« Des citoyennes et des citoyens de valeur pour une société libre et prospère pour tous !


« Des citoyennes et des citoyens de valeur pour une société libre et prospère pour tous !
I. Notre vision

Notre pays mérite le meilleur, que le monde puisse offrir, pour chacune et chacun de ses citoyens, tout en gardant des principes et valeurs éthiques, incluant son indépendance, sa liberté, sa souveraineté, sa grandeur, sa dignité, son honneur, et sa culture revisitée.
Chaque citoyen, chaque citoyenne, jeune et vieux, doit s’engager pour un épanouissement individuel et collectif de notre beau et grand pays.
Notre vision réside dans la construction d’une république laïque, démocratique et légaliste, libre et inclusive œuvrant pour le bonheur pour tous dans une société libre, juste, prospère, équitable, équilibrée, inclusive, tolérante, humaine et solidaire de femmes et d’hommes d’honneur, dans un monde ouvert, intègre et intégré. Il s’agit de la seule voie possible pour vivre dans la paix, la sécurité, la stabilité et la sérénité. Cela représente notre unique viatique pour construire une cohésion sociale durable. Notre pays mérite un développent économique et social au niveau le plus élevé que le monde puisse offrir en conformité avec notre but sociétal du bonheur, tout en étant conscient de sa grande contribution dans le passé, le présent et le futur à la construction de l’humanité.
Chaque membre de la société doit trouver sa place pour se réaliser et s’épanouir mais en même temps avoir la claire conscience de sa responsabilité individuelle dans cette quête de la plénitude individuelle et collective.
Cette plénitude requiert que chaque citoyen, chaque citoyenne puisse jouir de ses droits humains y compris socio-économiques tout en respectant les règles de la société sans empiéter sur les libertés des autres. Cette quête perpétuelle, non seulement individuelle mais aussi collective, demande une union la plus large de femmes et d’hommes, jeunes et vieux, pour qui les actes de tous les jours sont guidés par des principes et valeurs tels que l’éthique, la dignité, l’honneur, la responsabilité, l’intégrité, le respect du bien collectif et public, la tolérance-zéro à la corruption et à la concussion. Seules ces personnes, conscientes de l’importance de ces principes et valeurs en faisant leur viatique quotidien, peuvent porter, mettre en œuvre et réussir la profonde transformation sociétale requise. En effet, ces citoyennes et citoyens ont conscience de leur propre dignité et ne sont pas prêts à la brader pour de quelconques prébendes ou actifs. Ils ont avec eux l’adage « ku nu ne naak na ngoram, ngor ne wu fa woon ».
Devant l’immensité de la tâche de construction transformationnelle due à l’intensité de la déstructuration subie par notre société, cette union de femmes et d’hommes de valeur est la clef pour faire de notre pays un endroit attractif pour ses propres citoyens et répondre au désarroi, au désespoir et à la désespérance de sa jeunesse mourant sur différentes routes pour se réaliser. « Kuuy waliyaan, sa sabaaru ker moo nexul ». Il s’agit de bâtir ici et maintenant un présent et un futur dont chacun et chacune bénéficie et dont chacun et chacune soit comptable et fier.
Cette union veut le meilleur pour notre société, afin que les citoyennes et citoyens sénégalais n’aient plus envie d’autres terres mais réalisent leurs rêves dans leur propre pays. En somme, cette société sera servie par une république laïque d’hommes et de femmes conscients de leur responsabilité historique de construire une discipline individuelle et collective, de restaurer une vertu du travail et une organisation sociale adéquate.
Sur la base de la vision précitée, ces hommes et ces femmes vertueux mettront en place et feront fonctionner des institutions rationnalisées, légitimes, crédibles, responsables, inclusives, équilibrées et débarrassées de la corruption, transparentes dans leur processus pouvant fournir des services en quantité et en qualité de manière équitable et durable. Celles-ci respecteront le genre et les générations. Elles seront efficientes et effectives pour tous, particulièrement les laissés pour compte des régimes antérieurs. Ces institutions doivent viser à garantir la justice et l’équité de chances pour tous tout en gérant de manière harmonieuse, la diversité, la créativité et l’innovation.  
Cette grande ambition requiert des hommes et femmes courageux, intègres, compétents, ayant le sens collectif, justes et indépendants. Cette grande indépendance doit s’exercer par rapport à leurs contingences personnelles, familiales et sociétales, dans leur manière de penser, d’être et d’agir. Ces hommes et ces femmes novateurs et créatifs, ambitieux pour leur pays au noble sens du terme, décidés, courageux, mus par des idéaux de construction nationale et non par des réussites personnelles, sont prêts à payer le prix de leur engagement sans faille et à tout instant, à perdre tout pour le bien de tous, à construire tout pour le bien de tous.
Ces hommes et ces femmes, jeunes et vieux, conscients des enjeux du XXI siècle et au-delà, mais pétris par leur culture ancestrale revisitée et les acquis de l’humanité et enracinés dans le « Ken ge nu », ont la ferme conviction que nous pouvons faire plus et mieux que les meilleures nations dans le monde.
Ces hommes et ces femmes doivent avoir le sens de l’analyse, des anticipations et construire les solutions les plus novatrices et les plus adaptées à notre conception de notre développement sociétal, à notre contexte et à nos principes et valeurs mais flexibles et ouverts sur les expériences des autres pour construire toujours avec une longueur d’avance sur notre ère.
Ces hommes et ces femmes, jeunes et vieux, combinent parfaitement la conscience, le leadership et le management. Ces hommes et ces femmes sont dans toutes les classes sociales, en villes comme en campagnes, et appartiennent à toutes les générations, toutes les catégories sociales incluant les personnes vivant avec des handicaps ; mais ils doivent s’armer d’un nouvel état d’esprit. Ils font la fierté de leur communauté, de leur village, de leur quartier, de leur entreprise, de leur institution, de leur famille. Ils appartiennent aussi à notre diaspora.
C’est avec ces hommes et ces femmes, jeunes et vieux, porteurs d’un sens aigu d’un Sénégal nouveau et meilleur, que nous voulons construire le Sénégal que nous voulons ensemble, un Sénégal à la mesure des attentes de notre peuple, à la mesure de la dignité et de la grandeur de notre nation. Cette ambition est réaliste et réalisable. Les Sénégalaises et les Sénégalais la veulent et sont prêts à se battre pour cela, en ayant une mentalité débarrassée de la dépendance ! Nous en avons la volonté ; nous en avons la capacité. A chaque citoyen, à chaque citoyenne, conscient, intègre, discipliné et engagé, rien n’est impossible !
Ces hommes et ces femmes portent le projet politique actuel à réaliser ensemble par et pour notre peuple ! Nous voulons construire ensemble notre pays ; il ne s’agit point d’hommes et de femmes extraordinaires proposant à un peuple des solutions miracles mais plutôt d’un contrat social entre tous les Sénégalais et les Sénégalaises et notre patrie ; d’un engagement d’hommes et de femmes ordinaires et humbles pour une cause nationale qui peut paraitre extraordinaire mais qui est ordinaire pour toute nation qui se respecte comme le Sénégal. Notre travail individuel et collectif pour cette cause nationale demande la sueur de chacun et de chacune pour le bonheur de tous ! Personne ne construira le Sénégal à la place des Sénégalais et des Sénégalaises ! Que nous ayons conscience ou non de cela, il s’agit d’une réalité imprescriptible. Alors, citoyennes et citoyens, retroussons-nous les manches et travaillons ; rien ne sera facile mais « jambaar moy des ca waar wa » ; nous avons la ferme conviction qu’au bout de nos efforts, le soleil se lèvera, sans aucun doute, sur un Sénégal digne et prospère pour tous et respecté dans le monde. Nous vous appelons toutes et tous à cette noble bataille, non seulement pour le présent mais aussi pour le futur. Nous pourrons alors dire que nous n’avons pas failli à notre responsabilité historique et que nous avons apporté notre contribution, même modeste, à l’épanouissement collectif. Alors, qu’attendez-vous, engagez-vous ! Soyez digne de votre pays, de sa culture, de son histoire, de son présent et de son futur ! Ensemble nous ferons de notre Sénégal, un pays beau et meilleur pour tous et respecté !
