Timide avec une mine triste, les yeux larmoyants, un regard innocent et évasif et une démarche nonchalante, Thiouba Basse semble visiblement comprendre qu’elle n’est pas comme les autres filles de son âge. Elle est bien différente d’elles parce qu’elle n’a pas deux dras comme elles. D’ailleurs, elle n’en a aucune. Depuis 7 bonnes années, elle a été privée de l’usage de ses deux mains et ce calvaire sera de mise pour le restant de sa vie. Malgré son âge (8ans), Thiouba voudrait néanmoins affronter la vie nonobstant le regard innocemment taquin de ses camarades. Aujourd’hui, elle a demandé à sa maman de l’amener à l’école, rendant grâce à Dieu qui lui a laissé des pieds pour écrire et dessiner. Sa mère explique comment le drame est arrivé.
L’office : Que s’est-il passé ?
Marième Mbaye : Je suis sa mère et elle s’appelle Thiouba Basse. Ce qui lui est arrivé est triste mais c’est la volonté de Dieu. Personne n’y peut rien. Un jour j’avais fini de bouillir du quinquéliba. Pendant ce temps, mon père venait de décéder et ma mère observait le deuil. Alors, je me suis rendue chez elle pour lui tenir compagnie et pour lui confier la garde du bébé. Par manque de vigilance de part et d’autre, l’enfant s’est échappée pour aller à la cuisine, située à quelques mètres de là où je l’avais laissée. Arrivée dans la cuisine elle eu le malheur de plonger ses deux mains dans la marmite de Kinkéliba bouillant.
Et après ?
Toute de suite après, je l’ai entendue crier et aussitôt j’ai accouru. Mon frère ainé, qui était dans les lieux, l’a amenée d’urgence à l’hôpital. Arrivés sur place, nous n’avons trouvé que des stagiaires, les médecins étant rentrés chez eux. Ces derniers lui ont d’abord lavé les deux mains avant de lui prescrire une ordonnance. Il y avait du mercurochrome, qu’ils ont administré sur ses membres ébouillantés. Ils ont ensuite placé des cartons entre les doigts. Les stagiaires m’ont signifié qu’ils ne pouvaient faire que cela et qu’il fallait que je revienne le lendemain. Je suis revenue avec l’enfant le lendemain, ces mêmes personnes ont dit qu’ils avaient fait le nécessaire et que j’avais perdu trop de temps avant d’amener l’enfant. Pendant ce temps, la santé de Thiouba devenait de plus en plus précaire.
Et pourquoi ?
De ses mains sortaient beaucoup d’eau. J’ai appris plus tard que ce sont ses muscles qui se gâtaient. Pire les bandes collantes et les cartons étaient collés à ses mains sanguinolentes. J’ai rencontré une femme du nom de Salma Fall et grâce à une note qu’elle m’a donnée, j’ai pu accéder une nouvelle fois à l’hôpital. Cette Salma Fall s’était même étonnée de la médiocre qualité des traitements que ma fille avait subis. Quand je suis venue, j’ai trouvé les blouses blanches en train de jouer au football. Mon accompagnant a dû les harceler avant qu’ils ne s’occupent de mon enfant. L’enfant fut aussitôt transférée dans la salle de réanimation et elle y passera 90 jours.
Que s’est-il passé durant l’hospitalisation ?
Nous avons beaucoup dépensé et ceci sans compter. Personnellement, je n’avais aucun espoir de revoir ma fille vivante. Un jour, ma sœur qui était partie parler aux médecins, est revenue la mine triste. C’est elle qui m’a annoncé que les médecins s’étaient résolus à lui amputer les deux mains. Le médecin m’a demandé de signer un document pour donner mon approbation à cette opération. J’ai refusé et le père de l’enfant a fait pareil. Alors le médecin a pris ses responsabilités. Aujourd’hui, je lui en suis d’ailleurs reconnaissante,
Comment va Thiouba maintenant ?
Maintenant, elle doit subir une autre opération car les os de ses avant-bras ont commencé à grandir et la peau et les muscles ne suivent pas l’évolution. Il lui faut une nouvelle opération chirurgicale et d’autres traitements pour éviter de futures complications. Malheureusement, je n’ai pas les moyens financiers pour m’acquitter de ses obligations.
Et par rapport à ses études ?
