Lors d’une conférence de presse organisée par les avocats de Farba Ngom, député de la coalition Takku Wallu accusé de blanchiment d’argent à la suite d’un rapport de la CENTIF, Me El Hadji Diouf a vivement critiqué la gestion de l’affaire. Selon l’avocat, le traitement réservé à son client constitue une violation flagrante des principes de justice et de séparation des pouvoirs.
Un débat contradictoire manquant
Me El Hadji Diouf a ouvertement reproché l’absence d’un débat contradictoire permettant à Farba Ngom de prouver son innocence face aux accusations portées contre lui.
« Il devait y avoir un débat contradictoire pour que notre client, le député Farba Ngom, démontre que tout ce dont on l’accuse n’est pas vrai. Or, aucun rapport ni aucune convocation ne lui ont été adressés, et l’Assemblée nationale s’apprête tout de même à lever son immunité parlementaire. »
La séparation des pouvoirs en question
L’avocat a également fustigé l’implication jugée excessive du ministre dans une procédure relevant, selon lui, exclusivement de l’Assemblée nationale et du judiciaire.
« L’Assemblée nationale a son indépendance. Comme on le dit, il y a séparation des pouvoirs : l’exécutif, le législatif, et le judiciaire. Le ministre fait partie de l’exécutif, il n’est ni le chef du judiciaire ni celui de l’Assemblée nationale. Il n’a aucun ordre à donner là-bas. L’Assemblée nationale ne lui appartient pas. C’est un abus de pouvoir ! »
Un “Diay Dolei” dénoncé
Me El Hadji Diouf a qualifié cette situation de “Diay Dolei”, une expression wolof traduisant un usage excessif de l’autorité pour imposer une décision. S’appuyant sur une citation de Kocc Barma et d’un célèbre chanteur, il a ajouté :
« Comme l’a dit Kocc Barma et un célèbre chanteur, Diay Dolei Bakhoul (montrer son pouvoir n’est pas bon). Nous sommes dans un État de droit, et ce genre de pratiques ne fait que discréditer nos institutions. »
Une affaire hautement politique
Alors que la levée de l’immunité parlementaire de Farba Ngom semble inévitable, Me El Hadji Diouf appelle au respect de la séparation des pouvoirs et au droit de son client à un procès équitable. Cette intervention renforce le climat de tension autour de cette affaire, devenue un test pour la crédibilité des institutions sénégalaises.
Les regards se tournent désormais vers l’Assemblée nationale, dont les décisions dans cette affaire auront des répercussions bien au-delà de l’hémicycle.
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