Contrôle routier : L’hostilité s’attise entre deux-roues et ASP.

Un deux-roues refusant de s'arrêter à un contrôle d’un ASP, qui s’interpose devant la moto qui lui fonce dessus. Un Agent de sécurité de proximité renversé, lors d’un contrôle routier. La scène se répète à longueur de journée sur les routes et illustre les rapports conflictuels qui prévalent entre motocyclistes et ASP.


Au rond-point de Liberté 6, les nuisances sonores orchestrées par les klaxons couvrent sans peine les bruits  résultant des chantiers de travaux publics. Quelques mètres plus loin, s’extraire du carrefour devient de plus en plus difficile pour les automobilistes, à la différence des scooters.

 

Après le rond-point, du côté de la station Total, des deux-roues viennent s’aligner un à un. Ils sont « rabattus » par un agent de sécurité de proximité (Asp), qui épaule la patrouille de police, en sous-nombre.

 

Ici, une opération de contrôle routier sur les deux-roues est menée. Il y en a quelques qui repartent, mais là où tout est nickel, c’est avec les courtiers d'entreprises. Avec eux, il n’y a pas de problème. E  effet, avec les « Tiak Tiak », c’est différent.

 

Des deux-roues rarement en règle

 

Sur les quelques dizaines de scooter contrôlés, ce sont souvent deux ou trois infractions qui peuvent être cumulées : conformité de la plaque d’immatriculation, défaut d’assurance et de certificat de mise en circulation (CMC). Mais, aucune contravention n’a été dressée, sous nos yeux.

 

Si des journées spéciales sont menées plusieurs fois par mois dans différents endroits de la ville, les agents de sécurité de proximité (Asp) ont l’œil toute l’année sur les deux-roues. Outre le permis de conduire qui doit être en conformité avec la puissance du moteur en cm3, le comportement des conducteurs est aussi observé.

 

À Dakar, les pics de circulation s’observent aux heures de pointe : le matin, lorsque tout le monde converge vers le centre-ville. Et le soir, quand le mouvement s’inverse. Dans la foulée, des conducteurs de moto de grosses cylindrées dépourvus de plaques se dépêchent pour échapper à un contrôle routier. Ils sont méfiants quand leur route croise celle des hommes de Birame Faye.  

 

« Des ASP qui se considèrent comme des policiers, alors qu’ils ne le sont pas »

 

La multiplication des faits divers renseigne sur la crise de confiance des motocyclistes à l’égard des ASP. Des incidents notés lors des opérations de contrôle routier sur les deux-roues illustrent une nouvelle fois les rapports conflictuels qui prévalent entre conducteur de moto et les ASP, qui « se considèrent comme des policiers, alors qu’ils ne le sont pas », selon des témoignages.

 

« Ils s'interposent devant la moto pour vous empêcher de circuler, alors que vous êtes à vive allure. Après, il tente d’arracher les clés du scooter. C’est abusif », renseigne un « Tiak Tiak ».   

 

L’une des drôles de scène étant la vidéo montrant un ASP qui se retrouve à terre, après un contact avec un motocycliste. Cette image, vue plusieurs milliers de fois depuis sa publication, montre un motocycliste qui fonce au moment où un ASP s’interpose. Deux jeunes hommes en scooter refusent de se soumettre aux injonctions de l’agent qui a été percuté.

 

Sur les réseaux sociaux, cette vidéo, partagée plusieurs fois, a été interprétée de manière différente, à la vue des commentaires laissés sous les posts. Certains y ont vu un comportement abusif de l’ASP. D'autres y ont vu une preuve de défiance de la part des motocyclistes, circulant au guidon de scooter 125 cm3.

 

Les jeunes motocyclistes disent qu’ils ne font que répliquer face aux ASP qui tentent de retirer de force les clés de la moto. C'est ce qu'ont affirmé plusieurs.  La version des forces de sécurité de proximité, qui disent avoir « reçu des instructions » diffère...


Mercredi 10 Février 2021




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