Le développement que nous voulons pour tous n’est point mu par une compétition dictée et avec des règles à nous imposées ; mais elle s’appuie sur notre culture revisitée, sur les innovations et les connaissances, l’équité, l’équilibre et l’intégration territoriale et prend conscience des défis et opportunités locaux, nationaux, régionaux et internationaux. Cette approche s’appuie sur la claire conscience des intérêts de notre pays et la réalisation du but individuel et collectif. Il s’agit de la volonté sociétale, politique et citoyenne. Le changement que nous voulons est transformationnel et en participant à cette transformation de notre société, nous changeons nos mentalités et nous nous transformons en tant que citoyens et citoyennes nouveaux pour une patrie nouvelle.
II. La voie du courage et de l’éthique pour une prospérité pour tous
Comme des millions de Sénégalaises et de Sénégalais, nous avons la ferme conviction que, si les meilleurs d’entre nous s’engagent dans une autre politique et autrement, qu’une autre voie est non seulement possible mais nécessaire. C’est la voie du rayonnement intérieur et extérieur de notre pays, pour un épanouissement de chacun et de tous, la voie qui donne de l’espoir à chacune et à chacun de vivre son rêve dans notre beau pays. La politique doit être pour les meilleurs d’entre nous.
Cette voie est celle de l’éthique, du courage, du travail, du mérite et de la dignité ; celle de ne pas laisser à d’autres nous dicter notre chemin, mais plutôt celle de nous lever et de forger notre destin commun pour le redressement de notre pays et la construction d’une croissance forte, durable, équilibrée, équitable fondée sur notre conception du développement et notre perception du bonheur. C’est cette voie qui permettra que le soleil brille pour tous et non pour quelques-uns, par la transformation de notre immense potentiel en une réalité tangible de bien être ressenti par tous dans les villes comme dans les campagnes, chez les femmes, chez les hommes, chez les jeunes et chez les vieux tout en préservant les intérêts des générations futures.
Il s’agit d’une approche courageuse de nous interroger aussi, de repenser et de définir notre trajectoire de développement en lien avec notre culture revisitée et sur la base de notre substratum national. Nous devons ensemble reprendre notre indépendance et notre liberté, restaurer notre dignité fondée sur la recherche effrénée des connaissances, de l’excellence et valorisant le travail bien fait et le mérite. Il faut mettre davantage le pays au travail et faire éclore toutes les potentialités au bénéfice de la création de richesses matérielles et spirituelles du bien collectif tout en sauvegardant la participation individuelle !
Cette démarche nouvelle s’appuie sur une alliance concertée, consentie et réfléchie basée sur une vision partagée, une volonté individuelle et collective, un leadership accepté et légitime et un management juste, éthique, responsable et rendant compte aux citoyens avertis et engagés quotidiennement pour leur nation et le bien-être de nos populations. Ce nouveau contrat social, de dignité et de prospérité pour tous, nécessite une république laïque, éthique, démocratique, respectueuse des droits de l’homme et veillant à leur constante extension, de notre loi fondamentale incluant le respect de nos engagements internationaux.
Cette république, une et indivisible, doit non seulement avoir de la raison mais aussi du cœur. Une telle république basée sur l’équité, l’égalité et non l’égalitarisme, la justice sociale, l’excellence, la vérité, la vertu, le mérite, le culte du travail bien fait, l’équilibre dans son approche du développement entre notre contexte national incluant nos aspirations nationales propres et les apports extérieurs, entre le potentiel différencié des terroirs et des communautés, entre la nécessité d’utiliser la nature mais aussi de la protéger, entre les devoirs et responsabilités des citoyennes et des citoyens et leurs libertés garanties, entre le droit à l’information et la déontologie requise, entre la recherche légitime du bonheur individuel et la solidarité requise pour le bonheur collectif, entre le rôle institutionnel de l’Etat et le respect des initiatives individuelles et communautaires.
Cette république est fondée sur le travail reconnu porté au rang de norme sociale intangible et une dynamique sociale d’excellence reconnue et non sur l’origine sociale, la corruption, le népotisme, l’injustice et l’exclusion. Cette république crée les conditions appropriées pour la réflexion débarrassée des paradigmes imposés nationalement ou internationalement, incluant une prospective pour notre vision sociétale du futur et du bonheur, conduite par nous-mêmes et pour nous-mêmes.
Cette république favorise l’éclosion de la créativité, de l’innovation, de l’esprit d’entreprise permettant aussi à tous les citoyens y compris au secteur privé, à la diaspora et aux communautés, de créer des richesses et d’en bénéficier, tout en ayant conscience de la construction nationale. En somme, il s’agit d’une république respectée et dans laquelle chaque citoyenne et chaque citoyen se reconnait pour restaurer la dignité nationale et créer les conditions idoines de son épanouissement individuel et notre épanouissement collectif, y compris dans un environnement propre et sain, par une pratique des sports, une bonne hygiène de vie, une bonne culture et une quête perpétuelle des connaissances et de la sagesse.
Une telle république ne peut être traduite en réalité que par une combinaison adéquate, à tous les niveaux, de leadership reconnu et d’un management efficient et efficace. Le leadership doit inspirer et contribuer à renforcer le moral dans la conscience de notre capacité de transformer notre potentiel en réalité tangible pour tous et de construire un Sénégal meilleur pour tous. Accroitre l’harmonie réside dans notre option et notre capacité de construire ensemble une société dans laquelle chacun trouve un intérêt dans sa quête personnelle de bonheur. L’harmonie dans la société implique aussi la recherche de l’harmonie avec la nature en conformité avec notre philosophie et culture Africaines. La nature et nous ne faisons qu’un ! C’est aussi la meilleure manière d’être en harmonie avec les générations futures !
Une telle république sera considérée non seulement au plan national mais aussi mondial. L’adage ne dit-il pas « Respecte-toi et les autres te respecteront » ! Une telle république aura voix au chapitre, dans toutes les instances requises, de manière coordonnée avec les autres pays Africains sur la base de notre panafricanisme renouvelé et revisité à l’aune du XXIème siècle et de notre vision de « l’Afrique que nous voulons ! ». Il ne s’agit donc point d’un changement dans la république mais bien d’une république du changement individuel et collectif. Une telle république décolonisée, débarrassée de ses attributs royaux et de son rôle répressif envers son peuple, garantira notre entrée dans l’ère d’une construction partagée a la mesure de nos légitimes ambitions, armée des dernières technologies du XXIème siècle.
Cette république portera la transformation structurelle dans tous les compartiments, en commençant par la transformation des mentalités vers la claire conscience que nous sommes responsables et comptables de notre développement et que nous en avons les moyens.  Cette république sera dotée d’institutions légitimes et fonctionnelles avec la participation et le contrôle de citoyennes et de citoyens, acteurs formés et participant à leur transformation personnelle ainsi qu’à celle de leur société dans un cadre incitatif et inclusif approprié.
Ainsi, la république doit veiller à une réduction voire une élimination des inégalités, des vulnérabilités, des disparités régionales et des terroirs, et à une disparition de la pauvreté non seulement économique mais aussi multidimensionnelle selon les normes de notre société. Cette approche s’appuie sur une république responsable et démocratique qui ne peut vivre et prospérer que si les citoyens agissent de manière démocratique, expriment leur opinion, dans l’ordre et dans la discipline dans un pays propre au sens propre comme figuré, et s’engagent pour la mise en œuvre de décisions prises. Une telle république allie donc une discipline acceptée avec une concertation et une participation individuelle et collective de citoyens formés et engagés. Elle doit aussi assurer la sécurité intérieure et extérieure de notre pays et créer les bases d’une paix durable, grâce à une armée et une police républicaines mais aussi un système de défense citoyen.
