Journée mondiale de la Drépanocytose : 2.000 enfants victimes de la maladie naissent chaque année au Sénégal


À l'instar de la communauté internationale, le Sénégal a célébré hier la journée mondiale de la drépanocytose, à travers une conférence à l'hôpital Dalal Jamm. 

La drépanocytose est une maladie génétique du sang due à une anomalie de l'hémoglobine. Elle est chronique et héréditaire. 

Selon la Direction de la lutte contre la maladie au ministère de la Santé, c'est la maladie héréditaire la plus répandue en Afrique. Le Sénégal fait partie de la zone intertropicale d'Afrique dont les populations sont à très haut risque d'atteinte de la drépanocytose. «Le taux de prévalence du portage du gène est estimée à 10% dans la population générale. Chaque année, 2 000 enfants porteurs de la maladie naissent dans le pays. Actuellement plus de 4 000 enfants et 3 000 adultes porteurs d'une drépanocytose sont suivis dans les services, notamment à Fann, au centre national de transfusion sanguine et à Dalal Jamm », annonce la direction de la lutte contre la maladie (DIm). Le principal facteur de risque est le mariage consanguin (mariage entre parents proches) d'où l'importance de connaître son arbre généalogique et son profil d'hémoglobine. La maladie se manifeste par l'anémie, la fatigue, la paresse, les maux de tête, les vertiges, l'essoufflement, les yeux jaunes, les urines foncées (couleur kinkéliba), les crises douloureuses. On note aussi les douleurs redoutables, cruelles, prolongées et qui se manifestent chez le bébé de 6 à 12 mois : gonflement des mains et des pieds. Chez le petit enfant, on remarque des maux de ventre et chez le grand enfant des douleurs au niveau des os et des articulations. Les crises sont souvent déclenchées par le froid, la haute altitude, la fièvre, la déshydratation, l'infection, le stress et l'effort physique intense. La maladie peut se compliquer et entraîner une baisse de la vue, une insuffisance rénale, une insuffisance cardiaque, une limitation des mouvements, une boiterie, un AVC et des plaies chroniques.

 

Chef du service hématologie clinique et de greffe de moelle osseuse à Dalal Jamm de Guédiawaye, le Professeur Fatou Samba Diago Ndiaye dont le quotidien L’AS nous livre son idée sur cette maladie, estime que l'unité de greffe moelle osseuse est une chance extraordinaire pour les patients enfants souffrant de drépanocytose parce qu'on s'est rendu compte dans le monde que la greffe pourrait guérir 90% des enfants drépanocytaires. « Donc, ce centre qui avait comme objectif de traiter les cancers du sang va certainement en profiter pour traiter ces patients drépanocytaires dans le futur parce que pour le moment, c'est l'autogreffe qu'on va commencer pour les cancers mais plus tard, d'ici à quelque temps, on va bouger un peu vers l'allogreffe qui est une thérapie qui peut traiter et guérir les drépanocytaires », annonce-t-elle. « Nous ferons un échange érythrocytaire qui est également une thérapie cellulaire pour diminuer au maximum les crises drépanocytaires chez les enfants et les adultes. Ceci fait appel à des conséquences. En d’autres termes, il faut qu'on fasse tout pour avoir une banque de sang dans l'établissement. C'est un plaidoyer. Il nous le faut car pour faire un échange érythrocytaire qui doit être manuel, on a besoin de sang. Et on n'a pas de banque de sang au niveau de l'hôpital Dalal Jamm de Guédiawaye. Pour faire cet échange aussi, il nous faut des kits qui coûtent 150 000 F CFA à l'image des kits de dialyse », confie t-elle...

Jeudi 20 Juin 2024
Dakaractu




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