Boubacar Camara : « Sonko dérange beaucoup de candidats... Mais, pour nous, il est une solution et non un problème »


Boubacar Camara, superviseur de la coalition « Sonko Président », est l’invité du numéro en cours de diffusion de « Face à Dakar », l’émission qui bat le rythme de la présente campagne sur le Net.

Il a, d’emblée, précisé que la percée de Sonko dans le landerneau politique est spécial. « Nous avons pour rôle de vendre notre candidat, vendre l’espoir qu’il nourrit. Il a une manière spéciale de proposer son offre politique qui gêne beaucoup de candidats, à telle enseigne qu’on n’hésite pas à recourir à des critiques infondées pour le déstabiliser », dira-t-il.

« Ousmane Sonko n’est pas pour nous un problème, c’est une solution. Il est sorti de l’école qui produit les meilleurs cadres de l’administration (ENA) en sortant major de sa promotion. Il est « un métis », car ayant des racines aussi bien dans le nord que dans le sud du Sénégal. Mieux, il est porteur d’une vision qu’il a déclinée dans un livre. C’est dire qu’il y a d’un côté l’homme, d’un autre côté l’œuvre. C’est un homme de terrain doublé d'un syndicaliste  », parera-t-il de vertus son candidat.  

Il se dit d’autant plus séduit que l’ex-inspecteur des impôts et domaines a su s’entourer d’hommes  expérimentés et techniquement compétents comme Pierre Atepa Goudiaby et lui-même. « Avec tous ces atouts, si nous accédons au pouvoir aujourd’hui-même, nous sommes prêts, nous n’allons pas tâtonner », se laisse-t-il convaincre.

« A l’âge de retraite, nous aurions pu nous retirer complètement. Mais malheureusement, les piliers de la République ont été ébranlés, avec, notamment le dévoiement du système électoral sous Macky Sall. Il a trouvé sur place un fichier transparent, comme s’il s’agissait de sa propriété, il en a fait ce qu’il a voulu. Il  y a le parrainage et le profil du ministre de l’Intérieur qui dérangent. Macky Sall a aussi ébranlé le pilier économique, avec une dilapidation des ressources publiques. Si vous avez la chance de regarder certains dossiers portant sur des cas de corruption avérée, vous n’aurez plus la conscience tranquille. Le troisième pilier auquel il a touché, ce sont les valeurs avec l'achat de consciences. Mais le blocage principal, ce sont nos rapports avec les autres Etats, avec lesquels on ne traite pas d’égal à égal. C’est comme si on avait vendu le Sénégal à l’étranger », liste-t-il les péchés capitaux du régime de Macky Sall. « L’Etat doit avoir une capacité de négociation, en renonçant aux mallettes et aux dessous de table », conseille M. Camara.

« L’endettement doit être secondaire », bat-il en brèche le modèle de gouvernance depuis 2012. « Nous devons partir de nos ressources pour produire des richesses », contre-propose l’ex-directeur général des Douanes. 

« La production totale d’or du Sénégal est de 6 tonnes, alors que les artisans sénégalais peinent à avoir 100 kg. C’est pourquoi, avec le président Atepa, nous projetons de créer, une fois au pouvoir, un comptoir pour que Dakar soit une place de transaction et de distribution autour de la chaîne sur l’or. Idem avec la pêche artisanale », illustre-t-il son propos, non sans préciser qu’ils ont l’expertise nécessaire pour réviser les contrats signés sous Macky Sall et contraires aux intérêts du Sénégal. 
Vendredi 15 Février 2019




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