Keuri Kaw Rufisque : Kh. Diagne âgée de 14 ans, séquestrée et violée par trois individus, l’un de ses bourreaux risque 10 ans d’emprisonnement ferme


L’accusé Mamadou Sow alias Doudou Mbodj a été jugé ce mercredi 16 mars 2022 devant la Chambre criminelle de Dakar. Il est poursuivi pour viol, enlèvement de mineur, séquestration et pédophilie sur la personne de Khadidiatou Diagne âgée de 14 ans au moment des faits. Pour ces motifs, le maître des poursuites a requis 10 ans de réclusion criminelle. L’affaire a été mise en délibéré jusqu’au 06 avril prochain.

 

 

 

 

Pour comprendre les faits, il faut remonter à la nuit du 26 septembre 2019. En effet, la victime, Khadidiatou Diagne, a été envoyée par son père pour récupérer son téléphone portable à l’atelier de son oncle. Au retour, il a croisé son ami Meïssa Diouf qui lui a proposé d’aller chez le vendeur de lait caillé. En cours de route, des agresseurs les ont poursuivis et finalement rattrapés. 

Par la suite, le jeune garçon Meïssa Diouf a réussi à échapper à ce trio. Seule avec les agresseurs, Khadidiatou Diagne a été traînée jusqu’aux abords de la plage. Ivres, ils lui ont fait escalader le mur d’un bâtiment en construction. Malmenée puis brutalisée, elle a été violée à tour de rôle. 

Suite à la plainte déposée par le père de la victime, l’un des bourreaux a été interpellé par la police tandis que les deux autres Lamine Bara et Mbaye Diallo ont pris la fuite.

 

Domicilié à ThiawlèneKhadidiatou née le 12 octobre 2005 a déclaré devant la barre qu’au moment des faits, elle n'avait que 14 ans. Elle avoue qu’elle n’a jamais vu Doudou, l’un des agresseurs jusqu’au jour où il l’a violée. Elle explique : « Ce jour-là, mon père m’avait demandé d’aller chercher son portable. En rebroussant chemin, j’ai croisé Meïssa qui va l’accompagner à l’atelier de son oncle. Mais l’atelier était fermé. Suite à cela, nous sommes allés chez le vendeur de lait caillé. Il m’a proposé d’aller au jardin qui se situe vers le manège à Keuri Kaw. C’était aux environs de 21 heures. Ensuite, trois individus nous ont poursuivi. Ils nous ont attrapées et ont menacé de me tuer si toutefois, je criais. Par la suite, tous les trois m’ont violé dans un premier temps à la plage. Sur ces entrefaites, je l'ai entendu prononcer le nom de Doudou en lui ordonnant de me relâcher, mais ce dernier a refusé », a déclaré la victime.

 

 

Elle poursuit que par la suite, ils l’ont amené dans un bâtiment abandonné, d'où elle est repartie en  pleurant. Elle croisera sur son chemin un homme qui lui a demandé les raisons de ses pleurs. C’est ainsi qu’elle leur a montré les violeurs qui habitaient dans le même quartier. « Par la suite, le monsieur m’a conduit dans une maison et m’a demandé le numéro de téléphone de mon père», a-t-elle fait savoir.

 

À son tour, Mamadou Sow alias Doudou Mbodj a nié les faits qui lui reprochaient. Il explique n’avoir jamais violé la fille et qu’il ne la connait même pas. « Je ne suis mêlé ni de près, ni de loin à cette affaire. Je crois qu’elle avait seulement retenu mon nom. Et c’est elle qui a donné mon nom au policier. Le jour des faits, j’allais à l’atelier d’un ami près de la Dscos. Par la suite, j’ai aperçu deux individus qui attrapaient une fille et un garçon. Lorsqu’ils ont remarqué ma présence, ils m’ont jeté des pierres et je me suis enfui. Je n’ai pas crié au secours parce que j’avais peur d’avoir des problèmes avec eux, car nous habitons dans le même quartier à Keuri Kaw (Rufisque) », a-t-il déclaré.

 

 

 Le juge lui rappelle que le certificat médical révèle une lésion vulvaire postérieure et récente. Il répond : « je ne l’ai pas violé. Je ne fréquente même pas ces deux personnes. Ils sont plus âgés que moi. Après les faits, ils se sont enfuis du quartier et personne jusqu’à présent ne les a revus dans les parages ».

 

Reprenant la parole, la victime Khadidiatou Diagne a relevé des mensonges dans la déclaration de l’accusé. Selon elle, Mamadou Sow alias Doudou Mbodj est le premier à coucher avec elle avant que les deux autres ne prennent la relève. « Quand ses amis lui ont demandé de se lever sur moi, il avait refusé », dit-elle.

 

Interrogé à son tour, le père de la victime El Hadj Malick Diagne confirme les déclarations de sa fille. Il ajoute qu’après les faits, le père de l’accusé est venu le voir pour qu'il disculpe. Ce qu’il a refusé. Du côté de la partie civile, les avocats de la défense réclament une somme de 1 million de francs cfa.

 

 

 

Invité à faire son réquisitoire, le ministère public a souligné que l’accusé est poursuivi pour enlèvement de mineur, séquestration, viol et pédophilie. Concernant le viol, le parquet général a relevé que le certificat médical mentionne des lésions vulvaires postérieure et récente. Par contre, il n’y a pas eu de défloration hyménale. « L’interrogatoire des débats d’audience a clairement révélé, qu’il y a eu une tentative de pénétration qui n’a pas abouti. Ce qui veut dire que les faits de viol peuvent être requalifiés en tentative de viol », a indiqué le parquet général qui ajoute que ce qui est constant dans cette affaire est la séquestration parce que la victime a été amenée contre son gré d’un lieu à un autre ainsi que la pédophilie et l’enlèvement. Selon lui, le dossier nous renseigne ainsi que dans les débats d’audience, il n’y a pas eu de pénétration sexuelle. C’est pourquoi le procureur requiert que Mamadou Sow alias Doudou Mbodj soit retenu dans les liens de la détention pour de tentatives de viol, séquestration, de pédophilie, et d’enlèvement de mineur. Suffisant pour lui de requérir une peine d’emprisonnement de 10 ans de réclusion criminelle. La défense quant à elle, a plaidé l’acquittement purement et simplement de l’accusé. Le jugement sera rendu le 6 avril 2022.

Mercredi 16 Mars 2022




Dans la même rubrique :