BOUN ABDALLAH SANS DÉTOURS : "De manière consciente ou inconsciente, certains cherchent à installer le chaos dans ce pays"


Parer au plus pressé, c'est ce qui semble avoir été fait par le Président Macky Sall en mettant en place ce système de parrainage. C'est apparemment la seule trouvaille, à ce niveau, qui était en mesure de décourager certaines candidatures fantaisistes. Mouhamed Boun Abdallah Dionne qui se désole, dans un Grand Entretien exclusif accordé à Intelligence Magazine, des 47 listes qui n'avaient qu'un temps marginal à la télévision pour convaincre, estime que l'idée ne disconviendra qu'aux gens et partis qui n'ont véritablement pas l'intention ferme d'aller à la Présidentielle. '' J’ai lu récemment un grand politologue évoquer le parrainage citoyen comme « un sérum anti-pagaille ». Je pense que c’est de cela dont il s’agit : un sérum anti-pagaille. Lors des élections législatives de l’année dernière. Il y avait 47 listes. Mais 47 listes pour passer quel message ? Chaque liste disposait de deux minutes de temps d’antenne par jour à la télévision nationale. Il devenait dès lors impossible de faire passer son message ''.

Interpellé sur ce point précis, le Premier ministre dira, de manière claire, cette appréhension qu'il a que des personnes voudraient bien secouer le Sénégal. Ses termes sont les suivants : ''je respecte l’opposition comme je respecte toute la classe politique dans son ensemble. Mais, de manière consciente ou inconsciente, certains cherchent à installer le chaos dans ce pays et les démocrates ne l’accepteront pas. Le Sénégal nous appartient à tous, majorité comme opposition ''. Il poursuit. '' Au nom de quel principe, certains peuvent se permettre de décréter « une année blanche » dans l’agenda républicain et démocratique du Sénégal ? Le Sénégal n’est pas un royaume et tous les fils de ce pays sont égaux en droits et en devoirs. Ceux qui pensent pouvoir brûler notre patrimoine commun se trompent lourdement et ils se retrouveront face à la loi. Dura lex sed lex. S’il existe un tribunal pour mineurs au Sénégal, il n’en existe pas pour le troisième âge. Nous sommes tous d’égale dignité, avec les mêmes droits, mais aussi les mêmes devoirs''.

Et comme s'il voulait se priver d'épiloguer sur la nationalité de quiconque, Boun Abdallah se limitera à dire : " ce que nous devons tous comprendre aujourd’hui, c’est qu’en définitive ce sera un Sénégalais qui sera encore porté à la magistrature suprême. On arrivera ainsi à une élection apaisée. Mon vœu personnel est que l’élu se nomme encore Macky Sall, compte tenu de ce qu’il a déjà réalisé et de l’espoir qu’il porte face aux attentes de nos compatriotes. Tout n'a pas pu être réalisé à la bonne date, mais il en est ainsi de l’œuvre humaine... "
Lundi 17 Septembre 2018




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