Remous au Mali : Ibrahim Boubacar Keita sort le bâton et la carotte


Le président malien a une nouvelle fois pris la parole  en moins de 24 heures. Ibrahim Boubacar Keïta dont le discours a été diffusé sur l’ORTM ce samedi 11 juillet, peu avant minuit, a regretté les événements d’hier marqués par des scènes de violences, surtout dans la capitale, Bamako. 
Apres leur 3e rassemblement au Monument de l’Indépendance de la capitale, les membres du Mouvement du 05 juin ont appelé à la désobéissance civile. Ainsi, l’Assemblée nationale dont la dissolution est réclamée depuis le début des manifestations, a été saccagée. Le siège de l’ORTM a été assiégé avant que les forces de l’ordre n’interviennent pour disperser ses invités inopinés.
Pour le chef de l’État malien, à travers ces actes, le M5 RFP a dépassé les limites de l’acceptable. À cet effet, il promet de sévir à la hauteur de la faute commise. Au moment où il faisait son allocution, plusieurs responsables du M5, dont le coordinateur Général Issa Kaou Ndjim, étaient toujours retenus par la police.
Ce samedi en début de soirée, la mosquée de l’Imam Mahmoud Dicko qui fait office de responsable moral du Mouvement contestataire a été prise d’assaut par des éléments de la Force anti-terroriste. Son arrestation aurait été empêchée par ses partisans au quartier Badalabougou.
Cependant, le chef de l’Exécutif malien n’a pas tourné le dos à la possibilité de dialoguer avec les contestataires du Mouvement du 05 juin.
Mieux, Ibrahim Boubacar Keïta n'est pas loin de céder à l’une des revendications du M5RFP. Il a annoncé l’abrogation du décret de nomination des membres de la Cour constitutionnelle. Il argue avoir posé cet acte après analyse, consultations et sollicitations sur la crise post-électorale mais aussi « pour la sauvegarde et la préservation de la vie des membres de la Cour constitutionnelle ». 
Des heurts ont opposé ce samedi manifestants et forces de sécurité non loin du domicile de la présidente de la Cour constitutionnelle. Un jeune manifestant y aurait été tué par l'un de ses gardes du corps, selon le M5.
Le président malien ajoute qu’une nouvelle Cour sera mise en place à partir de la semaine prochaine « pour nous aider à trouver des solutions au contentieux issu des élections législatives ». 
Dans le même sillage, le président du Mali a fait part de sa volonté de former un gouvernement de consensus national avec des « cadres patriotes » et non avec des « casseurs et de démolisseurs ». « Le Mali mérite mieux que ça », a-t-il renchéri.
Enfin, le président Ibrahim Boubacar Keïta a mis en garde ses compatriotes contre les distilleurs d’infox sur les réseaux sociaux, surtout au sujet du sort de l’opposant Soumaila Cissé, aux mains de ravisseurs depuis la veille des législatives.
Le locataire du palais de Koulouba assure que le leader de l’Urd « va bien » et qu’il « sera libéré inchallah ».
Dimanche 12 Juillet 2020




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