La transformation structurelle induite est d’abord d’essence citoyenne et de développement humain national multi-dimensionnel, culturel, sécuritaire, économique, social et environnemental. Cette transformation à la fois requiert la stabilité et la génère, dans une considération intégrante de paix, sécurité et développement fondée sur notre contexte national revisité.
Cette refondation nationale nécessite, comme rappelé ci-dessus, le partage d’une claire vision de notre développement basé sur une volonté politique adéquate avec un leadership légal et légitime reconnu et accepté, une bonne gouvernance, des institutions crédibles, des performances adéquates et partagées, garanties par le passage vers des secteurs à forte valeur ajoutée et forte productivité, sur une diversification de notre économie basée sur l’agriculture et l’agro-industrie, les connaissances et les innovations, la transformation industrielle, la mobilisation des ressources domestiques avec un accent particulier sur la collecte des revenus nationaux (impôts et autres taxes), l’épargne nationale portée par une économie rénovée, la mobilisation de la diaspora, l’inclusion et les innovations financières, l’orientation des systèmes financiers nationaux fondés sur notre indépendance monétaire communautaire vers nos priorités nationales et le financement des innovations et de la créativité nationales et par-dessus tout un capital humain compètent, patriotique, engage et mettant l’intérêt national et la construction de notre beau et grand pays au-dessus de tout.
Bonne gouvernance et institutions rationalisées, efficientes, équitables et fonctionnelles
Une telle république a aussi comme credo la bonne gouvernance. Elle doit disposer d’institutions crédibles et légitimes, fonctionnelles utilisant les dernières technologies de l’ère digital, et inclusives, gérées par des femmes et des hommes éduqués, intègres et capables, et disposant d’un cadre de reddition indépendant. Tous les gestionnaires de ces institutions devront progressivement être obligatoirement titulaires d’un certificat du centre de formation de leadership et management remplissant l’ENA. En outre, ils devront suivre une formation continue afin de toujours intégrer tous les outils et systèmes nouveaux.
Capital humain
Cela requiert un capital humain capable car bénéficiant de systèmes éducatifs, de santé et de bien-être appropriés et résilients mais aussi doté d’attitudes positives et d’un esprit national et patriotique au service de la communauté. Ce capital humain s’appuie sur les sciences, les technologies, l’ingénierie et les mathématiques, la recherche fondamentale et appliquée, le développement de l’intelligence artificielle, la formation professionnelle en renversant les tendances actuelles d’une éducation orientée vers les lettres. Les lettres doivent être un plus dans toute cette quête de connaissances. Une réforme du secteur public base sur le mérite incluant un appel à candidatures pour des postes importants et des perspectives de carrière appropriés et transparentes, une dépolitisation des postes de direction et la mise à disposition d’équipements technologies adaptés et de systèmes et moyens modernes de gestion, permettront d’attirer les meilleurs vers la fonction publique rénovée et revalorisée. Les contrats de performance et les revues citoyennes contribueront aux redditions de compte des services publics. Les moyens modernes seront mis à la disposition des citoyens pour rendre compte en temps réel des performances et saisir les instances de contrôle. Tous ces éléments contribueront à une saine émulation et au renforcement de la productivité.
Ce développement du capital humain doit aussi être la base d’un secteur prive performant pour une économie transformative et créatrice d’emplois et de richesses.
Démocratie citoyenne
Notre démocratie utilisera aussi la méthode du consensus sur des questions aussi importantes que l’exploitation et la protection de nos richesses ; l’éducation, la santé, l’éthique, l’anti-corruption et la transparence, les impôts et taxes et la paix et toute autre question que le peuple souverainement voudra inclure. La citoyenneté doit d’abord et avant tout être reconnue par le paiement des taxes et revenus dus à l’Etat et le respect des lois et règlements. Cela requiert que la transparence de l’utilisation des ressources nationales soit garantie et que les citoyennes et les citoyens en voient l’utilité pour le bien-être individuel et collectif. Des institutions légitimes et crédibles garantiront un tel respect. Les ententes sur ces points seront consacrées dans la constitution sans aucune possibilité de remise en cause. Afin de leur conférer la légitimité requise, leur orientation et leur suivi seront confiés à des commissions spécifiques élargies à des acteurs du secteur donné ; par exemple les enseignants, les élèves et les parents d’élèves… pour la commission de l’éducation.
La mobilisation de nos ressources nationales
Quelle que soit la qualité de notre vision et de notre politique, elle serait vaine si nous n’avons pas les moyens de sa mise en œuvre effective. Celle-ci passe par la mobilisation de nos ressources internes humaines, financières et de notre ingéniosité nationale, y compris de la diaspora.
Notre approche s’appuie sur une plus grande mobilisation des taxes et revenus par une fusion des services des douanes et des impôts et domaines, le lien entre le droit de vote et le paiement des impôts, l’élargissement de l’assiette fiscale et une meilleure taxation foncière base sur un cadastre approprié, qui, mieux géré électroniquement, permettra de recouvrer les importantes sommes afférentes à l’impôt foncier. Le délit de non-paiement volontaire des impôts sera davantage pénalisé.
une plus grande pénalisation du non-paiement volontaire des impôts, la lutte contre les flux financiers illicites et la corruption, l’efficience de l’autorité des revenus par l’utilisation de la technologie, une taxation sélective et adaptée du secteur informel ; la mobilisation de l’épargne nationale et des transferts par des systèmes financiers inclusifs, fonctionnels et utilisant la finance électronique, une meilleur fonctionnement des marchés financiers, une négociation avec les sociétés concernées du cout des transferts de la diaspora et leur orientation vers les investissements productifs et le développement de la finance innovante et mixte incluant la finance islamique. Ces revenus auront aussi comme base une augmentation négociée de notre part dans les revenus pétroliers et de nos autres ressources minières telles que l’or, le fer… et une meilleure gestion financière. Des institutions efficientes et de gestion transparente permettront de faire plus et mieux avec les ressources mobilisées avec des dépenses publiques rationalisées et une passation des marchés plus responsables. L’objectif est de d’augmenter le ratio entre l’épargne sur le Produit Intérieur Brut et les revenus fiscaux sur le produit intérieur brut a 20-25%. Cet objectif sera en une stratégie financière de développement appropriée associant un mix de nos ressources nationales, des emprunts notamment concessionnels afin de garantir une soutenabilité de notre dette, et un partenariat-public-prive prenant en compte les intérêts mutuels des partenaires. Les investissements directs étrangers, en sus de l’aspect financier, seront aussi négociés sous forme de package incluant les transferts technologiques et de connaissances, la qualité de notre environnement y compris d’investissement, de notre capital humain, de notre infrastructure y compris technologique et de nos hubs de recherche et de services financiers et notre distance compétitive vis-à-vis des pôles de développement internationaux, accroitront notre capacité de négociation. Ces éléments seront aussi renforcés par l’intégration régionale y compris l’accord de zone de libre échange continental et l’intégration sous-régionale appuyée par notre nouvelle monnaie commune de la CEDEAO et notre nouvelle souveraineté monétaire.
Intégration Africaine et engagements internationaux
Le Sénégal que nous voulons est en symphonie avec l’Afrique dans le sillage de notre panafricanisme réaffirmé, tel que décliné dans l’agenda 2063 et aussi en résonance avec les engagements internationaux particulièrement les objectifs de développement durable (Agenda 2030) notamment le principe de ne laisser personne pour compte ; l’accord sur le climat si important pour notre pays et l’agenda pour l’action de Addis Abeba sur l’importance de la mobilisation des ressources internes.
Notre politique sera basée sur les intérêts de notre pays et de notre peuple, son environnement, sa prospérité partagée, son intégration régionale, sa participation à la construction mondiale et sa paix. En somme, nous voulons un pays prospère pour tous, intégral et en paix actuelle et dans le futur, respectant les générations actuelles et futures, intégrée à une « Afrique intégrée, prospère et pacifique, dirigée par ses propres citoyens, et représentant une force dynamique sur la scène mondiale. » Nous ne sommes pas contre l’ouverture ; mais nous devons pas y être invités ; nous devons y être comme participants à égalité avec les autres nations. Il s’agit de profiter de ce partenariat et de cette coopération sur la base de nos intérêts tout en protégeant notre société fondée sur notre culture revisitée.
