La crise politique et sociale au Sénégal, déclenchée par la décision inattendue du président sortant de reporter l'élection présidentielle prévue pour le 25 février 2024, a plongé le pays dans une profonde incertitude. Cette décision a été suivie de mesures controversées telles que l'annulation du processus électoral en plein début de campagne, la restriction de l'accès aux données mobiles, et le retrait de la licence de la chaîne de presse majeure Walfadjri-TV, provoquant ainsi un débat national et international sur l'état de la démocratie sénégalaise et de la dictature rampante. De plus, l'intervention des forces de l'ordre pour expulser des députés opposés à une loi jugée anticonstitutionnelle, ainsi que la répression violente des manifestations pacifiques, ont renforcé les craintes quant à une consolidation du pouvoir autoritaire.
Cette série d'événements met en évidence les défis profonds auxquels est confrontée la démocratie au Sénégal. Ces événements sont enracinés dans des problèmes structurels tels que l'absence de transparence dans la gestion des ressources publiques, le manque de sérieux dans la préparation et la mise en œuvre des politiques publiques, ainsi que l'impunité des détournements de fonds publics. Ces facteurs ouvrent la voie à l'avidité du pouvoir et aux tentatives d'instauration de dictatures, menaçant ainsi les fondements même de la démocratie sénégalaise.
La réaction de la communauté internationale à cette crise politique a été mitigée, avec des appels au respect du calendrier électoral et à des élections transparentes, mais peu d'actions concrètes pour contrer ce qui est perçu comme une forme rampante de coup d'État. Cette réponse soulève des questions sur la cohérence des interventions internationales face aux crises politiques en Afrique, notamment dans la région du Sahel. Les organisations régionales comme l'Union Africaine et la CEDEAO ont traditionnellement adopté une approche ferme contre les coups d'État militaires, mais leur réponse aux violations constitutionnelles et aux manœuvres politiques anticonstitutionnelles a souvent été moins décisive.
Cette disparité dans les réponses internationales met en évidence un double standard, où les actions anticonstitutionnelles moins flagrantes ne reçoivent pas la même condamnation que les coups d'État militaires. Au Sénégal, l'annulation du processus électoral et la répression des voix opposantes représentent une érosion de la démocratie qui risque de rester impunie sans une réponse ferme de la communauté internationale. L'impunité pour les violations constitutionnelles et le manque de sanctions tangibles pourraient non seulement aggraver la situation au Sénégal, mais également avoir des répercussions plus déstabilisatrices encore dans toute la région du Sahel.
Il est donc crucial que la communauté internationale adopte une approche plus cohérente et proactive, traitant toutes les formes de ruptures constitutionnelles avec la même fermeté pour préserver la stabilité et la démocratie dans la région. La crise au Sénégal devrait servir de signal d'alarme pour repenser l'engagement international envers la promotion et la protection des principes démocratiques en Afrique et au-delà.
Au niveau interne, l'absence de transparence dans la gestion des ressources publiques, le manque de sérieux dans la préparation et la mise en œuvre des politiques publiques, ainsi que l'impunité des détournements de fonds publics ouvrent la voie à l'avidité du pouvoir et aux tentatives d'instauration de dictatures. Les forces de police, de sécurité et de maintien de l'ordre, corrompues par les élites politiques au pouvoir, sont transformées en milices au service de régimes antidémocratiques.
Le silence de la communauté internationale face à ces dérives place les populations dans une spirale de complications croissantes. Des milliers de prisonniers politiques, des milliers d'émigrants clandestins vers l'Europe et les États-Unis, ainsi que des centaines de personnes tuées lors de manifestations pacifiques, témoignent de l'essor de la dictature rampante au Sénégal et de la complicité de la communauté internationale. Les peuples les plus résilients en matière de démocratie, tels que le vaillant peuple sénégalais, ne peuvent que succomber face à ce qui ressemble davantage à une conspiration internationale contre l'état de droit, la transparence dans les politiques publiques et la gestion des ressources publiques.
Dr Abdourahmane Ba, Expert en Evaluation des politiques publiques
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