Niague : Une affaire de vol de fusil de chasse se solde par un règlement de comptes et atterrit devant la chambre correctionnelle


P. N. Sall et L. Ndiour se reprochent mutuellement des coups et blessures volontaires ayant occasionné à chacune des deux (2) parties des blessures confirmées par des certificats d'incapacité de plusieurs jours. Les victimes en même temps parties civiles dans ce dossier en sont venues aux mains pour une affaire de vol de fusil de chasse. Ils ont comparu, ce 5 août devant la barre de la chambre correctionnelle du tribunal de Grande instance de Dakar pour solder leurs comptes.
Les faits se sont déroulés le 5 juillet à Niague dans le département de Rufisque.
Dans les débats d'audience, il est ressorti que l'octogénaire, P. N. Sall victime de vol de son fusil de chasse dans son champ et ayant appris dans le voisinage que le sieur L. Ndiour de la partie adverse était au cœur de l'affaire, s'est rendu dans le champ de ce dernier avant qu'il ne s'en suive de violentes empoignades.
« P. N. Sall est venu dans mon champ pour une histoire de vol avant que je ne lui intime l'ordre de partir, mais il refusa. Il attaqua mon fils (M. Ndiour) avec une arme tranchante qu'il avait par devers lui. Il était venu dans mon champ pour s'en prendre à moi et à mon fils », a expliqué L. Ndiour légèrement touché à l'index de la main droite.
Blessé également dans cette querelle opposant 2 propriétaires de champ, M. Ndiour, fils du prévenu a devant la barre confirmé l'attaque à main armée du vieux P. N. Sall et livre une version qui accable ce dernier.
«Lorqu'il est venu dans le champ, je lui ai moi même demandé de partir. Il m'a insulté. Je lui ai dit de ne pas m'insulter et de sortir du champ immédiatement avant de lui tourner le dos pour aller reprendre mes activités champêtres. C'est alors qu'il a m'a asséné un coup de machette qui m'a ainsi sectionné l'oreille », a confié M. Ndiour.
Pour sa part, P. N. Sall, devant le tribunal, a réfuté les faits qui lui sont reprochés et incrimine fils et père.
« Je jure que je ne les ai pas attaqués encore moins blessé. J'étais venu leur parler et c'est là que j'ai eu un accrochage avec M. Ndiour. Son père est aussitôt venu à sa rescousse et m'a frappé avec une hilaire. Ils m'ont blessé à la main quand j'ai essayé de me défendre », a-t-il dit face au juge.
Plaidant en faveur de Ndiour fils et père, les avocats de ces derniers ont fustigé le comportement du vieux P. N. Sall.
« Il ne se résigne pas et ne regrette pas son acte. Il est contradictoire dans ses propos pour quelqu'un qui n'a pas été violenté. Il s'introduit frauduleusement dans le champ appartenant à autrui et cherchant à faire mal, alors qu'il n'en a pas droit », soutiennent les conseils. Selon eux, le comportement de l'octogénaire est d'une extrême gravité.
« Quelqu'un qui a une machette son intention est connue, il voulait faire mal. Je déplore qu'il ne regrette pas son acte. Qu'est-ce qu'on pouvait attendre de l'autre côté qu'ils (père et fils) se laissent faire ? Matar a esquivé la machette, sinon il pouvait donc perdre son œil. L'intention de P. N. Sall pouvait causer mort d'homme », a ajouté un des robes noires de la famille Ndiour. Les avocats ont, cependant, plaidé pour que le vieil agresseur soit retenu dans les liens de la détention tout en réclamant une caution de 20 millions Fcfa en guise de dommages-intérêts. Ils ont également invité la cour à retenir une excuse de provocation pour disculper les sieurs M. Ndiour et L. Ndiour.
La défense de la partie adverse assurée par Me Théophile Kayossi a  fondé sa plaidoirie sur un certificat d'une incapacité de 30 jours pour disculper son client.
« S'il y'a quelqu'un qui est gravement blessé c'est bien mon client. Il ne faut pas exagérer. Ils demandent je ne sais combien de millions en dommages-intérêts alors que mon client est celui qui a plus souffert dans cette affaire. Devrait-t-il demander 100 millions Fcfa ?Je ne réclamerai pas 100 millions Fcfa, mais je plaide pour une caution de 3 millions Fcfa. Les 2 prévenus ne peuvent pas souffrir moins que nous et obtenir plus que nous. C'est le père qui, essayant de frapper mon client avec sa hilaire, a blessé le fils. C'est ce qui s'est réellement passé pour vouloir mettre tout sur le dos du vieux P. N. Sall qui en le regardant ne peut pas s'en prendre à un père et un fils jeunes », a expliqué Me Kayossi. Il a ainsi plaidé la relaxe de son client et de retenir les prévenus dans les liens de la détention.
Invité par le parquet à appliquer la loi pénale, le tribunal a déclaré les prévenus coupables des faits de coups et blessures volontaires et les a mutuellement condamnés à 6 mois d'emprisonnement assorti de sursis avec le paiement pour P. N. Sall d'une caution de 600 mille Fcfa contre 500 mille Fcfa pour la famille Ndiour en guise de préjudice causée.
Vendredi 6 Août 2021
Dakar actu




Dans la même rubrique :