Affaire Ndiaga Samb : Retour sur un drame digne d’Hollywood entre meurtre, tentative de manipulation des faits et faux « CheckNews »

Après l’annonce de la mort du jeune Sénégalais, Ndiaga Samb, ce dimanche, dans des circonstances tragiques, certains medias français, dont Libérations et l’AFP se sont empressés de démentir l’information ou du moins une partie de la nouvelle qui avait été relayée par Dakaractu. Tentant ainsi de jeter par la même occasion, de manière inacceptable, le discrédit sur Dakaractu réputé pour la fiabilité de ses informations.
Seulement, l’histoire est beaucoup plus complexe qu’il n’y parait. En faisant leurs « vérifications » supposées, Libération et l'AFP qui n’ont visiblement pas été en contact avec la famille de la victime, comme nous l’avons soigneusement entrepris, n’ont pas été au fait de l’évolution progressive de la situation.


Un « CheckNews » bâclé, une tentative de manipulation des faits…

 

D’après leur fact-checking publié tour à tour, à la hâte, ce mardi 15 septembre, les médias Français en question se sont érigés en « Gardiens » de l’éthique et de la déontologie journalistique. Se permettant de jeter en pâture une maison de presse dont ils ignorent apparemment toute la rigueur, le professionnalisme et le sens des responsabilités. Une vérification sérieuse doit impliquer toutes les parties concernées y compris celle de la victime. C’est d’ailleurs dans ce sens que la rédaction qui a contacté plusieurs proches et membres de la famille de Ndiaga Samb a eu vent de la tentative de manipulation des faits par la meurtrière présumée, la copine de la victime. Cette dernière, âgée de 17 ans aurait été prise de panique sur le coup, après avoir poignardé son compagnon. Toujours d’après un membre de la famille, la jeune fille présentement écrouée, aurait tenté de maquiller le crime.

 

Annonce de la mort de Ndiaga Samb, la première thèse qui a affolé la toile…

 

Pour en revenir aux faits tels que rapportés la première fois, c’est dans la journée du lundi 14 que l’information a commencé à circuler sur les réseaux sociaux : Ndiaga Samb (25 ans), un ressortissant Sénégalais, supporter de l’OM aurait été abattu aux alentours du parc des princes, par un groupe de présumés fans du PSG. Une première thèse largement appuyée par les dires d’une source très proche de la victime qui avait alors spontanément posté sur son mur facebook les circonstances du drame. « Un frère et un ami de promotion (De Jean de la Fontaine jusqu’à Sup info…) a été assassiné hier soir après le match. Et, la défaire du PSG par un groupe de supporters parisiens mécontents de ce revers qui roulait à vive allure dans une voiture a ouvert le feu sur des supporters marseillais qui jubilaient et malheureusement ils ont atteint notre pote et condisciple qui a finalement succombé à ses blessures. À quand la fin de l’enfer que vivent nos compatriotes à l’étranger ? » Un message déchirant qui laissait facilement apparaitre tout le désarroi et la détresse de l’auteur, ami de longue date de la victime. Sauf que ce dernier qui venait aux nouvelles de son ami « Ndiacks », avait alors reçu une version complètement tronquée de la part de la présumée meurtrière. L’idée de départ étant de tout faire pour relier la mort du jeune supporter marseillais, à la défaite parisienne survenu le même week-end au Parc des princes.

 

Une fidèle restitution des faits… Elbeuf, la scène du drame

 

Soit, ce détail qui a tout son sens sera découvert de fil en aiguille grâce à la coopération des proches de la victime. Et, bien entendu changé la donne quant au lieu et les auteurs présumés cités dans les premières heures. D’ailleurs, Dakaractu, de bonne foi, a aussitôt rectifié le tir, rétablissant les faits qui ont évolué dans ce sens. Le corps de Ndiaga Samb (25 ans) a été retrouvé, poignardé, dans un appartement, dimanche dernier à Elbeuf. La jeune femme présumée coupable, âgée de 17 ans, a été mise en examen pour homicide volontaire.

 

Avec son « CheckNews » (Moteur dédié à la Vérification des faits) de mauvais goût, en réponse à soi-disant une interpellation expressément formulée, Libération a sorti un démenti qui laisse encore perplexe quant à sa réelle motivation : « Vous nous avez interpellés sur cette information qui circule sur les réseaux sociaux, et sur plusieurs sites d’information sénégalais, affirmant qu’après la victoire de Marseille contre Paris, en ligue 1, dimanche 13 septembre, un supporteur marseillais a été tué par balles par des supporteurs parisiens, en région parisienne, à la sortie du stade. »

 

L’adage voudrait qu’on balaie devant sa porte avant de s’occuper du palier d’autrui…

 

Citant directement Dakaractu, qui avait relayé la première version déclinée ci-dessus, le lendemain (Lundi 14 septembre) des faits présumés, Libération, après un « CheckNews » pour le moins express, s’est érigé en gendarme du net. Une auto proclamation découlant justement de la création de sa rubrique « CheckNews » qui cherche la moindre occasion pour exister. Le titre même du papier en question en dit long : « Non, un supporter marseillais n’a pas été tué par des fans parisiens après le match PSG – OM » titraient-ils avec la certitude d’avoir rétabli la vérité des faits qui ont entrainé la mort du ressortissant Sénégalais. Une « certitude » bien douteuse sommes-nous tenter de dire vu les récents rebondissements. Non, nous ne faisons pas dans le « fake News » encore moins dans le dénigrement.

 

Dans tous les cas, au-delà du travail journalistique, viendra celui de la justice qui doit être faite dans cette affaire. La mort tragique de Ndiaga Samb doit être élucidée et sera le plus important dans ce drame. En attendant l’issue de l’enquête policière, les proches de « Ndiacks » s’affairent autour des modalités de rapatriement de la dépouille au Sénégal.

Mercredi 16 Septembre 2020




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