Pour toutes ces raisons, le Sénégal, pour légitimement vivre à la mesure de ses ambitions, doit être un coureur sprinthonien, courir vite comme un sprinter et sur une longue distance comme un marathonien, pas pour rattraper mais pour construire notre bonheur et atteindre notre but sociétal collectif prenant en compte toutes les dimensions de l’homme Sénégalais. Cette approche est la clef de notre développement endogène, notre indépendance et notre dignité. « ku emb sa sanxal emb sa kersa ».
Notre philosophie de développement doit avoir comme objectif l’épanouissement de notre peuple ; or celui-ci a comme base notre culture et notre philosophie de vie. La croissance durable même partagée est un moyen au bénéfice d’un but plus grand de réalisation par chaque homme et chaque femme de son but dans sa vie qui ne peut qu’être personnelle ; même si elle doit contribuer au développement de la société.
III. La politique des 4 P
Sur cette base, nous vous proposons les grands axes de ce programme en 4P pour un Sénégal gene gi reew, fuula, fayda, ngoora, ngoor, liggeey ak tawfeex bu sax bu nep bok !
1. Principes :
La construction nationale et l’intégration régionale requièrent une vision commune partagée. Celle-ci doit s’appuyer sur des principes et valeurs et une éthique non seulement productive mais aussi vécue car intériorisée non seulement dans la démarche institutionnelle mais surtout dans la démarche citoyenne. La communauté de destin ne peut se construire que si le destin est considéré et vécu comme commun. Les principes de laïcité et les principes républicains d’égalité et de solidarité seront renforcés. La république doit être débarrassée des scories conscientes ou inconscientes de la royauté dont souvent du reste nos langues locales parent nos institutions républicaines.
L’unité du pays ne peut s’appuyer que sur des principes et valeurs compris et partagés par tous les citoyennes et citoyens rappelés ci-dessus, à commencer par l’éthique du travail d’excellence, le mérite et l’équité appuyé par l’ordre et la discipline mais surtout sur une mise en œuvre concertée et coordonnée. Il s’agit de mettre fin à la captation des institutions et des richesses par des minorités pour leurs propres intérêts au détriment de l’intérêt national. Cela est nécessaire pour restaurer la confiance des populations et libérer leur créativité et leurs innovations car elles auront confiance qu’elles peuvent contribuer à la création de richesses et en profiter. La promotion des innovations se basera aussi sur des investissements publics appropriés notamment dans la recherche et la protection de la propriété intellectuelle. Les innovations constitueront un facteur important de notre croissance et de notre productivité. En effet, quelle que soit la critique que nous puissions en faire, la croissance du PIB réel constitue un facteur important autant pour les possibilités d’emplois que de revenus donc in fine d’augmentation du niveau de vie et d’accroissement de la capacité des populations à mener à bien leur projet individuel (Sen, 1999).
Une telle approche nécessite de revisiter notre substratum national divers et de renforcer notre identité culturelle pour bâtir une société fondée sur les principes et valeurs rappelés ci-dessus et prenant en compte notre volonté commune d’intégration réaliste, efficiente et effective et d’une contribution à une Afrique forte, prospère, reconnue et respectée et sous-tendue par notre idéal de panafricanisme comme rappelé dans « l’Afrique que nous voulons ».
Bien sûr, ce serait être nihiliste que d’ignorer la complexité de notre société dans un monde de plus en plus difficile mais en même temps porteur ; mais le courage et la volonté résident dans la capacité de transformer tous les défis en opportunité pour une cause noble et commune. En effet, la situation est difficile, certes à des degrés divers, pour tous les peuples ; mais la différence des peuples se mesure à leur capacité de ne pas blâmer, de ne pas se lamenter ou de ne pas compter sur les autres, mais bien à forger leur destin et à bâtir leur présent et leur futur, en étant prêt à en payer le prix, grâce à une ferme volonté politique.
Cela passe par une participation citoyenne, une prospérité partagée pour tous et la paix et la sécurité.
2. Participation citoyenne et démocratie participative 
Chaque individu a une histoire liée à son origine sociale et culturelle mais ce qui en fait une citoyenne ou un citoyen réside dans la capacité de la république laïque à lui offrir une égalité de chance en corrigeant les disparités. Il nous faut construire une autre éthique républicaine et citoyenne. La république a des droits et des responsabilités comme le citoyen en a. C’est dans le respect mutuel des rôles et responsabilités mutuels que la société se construit dans l’harmonie.
Cela s’appuie sur une cohésion sociale bâtie sur les intérêts mutuels et collectifs en rejetant les frustrations nées des inégalités, des handicaps et des iniquités. Cette inclusion aussi renforce la cohésion sociale.
Ces différents principes ont été déjà explicités aux points relatifs à la république et doivent être davantage traduits dans notre loi fondamentale. Cependant, la constitution ne peut être représentative de notre commune volonté de vivre ensemble que si elle est comprise du peuple. C’est pourquoi l’éducation civique de tous, basée sur une traduction de notre constitution, une formation des citoyens pour une bonne compréhension de leurs droits mais aussi de leurs devoirs et responsabilités, est une étape fondamentale de cette refondation sociétale. Il faut que chaque voix puisse participer aux débats ; or la citoyenne et le citoyen ne peut participer aux orientations nationales si celles-ci sont discutées dans des langues et avec des concepts qui leur sont étrangers ; et si le faible niveau d’éducation et le fort niveau de pauvreté d’une part et l’approche « clanique » ou de relations personnelles de prébendes et de captations d’autre part, les détournent de la construction nationale. Résoudre les questions de dépendance, d’équité et de vulnérabilités demeure un aspect essentiel de consolidation de la démocratie par des citoyens libres et indépendants. "Un OUI n'a de sens que si celui qui le prononce, a la capacité de dire NON..."
Un peuple ne peut développer cette volonté de construire mieux et ensemble que si les principes et valeurs sont partagés dès la naissance afin de forger des mentalités nouvelles basées sur l’éthique, la transparence, la justice sociale, l’équité et la solidarité, la reconnaissance des droits mais aussi des responsabilités républicaines, d’une république laïque, une et indivisible et de construction nationale telle que définie. Un tel état de fait doit tirer son essence de nos bonnes valeurs culturelles nationales revisitées, de notre capacité de discernement historique, de notre identité mais aussi des valeurs universelles que nous partageons sur la base de nos engagements internationaux et de notre histoire humaine commune, du respect de la diversité et de la différence, comme élément essentiel de développement national à transformer en réalité partagée.
Cela requiert une éducation y compris citoyenne et civique, comme indiquée, à tous les échelons de la vie, mais en particulier pour les jeunes filles et les jeunes garçons dont la sève nourrit la construction future de notre patrie et créé un nouvel état d’esprit à la mesure de nos légitimes ambitions. Ce qui différenciera les nations dans le présent et particulièrement dans le futur résidera dans la manière dont elles transformeront l’immense potentiel de la jeunesse et des femmes en forces créatrices, conscientes, innovantes et en agents de changement. Le monde du XXIème avec ses technologies et l’augmentation des connaissances est pratiquement innée chez les jeunes, forces innovantes et dotées d’idéal par excellence et une des principales forces de notre actif démographique. Les plus grandes transformations dans le monde ont toujours été portées par les jeunes, mais n’oublions pas la sagesse des anciens ; les technologies innovantes doivent être des acquis pour tous les citoyennes et citoyens. L’ère digitale doit appartenir à chaque Sénégalais et à chaque Sénégalaise. Les inégalités de genre coûtent à l’Afrique plus d’une fois et demie l’aide publique au développement, selon un rapport du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).  L’autonomisation des femmes et l’égalité de genre est non seulement un impératif moral mais aussi un impératif économique et social.
