Médina Toul Mounawar ou Médine baptisé par Seydi El Hadji Malick Sy du nom de la 2 ème ville sainte de l’Islam. Créé en 1914, le quartier a vu le jour depuis l’époque coloniale dans
un contexte très particulier ou une épidémie de la peste a sévi dans la ville.

Enfant de la Médina, celui qui se présente comme le petit fils de Serigne Gora Lo et de Mame Bineta Ndoye, Tonton Baba Lo semble bien maîtriser le sujet. Ce sexagénaire que nous avons rencontré à la rue 17x18 maîtrise la Médina comme du lait sur le feu. D’abord, dès le départ, il sort les éléments caractéristiques qui expliquent l’encombrement de coins tant convoités par les Sénégalais venus de tous bords. Il nous assure qu’à l’époque, les populations autochtones du plateau ont été déplacées vers Xuru Xan appelé aussi « Tilène » dérivé de « Till » qui signifie en Français le « chacal ». D’où cette appellation auparavant de Tilène principalement composée d’animaux comme les chacals et beaucoup d’arbres. Cette vieille ville fait partie aujourd’hui de l’une des 19 communes d’arrondissement de Dakar.

12 penc composent la Médina Tilène. Il s’agit de Gouy Salane, Thieurigne, Fith Mith, Nguaraf, Pencum Santh Ba, Mback na, Thiédème, Mboth, Kay Findiw, Kay Ousmane Diène,
Gouye Mariama et Diecko Lamine Diagne. 

Chaque penc était dirigé par un champ communautaire, un bien commun différent des biens individuels de chaque personne. Dans cette contrée, ou, pratiquement il n'y avait que des animaux et des arbres, des baobabs, certains érudits ou savants ont été les premiers à venir s’installer pour y pratiquer l’agriculture à cause de l’obscurité de la forêt. 

L’Ethnie la plus représentative de la Médina est la communauté « Léboue ». Ce n’est qu’au fils du temps que l’on note un brassage de toutes sortes d’ethnies dont les sérères, les hal pulaars, les peuls fouta, entre autres.  Ces habitants qui venaient de l’intérieur du pays, ont été hébergés par nos grands-pères et arrières grands-pères qui les ont aidés à avoir des concessions ou des logements », a raconté Tonton Baba Lo.

Le choix des rues et des angles

Découverte : Au cœur de la « Médina », l’un des quartiers les plus populeux de Dakar
Le choix des rues et des angles relève d’un découpage administratif instauré pendant très longtemps par les colons, a fait savoir ce fils de Médina. Selon ce diassiratou de père et de mère Soumbar, (des ethnies léboues », les rues commencent de 1 à 45 et les angles de 2 à 30. Parmi ces rues, il y a les rues paires et des rues impairs. Les rues impairs sont celles qui sont tout droit tandis que les rues pairs font allusion à ceux qui sont croisés », explique -t-il. Avant d’ajouter que : « de l’avenue Malick Sy jusqu’au canal de Fass, il ya la première rue. C’est d’ailleurs la clinique qui s’allonge de la télévision Nationale  jusqu’à la corniche Ouest. De là-bas, nous avons la rue 1,  la rue 3, la rue 5, la Rue 7 etc…. qui sont des nombres impairs. A partir de la corniche, nous avons les pairs c’est-à-dire de rue 2, rue 4, rue 6, 8, 10…. rue 16.

Ensuite, il y a l'avenue Blaise Diagne,  et les rues se succèdent avec le prolongement de la rue 20,22, 24, 26 jusqu’à la centenaire, c’est la rue 30 », renchérit-il. En ce qui concerne les étiquettes que portent certains angles, il estime que ce sont des dénominations dédiées aux anciens dignitaires Léboues. Ses noms sont acquis après l’indépendance et on peut citer les rues Allié Codou Ndoye, grand- père de Arame Diène, rue Mor Diagne etc…

Historique du marché Tilène !

Le marché remonte vers les années 1930. Il y a des années en arrière, ce marché n’était pas si fréquenté par beaucoup de personnes ou de commerçants comme ce fut le cas actuellement. De son avis, l’exode rural a beaucoup favorisé l’arrivée de beaucoup de gens. A en croire ses dires, le marché était fermé à partir de 16 heures, une période qui coincide après le premier festival mondial des arts nègres.

Dieynaba Agne




Samedi 8 Juin 2024
Dieynaba AGNE



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