Le procès de Thierno Bocoum et Cie mis en délibéré jusqu’à vendredi


Le procès de Thierno Bocoum et Cie mis en délibéré jusqu’à vendredi

Le Tribunal des flagrants de Dakar, a mis en délibéré jusqu’à vendredi, le procès de Thierno Bocoum, responsable national des jeunes du parti, Rewmi, et compagnie poursuivis pour association de malfaiteurs et incendie volontaire.

Mis sous mandat dépôt le 7 février, Thierno Bocoum, Mouhamadou Touré, Boubacar Samb et Badara Gadiaga ont comparu jeudi devant le Tribunal des flagrants délits pendant plus de cinq tours d’horloge.

Le leader de Rewmi, Idrissa Seck, les membres de son directoire de campagne et beaucoup de ses militants ont assisté à une partie du procès pour , dit-il, ’’livrer un message d’engagement et de fermeté face aux violations des libertés fondamentales’’.

Les prévenus ont été interpellés le 31 janvier pour avoir mis le feu dans deux classes au lycée des Parcelles Assainies, situé à la Cité Fadia.

Les élèves qui étaient en grève ce jour-là ont alterté le proviseur qu’un incendie s’était déclenché dans deux salles au premier étage avant de se dépêcher pour l’éteindre.

La police de Golf Sud a constaté sur les lieux deux bouteilles de 250 ml vides qui sentaient une odeur d’essence.

Devant le Tribunal, le principal témoin a soutenu que le jour des faits ‘’ vers 11h, quatre individus sont descendus d’une Mercedes. Deux d’entre eux ont sorti une bouteille de 10 litres apparemment remplie d’essence avant que l’un n’escalade le mur du lycée’’.

‘’Après quinze minutes, l’homme qui avait sauté, emportant la bouteille d’essence, était poursuivi par un groupe d’élèves qui l’avait finalement relâché après qu’il ait demandé pardon’’, a ajouté le témoin qui tient un atelier de couture devant la porte d’entrée principale de l’établissement.

Ce témoignage a été battu en brèche par les quatre prévenus. Ancien pensionnaire ycée, Boubacar Samb a déclaré être ’’venu au lycée ce jour là pour aider des amis à faire leurs exercices de philosophie’’.

‘’Quand j’ai vu que les élèves étaient en grève, je les ai accompagné pour faire sortir les élèves des écoles privées, car cela me manquait’’ a-t-il ajouté.

Le prévenu Badara Gadiaga, propriétaire de la Mercedes a déclaré : ‘’J’’allais à Guédiawaye quand ma voiture s’est embourbée devant le mur du lycée. C’est en cherchant une solution que j’ai vu Boubacar Samb, un frère de parti courir vers moi. J’ai couru moi aussi. Je ne savais ce qui se passait en réalité’’.

Gadiaga a en outre souligné avoir appelé, Thierno Bocoum pour l’aviser qu’il sera en retard à la manifestation de la place de l’obélisque, sa voiture ayant disparu du lieu où elle s’était embourbée.

Tous les quatre ont été interpellés alors qu’ils accompagnaient Samb et Gadiaga faire une déclaration à la police.

‘’Je n’ai pas vu Samb, ni Gadiaga ce jour là. Je préparais la participation de notre coalition à la place de l’Obélisque. C’est en les accompagnant que j’ai été interpellé en même temps que Mouhamadou Touré’’, a expliqué, Thierno Bocoum.

‘’Je n’ai pas donné d’ordre dans ce sens. Notre leader nous l’interdit même’’ a-t-il ajouté .

Dans ses réquisitions, le procureur a estimé que les faits sont constants dans cette affaire, car Samb et Gadiaga étaient bel et bien présents sur les lieux ce jour-là. Il a requis deux ans ferme contre eux.

Concernant Bocoum et Touré, il s’est rapporté à la décision du Tribunal, car n’ayant pas suffisamment de preuves pour asseoir leur culpabilité.

Les avocats de la défense, au nombre de cinq, ont tous décrié l’absence de preuves dans cette affaire. Selon Me Aly Fall ‘’personne n’a vu ces quatre personnes mettre le feu volontairement’’. Et Me Baba Diop d’enfoncer le clou : ‘’Ces personnes sont innocentes. Il y a un doute certain dans cette affaire’’.

Même son de cloche chez Me Mbaye Jacques Ndiaye qui a précisé que leur seul tort c’est d’être sur place au mauvais moment. Il a plaidé, en vain, la liberté provisoire pour ses clients au cas où l’affaire devrait être mise en délibéré.

Pour Me Massokhna Kane, un homme politique n’a aucun intérêt à mettre le feu dans une école. ‘’Cela n’a pas de sens’’ a-t-il dit

Le Tribunal a mis l’affaire en délibéré jusqu’àvendredi.
APS

Jeudi 9 Février 2012




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