La participation citoyenne requiert que le vote soit obligatoire et que l’inscription sur les listes électorales soit aussi assujettie à la quittance de l’autorité des revenus résultant de la fusion du service des impôts et domaines et des douanes. Afin de garantir l’égalité citoyenne, un service national civique et militaire d’un an renouvelable tous les cinq ans et en cas de besoin, sera institué. Cela contribuera au brassage social, à la construction citoyenne et nationale, à la remobilisation sociale sur les principes et valeurs communs, à la contribution à la solidarité nationale et à la construction nationale, par le biais de travaux d’intérêt communautaire, au développement des connaissances y compris avec les technologies de l’information et de la communauté, aux interactions avec la diaspora, au renforcement des relations avec l’armée républicaine rénovée et à la création de forces de défense populaires de réserve. La protection de l’environnement, la propreté de nos lieux ainsi que la construction d’infrastructures, pourront ainsi bénéficier de cette force de travail citoyenne.
Notre démocratie participative et citoyenne de construction nationale s’appuiera aussi sur la notion de communauté autosuffisante. Le quartier ou le village, en fonction de la taille, doit avoir une offre intégrée de services appropriés pour toute la population concernée, notamment en matière de culture avec les maisons des jeunes et de la culture rénovées pour développer les arts, les sports et la culture (mens sana in corpore sano), de santé, d’éducation, de sécurité et d’extériorisation des potentiels locaux, avec les possibilités de création d’emplois notamment pour les jeunes et les femmes. Loin de contribuer à créer des ghettos, cette approche permettra d’appliquer le principe de subsidiarité, de prévention, et de rapprochement des citoyens de leurs points de services et d’utiliser les technologies pour les télé-enseignements et la télémédecine par exemple, si essentiel pour la construction en pyramides de systèmes de santé, d’enseignements et de recherche efficients et viables.
Dans un tel cadre, en sus des acteurs précités, les partis politiques ont un rôle important à jouer. Leur rationalisation s’appuiera sur le respect des lois et règlements, y compris le fonctionnement normal de leurs organes. Les voix reçues au niveau des consultations électorales et un financement transparent garantiront autant la liberté des citoyens, l’égalité des chances que la préservation des deniers publics. Le financement public des campagnes électorales sera fourni et plafonné et toute utilisation de toute autre source de financement sera prohibée.
C’est justement avec toute la conscience de ce rôle que les citoyens peuvent pleinement participer à la construction nationale. L’inclusion est un facteur déterminant d’appartenance nationale. La plupart des rébellions ou des révoltes s’appuient sur des perceptions ou des réalités d’exclusion. La participation suppose aussi des citoyens libres, formés et bénéficiant des fruits de la croissance, et délivrés des besoins.  Cela nécessite le développement des capacités citoyennes : une bonne éducation civique rappelée ci-dessus, des mentalités appropriées, des règles du jeu non seulement comprises, acceptées mais aussi orientées vers les performances, l’éducation, la santé, des conditions de vie appropriées, une culture ouverte sur le monde mais aussi fondée sur notre culture requestionnée et revisitée.
La participation nécessite une décentralisation pouvant aller jusqu’à l’autonomie mais sur la base de structures viables, au plan socio-culturel, économique et financier et extériorisant de pleine manière leur potentiel pour une construction nationale solidaire. La participation est aussi un outil important pour s’attaquer profondément aux inégalités, la pauvreté et renforcer la transformation sociétale. L’emploi et les inégalités restent la préoccupation majeure économique et politique. Les violences socio-économiques sont les pires de notre monde. Or le monde progresse mais en laissant de plus en plus de personnes sur le bord du chemin. Avec la participation, chaque citoyenne et chaque citoyen doit emprunter le chemin de son progrès social tout en respectant et préservant le bien public et collectif. Ainsi, il devient acteur et non sujet. Il devient créateur de richesses et non dépendant des richesses créées par les autres. Il devient homme et reste digne et non vulnérable et en marge de la société. Autant l’Etat doit créer les conditions d’un épanouissement de chaque individu pour libérer sa créativité, son innovation, sa capacité et son potentiel ; autant l’individu doit être prêt à mettre ses compétences et son énergie au bénéfice de la communauté et de la société et de la construction nationale. Le développement du pays doit être le fruit de nos propres efforts et doit bénéficier équitablement aux citoyennes et citoyens. Les richesses créées par notre dur labeur doivent servir à la patrie et non à une minorité. « Non sibi sed patriae » (« pas pour soi-même mais pour la patrie »).
La création d’une entité de la diaspora (Forum des sénégalais expatriés) se réunira chaque année pour donner un avis consultatif sur les politiques publiques, contribuer par son expertise dans la construction nationale et mieux orienter les transferts vers des investissements nationaux productifs. L’état reconnaitra leur apport en leur conférant des médailles spécifiques. Cette action s’appuiera sur un meilleur mapping de la diaspora et une concertation avec elle.
3. La prospérité partagée pour tous
Tous les éléments précités au niveau de la république, des principes et de la participation constituent les bases de notre développement national réinventé, ensemble, sans diktat extérieur par des citoyens conscients, compétents et patriotes. Le Sénégal doit avoir une stratégie centrée sur les populations, les connaissances, les technologies, les innovations, notre capital humain, une gouvernance éthique et efficiente avec des institutions légitimes, rationalisées, capables et responsables, l’état de droit et notre positionnement stratégique et notre rayonnement culturel.
Stratégie de développement
Le Sénégal, que nous voulons, est entre nos mains. Il doit être à chaque instant, dans chaque acte que nous posons, dans nos esprits et nos cœurs. Globalement, notre stratégie de développement doit s’appuyer sur l’homme intégral, dans ses besoins matériels mais aussi spirituels, fondé sur notre substratum historico-culturel questionné, armé des connaissances les plus actuelles, des sciences, des mathématiques et des technologies, libérant l’esprit d’entreprise, les innovations et la création, développant l’intelligence artificielle, tout en ayant conscience de notre potentiel et des opportunités et enjeux régionaux et mondiaux et de la nécessité de corriger les  disparités au niveau du genre, des inégalités, des vulnérabilités, des handicaps, des terroirs, des régions, et en préservant les intérêts des générations futures. Dans une telle vision, la prospective et la planification constituent des facteurs essentiels.
Le développement économique et social basé sur notre vision nationale, la prospective et la planification, s’appuiera sur les atouts nationaux notamment une mobilisation des ressources domestiques, une bonne gouvernance, une participation citoyenne, un capital humain adéquat et approprié, un environnement attractif pour des investissements non seulement nationaux mais aussi extérieurs. Un développement basé sur nos ressources nationales nécessitera une innovation et une réforme de la fiscalité, la fusion des entités collectrices des revenus publics tels que les impôts et les douanes en une seule entité : l’autorité des revenus du Sénégal ; une amélioration du fonctionnement des marchés financiers plus inclusifs, plus innovants et davantage tournés vers nos priorités nationales ; une meilleure mobilisation des transferts et des ressources techniques et financières de la diaspora et leur orientation davantage vers les investissements, tout en reconnaissant leur rôle dans la stabilité sociale des communautés de base.
Les meilleures nations sont et continueront d’être celles qui donneront la place qu’ils méritent dans la conception des politiques et stratégies, dans le leadership et le management et dans la mise en œuvre tant dans l’action politique que dans le développement économique et social, aux jeunes et aux femmes, (même si ces deux catégories sociales ont des chevauchements et ont des différenciations de classes) et aux forces sociales de création de richesses que représentent les paysans et les ouvriers et dans la libération de l’entreprise. Notre pays doit bénéficier du dynamisme de création de toutes les classes sociales et de toutes les catégories mais l’Etat doit jouer un rôle de régulation permettant l’harmonieuse inclusion nécessaire pour toute société qui veut vivre durablement dans la paix.
