Circulation des variants britannique et indien au Sénégal : Le Professeur Souleymane Mboup n'écarte pas l'éventualité d'une troisième vague.


Au Sénégal, le coronavirus est conjugué au passé. Les gestes barrières et toutes les mesures visant à lutter contre cette maladie sont rangées aux oubliettes. Un semblant de décrue expliquerait ce relâchement général. Pourtant, rien n’est encore gagné. C’est tout le sens de l’alerte donnée ce mercredi 23 juin par le professeur Souleymane Mboup.

Le président-fondateur de l’Institut de recherche en santé, de surveillance épidémiologique et de formation (Iressef) met en garde contre une éventuelle troisième vague. Et le scientifique sénégalais ne manque pas d’arguments. En marge de l’ouverture de trois formations en lien avec la biologie moléculaire accueilli par son Institut, il a révélé les conclusions des séquençages d’échantillons réalisés par ses équipes avec les équipements de nouvelle génération acquis en conséquence.

« À ce jour, 900 échantillons ont été passés au séquençage avec 300 échantillons positifs au SARS-COV-2 de la première vague et 600 échantillons positifs SARS-COV-2 de la deuxième vague. Pour ce qui est de la première vague, aucun variant préoccupant n’a été identifié.

Pour ce qui est de la deuxième vague, on a retrouvé une plus grande variabilité du virus avec 30 variants différents avec 10 % des souches constituées par des variants dits préoccupants », informe le virologue sénégalais selon qui, 95 % de ces variants trouvés sont de la classe Alpha plus connu sous le surnom de britannique alors que 5 % appartiennent à la famille du variant indien ou delta.

Pour obtenir ces résultats importants aussi bien pour les décideurs que pour la population, l’Iressef « s’est doté des dernières générations de séquenceurs et l’acquisition récente du Gridlon permet de faire 1000 séquences par semaine ».

« En effet, pour l’identification des variants d’intérêt, un screening est réalisé pour tous les échantillons positifs au SARS-COV-2 et permet d’identifier en 1h 30 les échantillons suspects de présenter des mutations. Ces derniers sont passés au séquençage avec les NGS et les résultats sont obtenus dans les 12 heures qui suivent », poursuit le Professeur Souleymane Mboup qui assure que le suivi des variants se poursuit.

Il exhorte la population au respect des gestes barrières pour éviter un retour en force de la maladie.
Le président-fondateur de l’Iressef a aussi fait un plaidoyer en faveur de la vaccination qui, à son avis, reste le seul moyen de contourner l’évolution des variants.
Mercredi 23 Juin 2021




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