COVID-19 À TOUBA / "Se laver les mains? Oui, absolument. Mais avec quelle eau ?" (Quand Touba peine à se conformer aux instructions et risque de perdre ses acquis!)


COVID-19 À TOUBA / "Se laver les mains? Oui, absolument. Mais avec quelle eau ?" (Quand Touba peine à se conformer aux instructions  et risque de perdre ses acquis!)

Si Touba est parvenue à enregistrer 0 nouveau cas de Coronavirus, 0 maison isolée pour soupçons de maladie pesant sur ses occupants, depuis plus d'une semaine, c'est véritablement grâce aux prières généreusement formulées et aux mesures urgentes prises de concert par l'État du Sénégal et le Khalife Général des Mourides amplement appliquées par les populations de la cité. Toutefois, un fait nouveau pourrait gâcher la fête et fausser les prévisions : L'EAU!

En effet, depuis quelques semaines, la pénurie d'eau a atteint des proportions insoupçonnées dans plusieurs quartiers de Touba. Le comble dans cette affaire, c'est que c'est Darou Marnane qui semble être le plus touché. Darou Marnane, pour ceux qui ne connaissent pas encore ce quartier, abrite le centre d'accueil des malades du covid-19 et se trouve être le fief du premier Sénégalais affecté par le virus. Il s'agit du Modou-Modou en provenance d'Italie. 

Sur place, les populations résument leur quotidien à une angoisse existentielle résultant d’un manque d’eau inacceptable surtout en cette période de pandémie. "Nous luttons contre le virus. On nous demande de nous laver les mains. Mais avec quoi allons-nous le faire? Si les autorités ont une réponse, prière d'en être les relais!", lance Sokhna Nogaye Gaye, une habitante du quartier.

Pourtant Darou Marnane est loin d'être la zone la plus touchée par ce manque d'eau.  Madyana semble de loin souffrir le plus. Avec le fonctionnement en demi-teinte du forage Rahmatoullah, la situation empire de jour en jour.

Cette pénurie d'eau est aussi une réalité dans les quartiers périphériques de Touba. À Sam Bouqatoul Mubarak et à Sam Mouhawibou paku Ndongoyi, les femmes faisaient des kilomètres pour se procurer le liquide précieux. L'autre difficulté c'est que l'eau disponible manque d'être traitée à suffisance. Des personnes bien renseignées doutent même de sa potabilité. 

Cette situation risque donc de gâcher les acquis qui sont depuis le 26 mars 2020, de l’ordre de 0 cas confirmé, 0 cas suspect et juste 9 malades hospitalisés dont 8 de Touba et 1 venu de Fatick. Toutes les maisons mises en quarantaine ont été libérées. La dernière l'a été hier matin, selon le Dr Mamadou Dieng, médecin-chef de la région de Diourbel.
 
Vendredi 3 Avril 2020




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