Le Musée des Civilisations Noires retiendra certainement cette date, parce qu’historique. Les larmes des spectateurs, je les ai vues accompagner les sourires des autres et les applaudissements et hurlements d’une autre partie visiblement dominée par l’émotion, ce soir du 24 janvier 2019.
Pour cause, tu venais, devant plusieurs centaines de personnes, nous présenter le fruit de six années de travail. Six ans d’abnégation, de recherche et de production, avec peu de moyens, ont donné naissance au magnifique film documentaire intitulé Serigne Mansour Sy Boroom Daaraji : voyage dans l’univers d’un intellectuel engagé.
C’est un fait historique, culturel mais aussi académique. Historique, parce que c’est le premier du genre. Culturel parce qu’étant une production artistique qui parle d’une légende sénégalaise. Mais c’est qui m’intéresse le plus, c’est la dimension académique du travail.
Académique parce que tu as fait parler des académiciens les plus réputés au Sénégal. Dr Bakary Sambe, Pr Souleymane Bachir Diagne ou encore Pr Mamadou Diouf, tous connus pour la rigueur dont ils font preuve dans leurs travaux scientifiques.
Académique parce que il y est aussi abordé une question de fond dont parle d’ailleurs le Pr Ousmane Kane en appelant à un rembrement des savoirs en Afrique Occidentale. Comment expliquer que Serigne Mansour Sy Boroom Daaraji, avec ses centaines productions scientifiques, en poésie comme en prose, ne bénéficie pas de la même attention qu’un Voltaire, un Sartre ou encore un Nietzche dans notre système éducatif et universitaire ? Voilà la question soulevée par cette réalisation cinématographique. J’ai pris l’exemple de Boroom Daaraji parce que le film lui étant consacré, mais la même chose pourrait être dite sur Cheikh Ahmadou Bamba, Cheikh Ibrahima Niasse ou encore sur Elhadji Malick Sy, l’inconnu de la nation sénégalaise, pour ne citer que ceux-ci.
Ce sujet, abordé par le film, mérite des panels de réflexion et des années de plaidoyers pour la refondation même de notre école qui, aujourd’hui, ne colle pas à la réalité anthropologique et sociologique du pays.
Mais ce n’est pas tout. Boroom Daraji que tu nous as présenté est un intellectuel engagé. C’est grâce à cet esprit d’engagement et de mise en pratique des théories scientifiques, dans son œuvre développées, qu’il a pu régler un conflit qui opposait des ethnies en Casamance, lequel conflit a duré plus de quarante ans. En seulement dix jours, Serigne Mansour a réglé ce problème qu’aucun homme politique n’a su résoudre en quatre décennies.
Je profite de ce texte pour encourager tous les instituts et centres, écoles et laboratoires de recherche, associations et autorités de ce pays, à faire le nécessaire, je dirais l’impossible, pour aller voir cette belle production cinématographique de Cheikh Oumar Sy Djamil. Un travail de ce genre doit être, par tous, soutenu, dans la mesure où il contribue au rayonnement culturel même de notre pays et participe à la refondation de notre système éducatif.
Cheikh Oumar Daal Gaaca Ngaalaama
Dr Seydi Diamil Niane
Dakar, le 29 janvier 2019
Pour cause, tu venais, devant plusieurs centaines de personnes, nous présenter le fruit de six années de travail. Six ans d’abnégation, de recherche et de production, avec peu de moyens, ont donné naissance au magnifique film documentaire intitulé Serigne Mansour Sy Boroom Daaraji : voyage dans l’univers d’un intellectuel engagé.
C’est un fait historique, culturel mais aussi académique. Historique, parce que c’est le premier du genre. Culturel parce qu’étant une production artistique qui parle d’une légende sénégalaise. Mais c’est qui m’intéresse le plus, c’est la dimension académique du travail.
Académique parce que tu as fait parler des académiciens les plus réputés au Sénégal. Dr Bakary Sambe, Pr Souleymane Bachir Diagne ou encore Pr Mamadou Diouf, tous connus pour la rigueur dont ils font preuve dans leurs travaux scientifiques.
Académique parce que il y est aussi abordé une question de fond dont parle d’ailleurs le Pr Ousmane Kane en appelant à un rembrement des savoirs en Afrique Occidentale. Comment expliquer que Serigne Mansour Sy Boroom Daaraji, avec ses centaines productions scientifiques, en poésie comme en prose, ne bénéficie pas de la même attention qu’un Voltaire, un Sartre ou encore un Nietzche dans notre système éducatif et universitaire ? Voilà la question soulevée par cette réalisation cinématographique. J’ai pris l’exemple de Boroom Daaraji parce que le film lui étant consacré, mais la même chose pourrait être dite sur Cheikh Ahmadou Bamba, Cheikh Ibrahima Niasse ou encore sur Elhadji Malick Sy, l’inconnu de la nation sénégalaise, pour ne citer que ceux-ci.
Ce sujet, abordé par le film, mérite des panels de réflexion et des années de plaidoyers pour la refondation même de notre école qui, aujourd’hui, ne colle pas à la réalité anthropologique et sociologique du pays.
Mais ce n’est pas tout. Boroom Daraji que tu nous as présenté est un intellectuel engagé. C’est grâce à cet esprit d’engagement et de mise en pratique des théories scientifiques, dans son œuvre développées, qu’il a pu régler un conflit qui opposait des ethnies en Casamance, lequel conflit a duré plus de quarante ans. En seulement dix jours, Serigne Mansour a réglé ce problème qu’aucun homme politique n’a su résoudre en quatre décennies.
Je profite de ce texte pour encourager tous les instituts et centres, écoles et laboratoires de recherche, associations et autorités de ce pays, à faire le nécessaire, je dirais l’impossible, pour aller voir cette belle production cinématographique de Cheikh Oumar Sy Djamil. Un travail de ce genre doit être, par tous, soutenu, dans la mesure où il contribue au rayonnement culturel même de notre pays et participe à la refondation de notre système éducatif.
Cheikh Oumar Daal Gaaca Ngaalaama
Dr Seydi Diamil Niane
Dakar, le 29 janvier 2019
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