Les jeunes et les femmes, fers de lance de notre transformation sociétale
Notre pays, le Sénégal doit être le meilleur dans le monde pour cet objectif, vu le potentiel immense des jeunes et des femmes qui ne demande qu’à éclore pour le meilleur devenir de notre nation. Notre histoire et notre présent regorgent de modèles pour donner l’émulation requise pour transformer cet immense potentiel en réalité tangible pour chacune et chacun. Cette importante place faite aux jeunes dans une ère qui est la leur, l’ère digitale, l’ère des innovations et de la créativité, et l’ère des start up, des entreprises nouvelles, l’ère des idéaux restaurés, ne doit pas être exclusive de l’utilisation rationnelle de la sagesse des autres générations ; bien au contraire, elle doit être conçue comme un passage de témoin, de la flamme nationale de générations antérieures aux générations nouvelles, comme la transmission de la sève nourricière au bourgeon qui éclora pour des fleurs plus belles. La construction nationale a besoin de toutes ses filles et de tous ses fils et requiert la course de relais ; à condition que le bâton de témoin soit transmis dans les meilleures conditions.
La bonne gouvernance, élément fondateur de notre stratégie de développement
Les principes de notre approche incluent aussi la bonne gouvernance, la tolérance, la transparence et l’éthique, basées sur le respect et le développement du bien collectif et public et l’égalité de chance des citoyens dans une république laïque, inclusive et respectueuse des droits humains et de la justice sociale. La bonne gouvernance réside justement dans une stratégie de gagnant – gagnant entre la république et les citoyens. Tout déséquilibre se traduira forcément par un retard voire une tragédie dans la construction nationale. La bonne gouvernance et l’état de droit nécessitent aussi des institutions rationalisées, équilibrées, équitables mais aussi crédibles et légitimes gérées dans le cadre d’une constitution stable et appropriée et par des hommes et des femmes dotés de la compétence et de l’éthique requises. Il nous faut aussi des instances de régulation et de contrôle indépendants et appropriés avec une seule institution d’audit et de contrôle indépendant des autres pouvoirs ; une société civile et une presse jouant promptement leur rôle de sentinelle dans un cadre déontologique et d’autorégulation et des citoyennes et citoyens avertis de leur rôle de mandants et capables de l’exercer.
Les citoyens doivent décider de leur mode de gouvernance. Cependant, la décentralisation nous parait une approche consciente alliant l’appartenance nationale á la conscience du terroir. Cette approche certainement sera très productive pour corriger les disparités régionales et faire la paix dans la région naturelle de la Casamance, tout en maintenant l’unicité et l’indivisibilité du Sénégal et son inclusivité.
Le développement se fera par cercle concentrique, de la communauté minimale pour un développement économique et social viable au niveau local, se fédérant au niveau des régions (dont le nombre sera revisité) jusqu’au niveau national. Dans une démarche progressive et concertée, Le niveau régional aura son conseil régional élu et les présidents des conseils régionaux dont la viabilité sera analysée (histoire, culture, potentiel économique, social et financier) formeront le conseil national de gouvernance. Celui-ci désignera à tour de rôle le Président du Conseil de gouvernance pour deux ans. Le Conseil de développement économique et social sera composé des représentants des conseillers régionaux á raison de 10 par région, soit 70 membres au maximum. Cette assemblée jouera le rôle du législatif et d’orientation et de contrôle des politiques et stratégies de développement économique et social. Le Conseil de la magistrature comprendra des représentants de toutes les entités de la justice et du peuple au nom de qui la justice est rendue à travers les représentants des conseils régionaux. Les sept membres du Conseil présidentiel dirigeront un gouvernement d’au maximum 20 membres avec une parité exacte et au-moins 30% de jeunes avec des directions générales renforcées. Tous les détenteurs de rôles dans l’exécutif auront des contrats de performance en cascade. Tous les acteurs gestionnaires de deniers publics seront assujettis à une déclaration de patrimoine.
La revue annuelle des contrats de performance sera un moment important de reddition des comptes populaires et sera médiatisé en direct au courant de la cérémonie nationale annuelle du Pincc. Cette reddition des comptes sera renforcée par la Commission Nationale de la Bonne Gouvernance et de l’Ethique (CNBGE) qui a des pouvoirs élargis consacrés par la constitution, y compris l’auto saisine et assurera l’objectivité d’analyse, appuyée par la conduite par cette institution de la revue par les citoyennes et les citoyens. La constitution garantira aussi le respect de l’indépendance des pouvoirs ainsi rééquilibrés.
La tolérance zéro contre la corruption et la transgression des principes éthiques sera de mise et s’appliquera à toutes les citoyennes et à tous les citoyens.
L’objectif premier d’une telle stratégie est de créer des emplois décents particulièrement pour les jeunes et les femmes et d’accroitre notre indépendance dans des domaines-clefs comme l’agriculture pour assurer définitivement et de manière irréversible notre sécurité alimentaire, l’énergie et l’eau et de structurer notre marché intérieur tout en bénéficiant de la transition démographique et en renforçant nos exportations. Nous en donnerons ci-dessous quelques illustrations.
Les investissements doivent concerner en priorité le capital humain nécessaire pour la société des connaissances, les innovations, la créativité, et des emplois décents pour un développement de la productivité et une création durable de richesses. Nous mettons ainsi l’accent sur l’éducation, notamment les sciences, les technologies, l’ingénierie et les mathématiques, afin de renforcer la recherche fondamentale et d’action pour trouver des solutions adaptées à nos problèmes, mettre en place une économie basée sur l’expertise et développer notre capacité d’avoir plus de possibilités de transformation et de bénéfice des valeurs ajoutées. Nous appuyons aussi la formation professionnelle et technique et les compétences liées à l’entreprise, notamment des jeunes filles pour accroitre leur chance à bénéficier des opportunités du marché de l’emploi ou à créer des entreprises. Ce capital humain requiert des institutions et des systèmes capables de fournir des services en qualité et en quantité dans l’éducation, la santé avec le principe de prévention et de subsidiarité, l’eau, l’énergie de manière régulière adéquate et tout en assurant leur viabilité et leur résilience aux chocs. Par le même processus, ce capital humain contribue aussi à développer ces institutions et systèmes. Investir dans les êtres humains et dans les institutions et systèmes est une démarche importante vers la prospérité. En outre la cohérence de tous nos cadres macro-économiques notamment le budget et les objectifs de nos plans, tant au plan communautaire, régional et national, doit être assurée. Cette approche inclura aussi le partenariat public-privé sur la base d’intérêts mutuels avec un mix finance et transfert de connaissances et de compétences, notamment pour les investissements directs étrangers.
Les infrastructures pensées à l’aune de nos options stratégiques, y compris d’intégration régionale, les énergies avec un accent sur un mix énergétique prenant en compte les énergies renouvelables dont le soleil et le vent, et nos découvertes actuelles en gaz et pétrole bien gérées et l’habitat constituent des secteurs importants. La dotation d’un fonds incluant les intérêts des générations futures et appuyant notre stratégie de développement avec une bonne capacité de négociation avec les compagnies pétrolières, permettra une meilleure utilisation des ressources financières pour la construction nationale.
Une approche appropriée sera discutée avec les petits producteurs et le secteur informel afin de garantir leur inclusion de manière adéquate dans l’économie et la nécessité, surtout pour le secteur informel, d’assurer leur part fiscale tout en bénéficiant davantage des marchés publics et des systèmes de retraite et de protection sociale. Dans une telle option, la gestion foncière sera revisitée, avec les agriculteurs notamment, permettant une protection de leurs investissements et garantissant la réduction de la dépendance vis-à-vis des pluies par des systèmes d’irrigation adaptés et mieux gérés, un meilleur transfert des connaissances et des intrants pour une plus grande productivité respectant aussi l’environnement y compris la protection de nos forêts. La pêche rénovée et mieux protégée jouera un rôle important tant dans la croissance que dans la création d’emplois. Nos ressources animales, dans le cadre d’une gestion plus harmonieuse avec l’agriculture et l’environnement bénéficieront des effets de la recherche y compris au plan génétique, des nouvelles technologies de la réforme du système financier et d’une meilleure gestion foncière, afin de produire assez pour réduire voire éliminer notre dépendance aux importations particulièrement aux produits laitiers et à certains produits carnés.
