On est passé à côté de la plus grande crise entre deux puissances internationales. En 2016, l’industriel français Naval Group décroche un méga-contrat de construction de sous-marins à propulsion conventionnelle pour un montant de 50 millions de dollars australiens (31 milliards d’euros). Mais le 15 septembre dernier, le président américain, Joe Biden annonce une nouvelle alliance stratégique avec l’Australie et le Royaume Uni pour la dotation de sous-marin à propulsion nucléaire.
La France monte sur ses grands chevaux et rappelle ses ambassadeurs à Washington et à Canberra pour protester contre ce coup de couteau dans le dos. En Afrique, on observe de loin ce combat de gladiateurs en se disant sans doute que cela ne nous concerne pas. Pourtant une telle crise peut être préjudiciable au Sahel et à sa sécurité si l’on sait la nature de la coopération entre les États-Unis et la France dans la lutte contre le terrorisme.
Engagé activement dans la traque des groupes djihadistes, la France à travers l’opération Barkhane a besoin du soutien des américains. Dans un entretien avec TV5 Monde, l’ancien ambassadeur américain Jeffrey Hawkins soutient que « l’armée américaine joue un rôle crucial dans le soutien logistique à Barkhane ».
« Sans l’apport des gros porteurs américains capables de transporter les blindés français d’un point à un autre, il est très compliqué pour les forces terrestres de se projeter dans une région grande comme l’Europe et l’Ouest. Les avions de chasse Bombardier français qui frappent des cibles djihadistes sont ravitaillés en vol par des avions américains », vante l’ancien diplomate américain. Ce soutien se chiffrerait à 45 millions de dollars par an, selon lepoint.fr. Cet apport est d’une importance telle qu’il était en janvier 2020 hors de question que les américains et la Grande Bretagne se retirent du Sahel.
On se souvient de la visite de Florence Parly à Washington dans la même période. Les américains avaient affirmé leur volonté de réduire leur présence au Sahel pour se redéployer en Asie. Paris a poussé un grand ouf de soulagement quand elle a obtenu un revirement de Washington au mois d’avril 2020. Deux mois plus tard, l’émir d’Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) est tué dans le nord du Mali par l’armée française. Abdelmalek Droukdel était une cible de haute importance pour avoir été, depuis 2007, à la tête de cette organisation terroriste responsable en partie de la déstabilisation du Sahel. Mais son élimination aurait été impossible sans l’aide des américains. Le porte-parole d’Africom, Kris Karn a indiqué que les États-Unis avaient aidé à identifier la cible. Un appel du djihadiste aurait été intercepté par les services américains avant que l’info ne soit donnée aux français qui se sont chargés de faire le reste du travail.
En tuant le 17 août dernier le chef de la branchesahélienne de l’État Islamique plus connue sous l'appellation État Islamique dans le Grand Islamique (EIGS), la France a sans doute une nouvelle fois compté sur le soutien des États-Unis qui avaient dans leur viseur cette cible dont la tête était mise à prix pour 5 millions de dollars. « On est en train de poursuivre ce jihadiste et ses affiliés », assurait le 04 août 2020 le commandant des forces spéciales au Commandement des États-Unis d’Amérique pour l’Afrique, le major Général Dagvin Anderson qui animait une conférence par visio-conférence. Il ajoutait que la traque se faisait avec « nos partenaires ». « C’est le même partenariat qui nous avait permis de trouver Droukdel. C’est un effort commun », poursuit l’officier supérieur. Le groupe du jihadiste sahraoui est l’auteur de l’embuscade dans laquelle sont tués 4 bérets verts américains à Tongo-Tongo, dans le sud-ouest du Niger.
En éliminant cet ancien cadre du groupe Almourabitoune, la France rend service aux pays sahéliens dont les armées ont payé un lourd tribut dans des attaques revendiquées par l’ex-EIGS. En même temps, la force Barkhane étanche la soif de justice de Washington dont le soutien aux armées locales, à travers la formation, l’équipement et le financement n’est pas à négliger. Une dynamique qui épouse l’objectif avoué de la France répétée par Emmanuel Macron à l’occasion de ses communications sur la réorganisation de l’opération Barkhane. Selon le président français, les armées africaines doivent être en mesure de mener cette lutte contre les groupes djihadistes.
