Politique : Marème Thiam Babou brise le silence et tente de consoler les frustrés « Ces ministres, si aujourd'hui le président juge nécessaire de les changer, ils devaient s'en réjouir. Pour servir son pays on n'a pas besoin d'être ministre ou DG»

Après un minutieux silence à l’issue des élections législatives, Marème Thiam Babou est sortie de sa réserve et n’a pas donné sa langue au chat pour décrypter l’actualité politique du pays.
Dans un entretien avec Dakaractu, elle n’a pas hésité à commenter les faits. Du remaniement ministériel à sa convocation à la gendarmerie, sans oublier sa rencontre avec le président de la République. Entretien...


Politique : Marème Thiam Babou brise le silence et tente de consoler les frustrés « Ces ministres, si aujourd'hui le président juge nécessaire de les changer, ils devaient s'en réjouir. Pour servir son pays on n'a pas besoin d'être ministre ou DG»
Marème Thiam Babou, qu’est ce qui justifie votre absence dans la scène médiatique après les législatives ?
« Permettez-moi d’abord de présenter mes sincères condoléances à toute la Ummah islamique à la suite du rapppel à Dieu du khalife général des tidianes, Cheikh Abdoul Aziz Sy Al Amine. Nous avons encore perdu un grand homme, un régulateur social. Et je m’incline devant sa mémoire.
Je félicite également le président de la République pour son brillant discours à la 72ème session des Nations Unies. Discours dans lequel il a porté un plaidoyer pour l’Afrique et a lancé un appel fort aux nations unies pour que cesse cette tragédie humaine en Birmanie.
Pour votre question,  après les élections j’ai fait une sortie pour faire la situation post électorale. Vous allez convenir avec moi que nous avions dépensé beaucoup d’énergie lors de la campagne. Je dirai même que c’est bien comme ça, car beaucoup de communication tue aussi la communication! »

Un remaniement ministériel au lendemain des élections législatives. Macky Sall a-t-il fait le bon choix ? 

« Oui ! Je pense qu’il a fait le bon choix. Car aujourd’hui il a les prérogatives de nommer aux postes civils et militaires.  Pourquoi donc remettre en question ou en cause ses choix ?
Nous avons confiance en lui,  il nous a choisi des hommes et des femmes qui sont des citoyens sénégalais pour mener bien la destinée de ce pays. Donc nous ne pouvons que nous en réjouir et espérer que leur mission sera couronnée de succès. »

Beaucoup de frustration et de démissions après le remaniement. Votre commentaire ?
« Démission ! Qui a démissionné ? »
 


Yakham Mabaye a claqué les portes de votre parti !
« Oui ça l’engage. Yakham c’est quelqu’un que j’ai connu. C’est quelqu’un que tout le monde a connu auprès du président Macky. Aujourd’hui il claque la porte, je ne maitrise pas les tenants et les aboutissants de cette question. Je m’en tiens là tout en souhaitant qu’il revienne. Mais quoi qu'on puisse dire, il fait partie des ressources du parti et c'est quelqu'un qui a beaucoup donné en terme de communication et de mobilisation à Dakar/Plateau. Aujourd'hui nous sommes dans l'heure de l'addition et ça a toujours été le cas en politique. Nous ne voulons pas que les gens partent car nous voulons une plus-value et consolider l'existant qui est là (...) Yakham, je l'appelle de vive voix à reconsidérer ses relation avec le parti et revenir car le parti a encore besoin de lui."

Et le cas de Youssou Touré?

"C'est un cas parmi tant d'autres. Peut être qu'il a ses raisons, il a été ministre. Mais je voudrais  rappeler à ces ministre parmi des millions de sénégalais, que le président avait porté sa confiance sur eux et qu'ils n'étaient pas les plus instruits, ni les plus méritants non plus. Et pourtant ils ont été nommés ministre. Mais  aujourd'hui si le président juge nécessaire de les changer, ils devaient s'en réjouir. J'en profite d'ailleurs pour féliciter Viviane Bampassy et le ministre Mankeur Ndiaye car ils ont fait preuve de maturité.
J'appelle Youssou Touré vraiment à revenir, à regagner les rangs parce qu'il a eu à gérer des hauts postes de responsabilité."