Dans les villes dont la sécurité sera assurée, la protection de l’environnement sera revigorée tant au niveau de la pollution, de la création de poumons verts et de parcs notamment pour les enfants et d’aires de jeux et de sports plus adaptés mais aussi la libération des emprises des plages privées et la protection de nos océans pour en faire un bien public particulièrement par une lutte contre les plastiques. Tous ces éléments seront mis aussi en conformité avec des normes appropriées et des mesures d’adaptation par rapport aux changements climatiques et à la désertification. Une gestion rationnelle de nos ressources environnementales prenant en compte les intérêts de générations futures sera systématisée et une meilleure gestion des risques et catastrophes naturels appliquée.
Dans un monde où le paysage financier a changé, une telle approche nécessite des systèmes financiers y compris les banques, les marchés financiers, les sociétés de capital-risque et les institutions de microfinance, la finance islamique et innovante, des systèmes d’assurance et de pension revitalisés, inclusifs, fonctionnels, diversifies, digitalisés et accessibles. Ceux-ci doivent mieux soutenir la mobilisation des ressources domestiques locales et des transferts orientés vers les investissements locaux productifs et nos options économiques fondamentales. Le système financier doit être mieux connecté à nos options économiques et appuyer sa croissance. Les allocations, sans être dirigistes, doivent corriger le gap actuel. En outre, des mesures énergétiques seront prises tant au plan national qu’en concertation avec les autres pays pour lutter contre les flux financiers illicites incluant les évasions fiscales, le blanchiment d’argent et les trafics en tout genre d’êtres humains et de drogues. Dans ce cadre, les fonctions de la CENTIF feront partie intégrante de la structure indépendante de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption. La lutte contre la corruption requiert de « dissuader, détecter, prévenir et contrecarrer » y compris par le recouvrement des actifs sans prescription. L’OFNAC sera dissoute car ses fonctions seront transférées à la structure précitée de bonne gouvernance.
La mobilisation des revenus locaux tant au niveau de l’épargne locale, la réduction des coûts de transferts ou leur élimination, la mobilisation efficiente des revenus par l’institution des revenus utilisant les technologies adaptées (fusion des impôts et domaines et des douanes en une seule Autorité des revenus) rendront notre trajectoire de développement mieux maîtrisée, tout en nous engageant dans un partenariat gagnant-gagnant avec l’extérieur. Le fonctionnement des marchés financiers au bénéfice de la construction s’appuie sur une indépendance monétaire communautaire dans le cadre de la Communauté économique des états de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO).
Tous ces aspects créent un écosystème favorable et s’avèrent des prérequis basés sur une bonne organisation des différentes filières au niveau agricole, des ressources animales et halieutiques et d’une industrialisation renouvelée y compris des industries pétrochimiques, du développement de notre pays comme hub financier, de fournisseur tant au niveau du tourisme y compris d’affaires et de services (avec les services de santé et d’éducation mis à niveau).
Tant pour notre développement national, pour la protection de l’environnement, avec la croissance verte et bleue, que pour l’attractivité de notre pays, le Sénégal doit tirer davantage profit d’internet et des technologies innovantes en développant davantage des cités secondaires économiques avec des villes intelligentes et propres, créant des pôles de développement technologiques et économiques intégrés, d’autant que l’urbanisation devient galopante et n’est pas planifiée. Comme le montrent certains pays Africains, la Silicon Valley n’est pas l’apanage des Etats Unis. Cette création de pôles décentralisés réels et non de prestige constituent des mines d’emplois pour nos jeunes et de création illimitée de richesses et de développement d’une classe moyenne pour un marché intérieur revigoré.
La république rénovée, dont nous avons défini les grandes lignes, permettra de construire un environnement favorable pour l’investissement, les initiatives privées et la mobilisation des investissements pour la création de richesses nationales à la mesure de nos ambitions. L’égalité d’accès aux opportunités politiques, économiques et sociales (éducation, santé, alimentation, décisions politiques et de développement…) doit être garanti.
Pour être durable, inclusive et forte, notre croissance doit s’appuyer sur les principes précités, développer nos connaissances, renforcer notre interaction positive avec l’environnement à respecter, et développer la mobilisation des ressources locales. Personne ne nous donnera les moyens requis pour gagner la bataille du développement et construire ensemble notre bonheur. Chaque citoyenne, chaque citoyen doit avoir la conscience et la conviction qu’elle peut, qu’il peut participer et créer les richesses ; qu’il peut et doit bénéficier des fruits de la croissance, du développement et de la prospérité. La croissance ne doit plus être seulement pour quelques-uns. Golo di liggeeyy, baboon di dundee !
Le développement moderne doit s’appuyer sur les connaissances, la créativité, les innovations, notre culture revisitée et l’inclusion, y compris de nos différentes communautés et de nos différents terroirs. Notre capacité d’innover déterminera la trajectoire de notre développement. Les sciences, les techniques de l’ingénieur et mathématiques de même que la formation professionnelle et technique doivent constituer la base de notre système. Il faut que tout notre peuple entre de plain-pied dans le XXIème siècle sans complexe et sans a priori. Notre développement ne doit pas aussi ignorer nos contraintes nationales et des défis internationaux et doit mieux comprendre les opportunités locales, régionales, nationales et internationales.
L’utilisation de la digitalisation, des technologies de l’information et de la communication et des innovations sera non seulement un moyen important de politique économique et social, y compris de création d’emplois et de richesses mais aussi un outil important de démocratie participative, d’efficacité et d’efficience de l’administration et du secteur privé et d’inclusion socio-économique. Le financement innovant de l’emploi des jeunes et des femmes en fera une partie intégrante, avec un fonds d’innovation bien doté et bien géré pour les start-ups, le e-commerce... Les innovations ne sont seulement liées à l’internet ou aux technologies.
Les performances doivent être globalisantes. Ainsi, elles doivent mesurer non seulement les éléments de croissance mais aussi les éléments d’inclusivité, de développement humain et social, de durabilité, incluant les aspects environnementaux et de développement des « capabilités » ou « libertés substantielles » selon le sens de l’économiste Amartya Sen. Les performances ne peuvent être réalité que si le pays dispose des atouts appropriés notamment des ressources humaines en adéquation avec les besoins du 21ème siècle motivées et conscientes des enjeux, mais exerçant leur talent sans cesse renouvelé par les innovations et l’intégration des derniers résultats de la recherche et de la technologie, dans un environnement productif porteur.
L’accent sur les jeunes et les femmes requiert que la question essentielle reste un leadership et la bonne gouvernance avec non seulement des institutions jouant leur rôle constitutionnel, des politiques publiques adéquates, un environnement de création des richesses, des investissements porteurs avec un secteur financier diversifié et inclusif, une intégration comme catalyseur. La question énergétique et des infrastructures représentent ainsi des éléments importants à considérer.
Une société qui ne s’interroge pas sur son devenir et n’anticipe pas est une société vouée au déclin. Il nous faut mieux comprendre les ressorts socio-économiques et culturels de notre peuple et mieux comprendre les dynamismes de son évolution dans un monde en perpétuelle mutation. Cela renforcera notre capacité d’anticipation et d’adaptation. De ces facteurs, résulte l’importance de La prospective dans notre démarche. Une structure indépendante d’analyse et de prospective basée sur la dissolution de l’Agence nationale des statistiques sera constituée pour raffermir une telle option. Cela permettra aussi d’éviter les sempiternels débats sur l’objectivité des chiffres et de se focaliser sur l’essentiel, á savoir le renforcement de notre développement national partagé.