En revanche, la France ne se retire pas du Sahel, comme l’a assuré la ministre française des Armées, lors de sa visite au Mali. Ce qui veut dire qu’elle aura encore besoin de son ami américain en attendant la montée en puissance de la Task Force Takuba. La préservation de ce lien a-t-elle été déterminante dans le début de dégel observé depuis ce mercredi 22 septembre entre Paris et Washington ? Aucune information allant dans ce sens n’est pour l’heure rendue publique. Il faut juste relever que les deux puissances occidentales sont dans l’optique d’oublier cet épisode malheureux. Dans un communiqué commun qui a suivi une discussion téléphonique entre les deux présidents, Joe Biden a assuré que « cela ne se reproduirait plus », faisant allusion au torpillage du méga-contrat de l’industriel français. Les deux chefs d’État ont prévu de se rencontrer à la fin du mois d’octobre pour lancer un processus de consultation approfondies. En attendant, l’ambassadeur français devrait retourner à Washington la semaine prochaine.
La France monte sur ses grands chevaux et rappelle ses ambassadeurs à Washington et à Canberra pour protester contre ce coup de couteau dans le dos. En Afrique, on observe de loin ce combat de gladiateurs en se disant sans doute que cela ne nous concerne pas. Pourtant une telle crise peut être préjudiciable au Sahel et à sa sécurité si l’on sait la nature de la coopération entre les États-Unis et la France dans la lutte contre le terrorisme.
Engagé activement dans la traque des groupes djihadistes, la France à travers l’opération Barkhane a besoin du soutien des américains. Dans un entretien avec TV5 Monde, l’ancien ambassadeur américain Jeffrey Hawkins soutient que « l’armée américaine joue un rôle crucial dans le soutien logistique à Barkhane ».
« Sans l’apport des gros porteurs américains capables de transporter les blindés français d’un point à un autre, il est très compliqué pour les forces terrestres de se projeter dans une région grande comme l’Europe et l’Ouest. Les avions de chasse Bombardier français qui frappent des cibles djihadistes sont ravitaillés en vol par des avions américains », vante l’ancien diplomate américain. Ce soutien se chiffrerait à 45 millions de dollars par an, selon lepoint.fr.
On se souvient de la visite de Florence Parly à Washington dans la même période. Les américains avaient affirmé leur volonté de réduire leur présence au Sahel pour se redéployer en Asie. Paris a poussé un grand ouf de soulagement quand elle a obtenu un revirement de Washington au mois d’avril 2020. Deux mois plus tard, l’émir d’Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) est tué dans le nord du Mali par l’armée française. Abdelmalek Droukdel était une cible de haute importance pour avoir été, depuis 2007, à la tête de cette organisation terroriste responsable en partie de la déstabilisation du Sahel. Mais son élimination aurait été impossible sans l’aide des américains. Le porte-parole d’Africom, Kris Karn a indiqué que les États-Unis avaient aidé à identifier la cible. Un appel du djihadiste aurait été intercepté par les services américains avant que l’info ne soit donnée aux français qui se sont chargés de faire le reste du travail.
En tuant le 17 août dernier le chef de la branchesahélienne de l’État Islamique plus connue sous l'appellation État Islamique dans le Grand Islamique (EIGS), la France a sans doute une nouvelle fois compté sur le soutien des États-Unis qui avaient dans leur viseur cette cible dont la tête était mise à prix pour 5 millions de dollars. « On est en train de poursuivre ce jihadiste et ses affiliés », assurait le 04 août 2020 le commandant des forces spéciales au Commandement des États-Unis d’Amérique pour l’Afrique, le major Général Dagvin Anderson qui animait une conférence par visio-conférence. Il ajoutait que la traque se faisait avec « nos partenaires ». « C’est le même partenariat qui nous avait permis de trouver Droukdel. C’est un effort commun », poursuit l’officier supérieur. Le groupe du jihadiste sahraoui est l’auteur de l’embuscade dans laquelle sont tués 4 bérets verts américains à Tongo-Tongo, dans le sud-ouest du Niger.
En éliminant cet ancien cadre du groupe Almourabitoune, la France rend service aux pays sahéliens dont les armées ont payé un lourd tribut dans des attaques revendiquées par l’ex-EIGS. En même temps, la force Barkhane étanche la soif de justice de Washington dont le soutien aux armées locales, à travers la formation, l’équipement et le financement n’est pas à négliger. Une dynamique qui épouse l’objectif avoué de la France répétée par Emmanuel Macron à l’occasion de ses communications sur la réorganisation de l’opération Barkhane. Selon le président français, les armées africaines doivent être en mesure de mener cette lutte contre les groupes djihadistes.
En revanche, la France ne se retire pas du Sahel, comme l’a assuré la ministre française des Armées, lors de sa visite au Mali. Ce qui veut dire qu’elle aura encore besoin de son ami américain en attendant la montée en puissance de la Task Force Takuba. La préservation de ce lien a-t-elle été déterminante dans le début de dégel observé depuis ce mercredi 22 septembre entre Paris et Washington ? Aucune information allant dans ce sens n’est pour l’heure rendue publique.
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