Kaolack- Manque de graines d'arachide à la Sonacos Lyndiane/ Décision de se séparer des saisonniers : Plusieurs pères de famille sur le qui vive


Entre Kabatoki, Lyndiane et Sibassor, l'annonce du directeur général de la Sonacos Lyndiane a surpris plus d'un. En effet, Modou Diagne Fada qui était de passage aux "seccos" de Lyndiane avait fait part de la situation de l'usine qui peine à réceptionner des graines avant d'ajouter que cette nouvelle devrait aboutir à une décision radicale, celle de se séparer de ses saisonniers.
 
Un tour au niveau des cités ouvrières précitées, a permis de savoir le degré d'inquiétude que cela a occasionné auprès des pères de famille.
 
Il est presque 21 heures à Sibassor. Un mardi teinté de fraîcheur assez modérée. Au détour d'un coin de rue, 04 pères de famille formant un demi-cercle discutent de la situation de l'usine et de leur devenir immédiat. L'un d'eux du nom de Thierno se lance dans un exercice d'explications. "Nous savons que la campagne n'est pas du tout favorable à la Sonacos. Mais tout cela est dû à une mauvaise politique de l'État, car la façon dont le prix au kilogramme a été fixé, ne donne aucune chance à la Sonacos. Déjà, au début de la campagne, la Sonacos  achetait à 300 FCfa au moment où les prix grimpaient entre 400 et 450 FCfa dans le monde rural. Ils ont complètement faussé le départ", a-t-il regretté.
 
Un autre saisonnier du nom de Moustapha (un nom d'emprunt) de renchérir. " Si la Sonacos se sépare de ses saisonniers, beaucoup de familles seront impactées par cette décision. Déjà, nous peinons à prendre en charge les besoins de nos familles respectives. Nos parents ont commencé à travailler dans cette usine puis nous avons pris le relais. Moi par exemple, je ne connais que cette usine et je ne sais faire autre chose que ce travail".
 
Joint au téléphone, le président des travailleurs de la Sonacos Lyndiane, Mbaye Faye d'indiquer.  " À l'image de la Sonacos, toutes les autres huileries sont impactées. Aujourd'hui, l'idéal serait de bloquer les 150.000 tonnes qui doivent être exportées. Le Président Macky Sall a parlé d'année sociale, alors nous ne comptons que sur lui pour relancer les usines, permettre aux saisonniers de sauvegarder leurs outils de travail, faciliter la mise à disposition des semences et enfin aider les entreprises spécialisées dans la production d'aliments de bétail. Et tout cela doit passer forcément par la mise en place d'un blocus sur le quota de graines décortiquées prévu pour l'exportation".
 
À Lyndiane jardin, le constat est similaire. Ici, nombreux sont les saisonniers et leurs familles qui tirent le diable par la queue. "C'est le moment de tirer la sonnette d'alarme parce que la situation est très complexe. Certains foyers n'arrivent même plus à assurer les trois plats quotidiens. Il est temps que l'État réagisse en trouvant une solution. Déjà, l'administration de la Sonacos a montré qu'elle n'est plus à même de garder ses travailleurs, il n'y a que le Président Macky Sall qui peut sauver cette campagne", a expliqué Sitor Diouf.
 
De leur côté, les travailleurs de la Sonacos doivent se réunir pour statuer sur cette situation. Un face-à-face avec la presse locale est prévu dans les prochaines heures...
Mercredi 8 Février 2023
Dakaractu




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