La société doit réfléchir à son futur afin de toujours s’adapter pour assurer la durabilité de ses performances et de la prospérité. S’interroger sur les grands enjeux de la dynamique de nos sociétés s’avère nécessaire pour faire des performances aujourd’hui et façonner le futur. Les grands enjeux de notre planète interpellent chaque habitante et chaque habitant. Ils ne devraient pas être le questionnement des habitants des pays dits développés mais de tous les êtres humains car la planète est une et indivisible. La solidarité à ce niveau doit aussi être planétaire.
Les performances maintenues dans la durée de manière soutenable et viable permettront d’atteindre la prospérité pour chaque citoyenne et chaque citoyen, selon nos normes nationales.
4. La paix et la sécurité :
Aucun pays ne peut se développer sans la paix, la sécurité et la stabilité. Le tryptique paix-sécurité-développement est admis et un nouveau paradigme dans ce cadre transparait dans toutes les analyses. La paix implique que notre pays ait la capacité d’assurer sa sécurité dans le cadre d’une entente avec les pays limitrophes, de développer une politique d’inclusion, d’intégration volontariste mais aussi et surtout de renforcer la politique citoyenne de défense.
Cela requiert que chaque citoyenne, chaque citoyen partage des principes et valeurs, ait le sentiment d’appartenance nationale et ait la volonté et la capacité de contribuer individuellement et collectivement à la défense des biens et services de notre beau pays. La paix sur terre demeure une quête perpétuelle car il s’agit non seulement de l’absence de guerre mais aussi de la paix des cœurs et des esprits et la prospérité, le tawfeex. L’homme universel est construit car il est débarrassé de la peur du lendemain que constitue l’absence de biens matériels et moraux. L’homme se réalise pleinement en l’absence de cette hantise quotidienne. Il s’agit de faire des rêves réalité, de construire le bien-être pour tous ! Nous le pouvons, nous le devons. Il s’agit de notre responsabilité historique, hic et nunc, ici et maintenant. Se dérober serait de la lâcheté. S’engager pour le faire est simplement assumer notre responsabilité de citoyenne et de citoyen, pas seulement du Sénégal et de l’Afrique mais du monde. Il s’agit d’une tâche ordinaire pour des hommes ordinaires sans messie mais ayant une nouvelle mentalité et une conscience nationale et patriotique.
Quelques points illustratifs de ce programme
1. La base de ce programme demeure la vision élaborée ci-dessus, les principes rappelés et essentiellement le changement de mentalités. C’est pourquoi ces points doivent être lus à la lumière du texte ci-dessus.
2. Mettre davantage notre pays au travail et faire éclore les potentiels de chacun et de chacune contribuera non seulement à la création d’emplois décents, d’entreprises performantes et de richesses mais aussi à l’éradication de la pauvreté et à la réduction des inégalités, y compris entre les classes sociales, entre les sexes et entre les villes et les campagnes. La politique d’emplois décents, notamment pour les jeunes et les femmes, sera articulée à une politique appropriée de protection sociale, une taxation adéquate et une politique de redistribution incluant davantage d’investissements sociaux. En outre, une telle démarche contribuera à renforcer le pouvoir d’achat et créer un marché approprié pour nos produits et services. Cette création d’emplois sains concernera en particulier les femmes et les jeunes. Cette politique de création d’emplois va nécessiter une redynamisation du secteur informel sain, la promotion des PME et une inclusion financière en adéquation avec nos ambitions et nos priorités. La politique mettra l’accent sur l’accès aux services financiers aux particuliers, aux PME et aux autres entreprises pour non seulement une mobilisation de l’épargne nationale et des transferts de la diaspora mais aussi pour un crédit accessible et orienté vers nos secteurs prioritaires. La diversification des marches financiers, la finance électronique et innovante y compris la finance islamique joueront aussi un important rôle. Il s’agira de promouvoir la culture financière, y compris l’éducation financière dès le bas âge. Cette approche demandera une politique fiscale adéquate et une mobilisation des ressources locales telles que définies plus haut. Cette politique aura comme fers de lance les jeunes et les femmes, avec comme objectif l’autonomisation des femmes et l’égalité de genre.
3. Cela requiert de disposer de personnes compétentes et engagées, saines dans l’esprit et le corps. Il en résulte la nécessité de disposer d’institutions et de systèmes résilients, efficients et efficaces capables de fournir des services en quantité et en qualité dans des domaines aussi importants que l’éducation, la santé, l’eau et l’assainissement. Ces institutions exercent leurs opérations dans le cadre de la constitution, d’un système de contrats de performance avec un contrôle et une reddition appropriée des comptes.
4. Notre industrialisation s’appuiera sur une agriculture plus performante, une agro-industrie, une pêche et des productions animales rénovées, bénéficiant de financements appropriés pour une production de réduction voire d’élimination de notre dépendance vis-à-vis des importations, une diversification et la création de pôles de développement à forte valeur ajoutée pour une transformation structurelle de l’économie. Cela passe non seulement par le capital humain précité mais aussi la promotion des connaissances et des innovations, des infrastructures adaptées mieux pensées au service du développement et résilientes prenant appui sur un mix adapté des énergies y compris renouvelables avec l’eau, le vent, l’hydro-électricité ; tout en gérant dès maintenant nos ressources pétrolières et gazières. Celles-ci devront être mises au service de cette diversification économique tout en préservant l’environnement et les générations futures. Notre agriculture au sens large sera pour non seulement moins dépendante de la pluviométrie par un accroissement et une meilleure gestion de notre système d’irrigation pour mieux insérer nos petits producteurs dans les chaines de valeurs et l’économie nationale, garantir la sécurité alimentaire à notre pays et gérer l’espace. Une gestion foncière mieux concertée sera discutée. Le développement de nos compétences nationales, l’amélioration de nos infrastructures y compris ariennes et celle de notre environnement, propreté et intelligence de nos villes et notre proximité de grands pôles industriels internationaux, feront de notre pays un cadre idéal pour le développement de hubs d’industries des connaissances, de la technologie y compris de l’intelligence artificielle, des services financiers et du tourisme incluant les conférences et les tourismes de services notamment de santé et d’éducation en particulier pour la sous-région.
5. La gestion de l’environnement permettra d’en faire non seulement créer un espace propre et sain, base d’un épanouissement individuel et collectif, mais aussi pour lutter contre les effets du changement climatique et protéger notre pays pour les générations actuelles et futures tout en contribuant á la croissance.
6. Nos villes seront non seulement écologiques mais encore intelligentes avec l’utilisation des technologies, une meilleure planification urbaine, une restitution des biens collectifs tels que la mer, une réduction de la pollution avec une politique de transport plus écologique plus démocratique, notamment le train et un renouvellement du parc automobile, un reverdissement avec la réappropriation des espaces verts et la création de nouveaux poumons verts et espaces récréatifs dans nos villes. Il faut avoir un cadre de vie attractif pour les Sénégalais et les étrangers. Notre pays ne peut continuer à être la poubelle des autres pays. La gestion des communes et de l’espace rural utilisera la même démarche avec une meilleure gestion foncière et une politique hardie de reboisement avec la participation citoyenne. Il en sera de même pour la gestion de nos océans et la rénovation de la pêche.
7. L’indépendance de la justice et l’égalité des justiciables (« mbaxana doon ben ») seront dans la pratique de la République par une révision des instances judiciaires, l’utilisation de la gestion électronique des cas, les discussions sur les possibilités de substitution aux peines (autres que la prison, travaux d’intérêt communautaire) et la participation citoyenne plus accrue, l’amélioration de l’accès a la justice pour les démunis et une gestion accélérée des dossiers. La paix dans la région naturelle de la Casamance, dans tout le pays et dans notre sous-région sera une priorité. La sécurité et la lutte contre le terrorisme incluront la défense citoyenne et un partenariat et une coopération accrue avec nos voisins.
8. Globalement, sur la base de notre indépendance et des intérêts mutuels, le Sénégal étendra ses relations de partenariat et de coopération avec ses voisins, avec l’Afrique et le monde.
 
Fodé Ndiaye
Un citoyen préoccupé et soucieux du devenir de son pays, le Sénégal
Samedi 18 Août 2018




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