Le Ramadan, mois sacré de jeûne et de spiritualité, représente un défi particulier pour les personnes atteintes de diabète. Bien que certaines d’entre elles soient exemptées du jeûne, beaucoup choisissent tout de même de le pratiquer, ce qui nécessite une gestion rigoureuse de leur maladie. Lors des "Mercredis de l’AJSPD", organisés par l’Association des Journalistes en Santé, Population et Développement (AJSPD) en collaboration avec l’ASSAD, le Pr Saïd Nourou Diop, diabétologue et endocrinologue, a livré des recommandations essentielles pour une pratique du jeûne en toute sécurité.
Le jeûne du Ramadan impose une abstinence de nourriture et de boisson du lever au coucher du soleil, un changement radical qui peut impacter l’équilibre glycémique des personnes diabétiques. Les risques sont nombreux : hypoglycémie (baisse du taux de sucre dans le sang), hyperglycémie (hausse excessive du glucose), déshydratation et complications aiguës. C’est pourquoi le Pr Saïd Nourou Diop insiste sur la nécessité d’un suivi médical préalable.
"Trois ou deux mois avant de jeûner, une personne diabétique doit consulter son médecin pour évaluer les risques et ajuster son traitement si nécessaire", recommande-t-il. Afin de minimiser les complications, le spécialiste a partagé plusieurs conseils pratiques pour une alimentation équilibrée et adaptée au jeûne.
Les glucides : un impact direct sur la glycémie
- Privilégier les glucides à indice glycémique élevé (riz, pâtes, pain complet) au moment de la rupture du jeûne (Iftar), pour restaurer rapidement les réserves d’énergie.
- Consommer des glucides à faible indice glycémique (céréales complètes, légumineuses) au repas avant l’aube (Suhoor), afin de libérer l’énergie progressivement et éviter les baisses de sucre en journée.
Manger équilibré et limiter les lipides
- Inclure des fruits et légumes à chaque prise alimentaire, pour leurs fibres et leurs vitamines.
- Privilégier les viandes maigres (poulet, poisson) et les protéines végétales, en limitant les graisses saturées et les fritures, souvent présentes dans les repas du Ramadan.
S’hydrater correctement
La déshydratation est un risque majeur, surtout chez les diabétiques. Il est donc essentiel de boire beaucoup d’eau entre l’Iftar et le Suhoor, et d'éviter les boissons sucrées et les sodas, qui favorisent l’hyperglycémie.
En plus des recommandations alimentaires, le Pr Diop souligne l'importance d'une autosurveillance glycémique accrue pendant le Ramadan. Mesurer régulièrement sa glycémie permet d’ajuster son alimentation et son traitement.
Si des signes d’hypoglycémie (sueurs, vertiges, fatigue) ou d’hyperglycémie (soif intense, mictions fréquentes) apparaissent, il est impératif de rompre immédiatement le jeûne et de consulter un médecin.
Le Ramadan est un moment spirituel essentiel pour des millions de musulmans, y compris ceux vivant avec le diabète. Cependant, la priorité doit toujours être donnée à la santé. Grâce à un suivi médical et à une alimentation adaptée, il est possible d’allier pratique religieuse et équilibre glycémique, tout en minimisant les risques.
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