C’est elle qui a demandé à aller à l’école. Je l’ai inscrite à l’école Ibrahima Thioye de Diourbel. Depuis qu’elle a 5 ans elle s’est entrainée à faire tout avec ses pieds. Elle écrit avec son pied droit et pour cela je n’ai aucune inquiétude particulière par rapport à ses activités scolaires. Thiouba Basse « attrape » une barre de craie avec les orteils de son pied droit et commence à griffonner quelques chiffres pour prouver qu’elle n’envie personne dans ce domaine.
Mama Moustapha MBAYE (Correspondance)
L’office : Que s’est-il passé ?
Marième Mbaye : Je suis sa mère et elle s’appelle Thiouba Basse. Ce qui lui est arrivé est triste mais c’est la volonté de Dieu. Personne n’y peut rien. Un jour j’avais fini de bouillir du quinquéliba. Pendant ce temps, mon père venait de décéder et ma mère observait le deuil. Alors, je me suis rendue chez elle pour lui tenir compagnie et pour lui confier la garde du bébé. Par manque de vigilance de part et d’autre, l’enfant s’est échappée pour aller à la cuisine, située à quelques mètres de là où je l’avais laissée. Arrivée dans la cuisine elle eu le malheur de plonger ses deux mains dans la marmite de Kinkéliba bouillant.
Et après ?
Toute de suite après, je l’ai entendue crier et aussitôt j’ai accouru. Mon frère ainé, qui était dans les lieux, l’a amenée d’urgence à l’hôpital. Arrivés sur place, nous n’avons trouvé que des stagiaires, les médecins étant rentrés chez eux. Ces derniers lui ont d’abord lavé les deux mains avant de lui prescrire une ordonnance. Il y avait du mercurochrome, qu’ils ont administré sur ses membres ébouillantés. Ils ont ensuite placé des cartons entre les doigts. Les stagiaires m’ont signifié qu’ils ne pouvaient faire que cela et qu’il fallait que je revienne le lendemain. Je suis revenue avec l’enfant le lendemain, ces mêmes personnes ont dit qu’ils avaient fait le nécessaire et que j’avais perdu trop de temps avant d’amener l’enfant. Pendant ce temps, la santé de Thiouba devenait de plus en plus précaire.
Et pourquoi ?
De ses mains sortaient beaucoup d’eau. J’ai appris plus tard que ce sont ses muscles qui se gâtaient. Pire les bandes collantes et les cartons étaient collés à ses mains sanguinolentes. J’ai rencontré une femme du nom de Salma Fall et grâce à une note qu’elle m’a donnée, j’ai pu accéder une nouvelle fois à l’hôpital. Cette Salma Fall s’était même étonnée de la médiocre qualité des traitements que ma fille avait subis. Quand je suis venue, j’ai trouvé les blouses blanches en train de jouer au football. Mon accompagnant a dû les harceler avant qu’ils ne s’occupent de mon enfant. L’enfant fut aussitôt transférée dans la salle de réanimation et elle y passera 90 jours.
Que s’est-il passé durant l’hospitalisation ?
Nous avons beaucoup dépensé et ceci sans compter. Personnellement, je n’avais aucun espoir de revoir ma fille vivante. Un jour, ma sœur qui était partie parler aux médecins, est revenue la mine triste. C’est elle qui m’a annoncé que les médecins s’étaient résolus à lui amputer les deux mains. Le médecin m’a demandé de signer un document pour donner mon approbation à cette opération. J’ai refusé et le père de l’enfant a fait pareil. Alors le médecin a pris ses responsabilités. Aujourd’hui, je lui en suis d’ailleurs reconnaissante,
Comment va Thiouba maintenant ?
Maintenant, elle doit subir une autre opération car les os de ses avant-bras ont commencé à grandir et la peau et les muscles ne suivent pas l’évolution. Il lui faut une nouvelle opération chirurgicale et d’autres traitements pour éviter de futures complications. Malheureusement, je n’ai pas les moyens financiers pour m’acquitter de ses obligations.
Et par rapport à ses études ?
C’est elle qui a demandé à aller à l’école. Je l’ai inscrite à l’école Ibrahima Thioye de Diourbel. Depuis qu’elle a 5 ans elle s’est entrainée à faire tout avec ses pieds. Elle écrit avec son pied droit et pour cela je n’ai aucune inquiétude particulière par rapport à ses activités scolaires. Thiouba Basse « attrape » une barre de craie avec les orteils de son pied droit et commence à griffonner quelques chiffres pour prouver qu’elle n’envie personne dans ce domaine.
Mama Moustapha MBAYE (Correspondance)
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