Jusque-là vous n'avez pas bénéficié de poste de la part du chef?

" Mon engagement est plus fort qu'un poste. Certes nous sommes tous méritants, mais nous ne pouvons pas tous occuper des postes de responsabilité. Le temps nous édifiera car le président sait à qui doit-on confier de poste.
Et je pense que pour servir son pays on n'a pas besoin d'être ministre ou Dg."

Pape Gorgui Ndong nouveau ministre de la jeunesse. Réussira-t-il à unir les jeunes sans parti pris?

" Permettez-moi d'abord de le féliciter. C'est quelqu'un avec qui j'ai eu à cheminer et il est très engagé. Aujourd'hui si le président porte sa confiance sur lui, c'est parce qu'il connait ses capacités. En tant que ministre de la jeunesse il a une double mission. Il a la mission de rassembler tous les jeunes du parti, mais il a aussi une mission de satisfaire toute la jeunesse sénégalaise et faire de sorte que cette jeunesse se retrouve dans son programme. Sur cela nous osons espérer qu'il réussira sa mission tout en lui disant qu'il a intérêt à considérer toute la jeunesse sénégalaise."

Vous avez toujours soutenu le départ de Thérèse Faye Diouf à la tête de la Cojer. Comment avez-vous appris l'annonce de sa démission?

" Comme tout le monde l'a appris. Mais je pense qu'en tant que politique aguerri, ce n'était pas le bon moment. Et si après remaniement une personne claque la porte ou boude, alors les gens diront que c'est à cause d'un poste qu'elle  accepte d'être dans le parti. En tout cas jusqu'à ce qu'elle vienne nous éclairer sur ses motivations, nous continuerons de clamer que c'est à cause d'un poste ministériel. Et c'est ce qui nous écœuré en tant que jeune. Je répète pour dire que j'ai toujours prôné son départ, mais je ne l’ai jamais combattue. Mais j'ai toujours combattu son système, sa gestion. Qui était une gestion nébuleuse et basée sur le copinage qui bloquait la porte à tous les autres jeunes. Et là je pense que l'histoire est en train de me  donner raison avec la Cojer nouvelle structure qui vient d'être mise en place par ses propres amis et compagnons au sein de la même structure. Aujourd’hui sa démission n'est rien d'autre qu’un manque de maturité politique au moment où le président a plus besoin d'être accompagné et soutenu. Et là j'ose dire que son comportement vient de donner l'essence de notre combat."   

Êtes-vous toujours candidate à sa succession?

" Ce n'est plus une question d'actualité.  Tout le monde sait que j'ai toujours soutenu que la Cojer doit être redynamisée  pour une jeunesse qui se rassemble et qui permet à tout un chacun de se retrouver dans les programmes du gouvernement.
La candidature est connue de tous. Je reste toujours constante sur ma position. Et là nous sommes parvenus avec d'autres jeunes à élaborer un monitoring book que nous avons déposé sur la table du président de la République. Le président peut m’en témoigner car on s'est retrouvé un jour quelque part et il m'a beaucoup félicité sur ce programme que nous lui avons remis.  Lorsque j’ai rencontré le président de la République, il m'a donné la main et souri en me disant Marème je t'encourage et tant d'autres propos que je ne vous dirais pas."

Vous aviez maille à partir avec la justice, quel est le rebondissement de cette affaire?

"Je peux vous rassurer qu'il n'y a pas de rebondissement parce que la justice est allée jusqu'au bout de sa logique. J'ai été au tribunal et l'affaire a été classée parce que tout simplement j'ai bénéficié d'un sursis. Et je regrette le lynchage médiatique que j'ai subi dans cette affaire…"
 
 
Samedi 23 Septembre 2017
Dakar actu




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