Accord avec Wagner : le Premier ministre malien fait durer le suspens.


En marge de l’Assemblée générale des Nations Unies, Serguei Lavrov a affirmé que les autorités maliennes étaient en discussion avec un groupe paramilitaire pour pallier l’échec de la France à sécuriser le pays.  

Le 13 septembre dernier, l'agence de presse Reuters, citant des sources diplomatiques et sécuritaires, a révélé que les autorités maliennes étaient proches d'un accord avec le groupe Wagner. Un accord qui impliquerait l'envoi d'un millier de personnel dont les tâches varieront entre la protection des autorités et la formation des forces armées maliennes (FAMAs). Reuters tenait de quatre sources que pour ce service, le groupe Wagner devrait être payé à raison de six milliards de francs CFA par mois. Il serait aussi prévu l'accès aux ressources naturelles maliennes à la société de sécurité privée appartenant à un proche de Vladimir Poutine.

Si le chef du gouvernement malien n'a pas encore prononcé le nom de Wagner, le Premier ministre malien a confirmé dans un entretien à France 24 et RFI que son pays a décidé d’explorer d’autres solutions pour faire face à l’insécurité. « Le jour où le gouvernement malien va signer un accord et ce n’est pas pour longtemps, on rendra public avec qui on a signé », a indiqué Choguel Maïga.

Il a expliqué ce changement de cap par la timidité des résultats sur le terrain après huit ans d’intervention de forces internationales. « Le gouvernement malien a l’obligation de chercher des solutions pour sécuriser les personnes et les biens. À partir du moment où nous avons une solution qui ne donne pas totalement satisfaction, et qu’en cours de route, on nous abandonne en plein vol, si on est un gouvernement responsable, on doit s’interroger », argue le Premier ministre malien qui fait allusion au retrait de la force Barkhane annoncé il y a quelques mois par le président Macron.

Selon Choguel Kokalla Maïga, le Mali n’a d’autre choix que d’explorer d’autres pistes, « d’autres partenaires qui ne sont pas exclusifs ». « On ne peut pas nous interdire en tant qu’État souverain de prospecter d’autres formules », ajoute-t-il.

La France s’est prononcée contre l’arrivée des mercenaires du groupe Wagner au Mali et a même menacé de retirer ses troupes le cas échéant.

Des pays de la sous-région ont également manifesté leur opposition au recours de ce groupe paramilitaire russe dans la lutte contre le terrorisme au Sahel.

Lors du sommet extraordinaire consacré à la Guinée et au Mali, les chefs d’Etat de la Cedeao ont fait part de leur préoccupation quant à la possible implication de compagnies sécuritaires privées dans la gestion de la crise sécuritaire sahélienne. Autant d’inquiétudes qui ne semblent pour l’heure à même de faire reculer les autorités maliennes.
Lundi 27 Septembre 2021




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