Affaire de la vingtaine d’héritiers de Feu Amadou Badiane : la Bicis, la ministre-conseillère Mariama Badiane et la “valise à cafards”

La Banque internationale pour le commerce et l’industrie gagnerait à éclairer la lanterne de l’opinion, au sujet de l’affaire du fameux compte de Feu Amadou Badiane, père de la ministre-conseillère Mariama Badiane et dont la famille est aujourd’hui en lambeaux à cause d’une forte somme d’argent que devraient toucher la vingtaine d’héritiers, depuis bientôt treize ans.

Dans cette sombre affaire, les héritiers exigent que leur soeur et patronne des femmes de l’Alliance pour la République (Apr), qu’ils avaient mandatée pour toucher le fric, via la notaire Me Patricia Lake Diop, ainsi que la Bicis les édifient sur le sort qui a été réservé à ce qu’il convient d’appeler l’impressionnant Dépôt A Terme (D.A.T).

Lequel D.A.T a été effectué par Feu l’homme d’affaires, de son vivant, dans les livres de la Banque internationale pour le commerce et l’industrie. Actusen.com revient, de long en large, sur les péripéties d’un contentieux à plusieurs ramifications.


Affaire de la vingtaine d’héritiers de Feu Amadou Badiane : la Bicis, la ministre-conseillère Mariama Badiane et la “valise à cafards”

La Banque internationale pour le commerce et l’industrie du Sénégal (Bicis) est citée dans une sombre affaire ! Qui, si elle n’est pas tirée au clair, est de nature à faire craqueler une bonne partie de son image et donner des frissons à ses clients, notamment ceux qui y font des Dépôts A Terme (DAT).

De quoi s’agit-il ? Il s’agit d’un contentieux autour d’une forte somme d’argent qui oppose la Bicis aux héritiers de Feu l’homme d’affaires Amadou Badiane, et qui remonte au début des années 2000, avec le rappel à Dieu d’Amadou Badiane. Et c’est la Banque internationale pour le commerce et l’industrie du Sénégal, qui, elle-même, a soulevé le lièvre au sujet de cette affaire.

Pour cause, le 24 Septembre 1980, la Bicis s’est fendue d’une attestation délivrée à Feu son client, dans laquelle elle écrit : “Nous soussignée, Banque internationale pour le commerce et l’industrie du Sénégal dont le Siège social est à Dakar, 2 Avenue Roume, certifions que Monsieur Amadou Badiane, commerçant importateur-exportateur, est client de notre Succursale Bicis, 2 Avenue Roume, depuis plus de trente ans”.

Cette lettre de la Bicis datée de 1980 et ô combien révélatrice du montant colossal laissé par Feu Amadou Badiane

Toujours dans la même correspondance, la Bicis poursuit : “le compte qu’entretient dans nos livres M. Badiane a toujours fonctionné à notre entière satisfaction et nous n’avons jamais eu à déplorer le moindre incident dans le dénouement des opérations (chèques et effets) qui nous sont confiés. Nous apprécions cette ancienne relation connue sur la place par son honorabilité et sa bonne moralité”.

Refusant de s’arrêter en si bon chemin, la Bicis ne tarit pas d’éloges à l’endroit de son défunt client en ces termes : “M.Badiane n’est redevable d’aucune créance vis-à-vis de notre Etablissement”. Mieux, souligne-t-elle, toujours dans cette correspondance : “son compte fonctionne uniquement en lignes créditrices et il possède à ce jour d’importants dépôts à nos caisses sous forme de DAT”.

Cette attestation, Amadou Badiane, de son vivant, l’avait soigneusement gardée. Puis remise à un de ses enfants, avant d’être rappelé à Dieu, le 03 Mars 2002. Deux ans plus tard, l’actuelle ministre-conseillère du Président de la République, pour ne pas nommément citer Marième Badiane, par ailleurs patronne des femmes de l’Alliance pour la République, se procure, en compagnie de sa fratrie de frères et soeurs (Feu leur père avait laissé vingt enfants et une veuve), un certificat d’hérédité. Lequel certificat a été délivré, le 6 janvier 2004 par le Tribunal départemental hors classe de Dakar.

Ces correspondances entre la notaire des héritiers Me Patricia Lake Diop et la Bicis

Pour rentrer en possession de leur dû, Marième Badiane, ses frères et soeurs héritiers s’attachent les services de Me Patricia Lake Diop. Pour s’occuper de la succession de Feu Amadou Badiane. A cet effet, le 28 Mars 2006, la notaire adresse une correspondance au Directeur général de la Bicis, Monsieur Ketoglo.

Dans la correspondance, la notaire écrit : “nous sommes chargés du règlement de la succession de Feu Amadou Badiane. Feu Amadou Badiane est titulaire de divers comptes en vos livres dont relevés ci-joints ; nous vous serions très reconnaissants de bien vouloir nous communiquer la situation exacte de ces comptes et nous en virer le solde éventuel en notre compte étude”.

Auparavant, c’est-à-dire le 31 Mars 2005, la Bicis a saisi la notaire Me Patricia Lake Diop d’un courrier, dans lequel elle lui notifie : “nous vous accusons réception de votre correspondance du 23 Mars 2005, relative à l’affaire visée en références et vous remercions de bien vouloir nous faire tenir l’état-civil complet de la relation, afin de nous permettre d’y faire suite”.

Sans perdre du temps, la notaire accède à la requête de la Bicis. Pour ce faire, Me Patricia Lake Diop, dans une correspondance datée du 10 août 2005, P.O Me Saguinatou Dia baro, répond à la Bicis en ces termes : “nous faisons suite à votre courrier du 31-3-2005 dont copie jointe et vous prions de trouver sous ce pli conformément à votre demande l’identité complète de Feu Amadou Badiane. Vous doudrez bien nous indiquer s’il était titulaire d’un compte en vos livres”.

Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, depuis lors, les héritiers de Feu Amadou Badiane ne savent plus à quel interlocuteur se fier. Leur soeur Marième Badiane, ministre-conseillère du Premier ministre d’alors, Macky Sall, ils ne peuvent plus la voir, même en peinture, dit Moustapha Badiane, également, un des héritiers légaux.

Moustapha Badiane, frère de la ministre-conseillère : “Mariama Badiane a dit qu’elle a jeté la valise contenant les documents que Feu notre père lui avait confiés, pour s’éviter des cafards dans son domicile, mais il y a anguille sous roche”

“Il y a deux mois de cela, je suis allé à son domicile, en compagnie d’autres héritiers. J’ai demandé à ma soeur et ministre-conseillère Mariama Badiane de nous remettre les documents que Feu notre père lui avait confiés, afin que nous puissions décanter la situation auprès de la Bicis et permettre à notre regretté papa de reposer en paix.

Mais, pour toute réponse, elle m’a rétorqué – et je parle sous le contrôle du mois béni de ramadan et de témoins oculaires – qu’elle avait finalement jeté la valise qui contenait tous les documents y afférents. Et nous sommes tous convaincus qu’il y a anguille sous roche”, raconte, derrière le trémolo de sa voix, Moustapha Badiane.

Or, souligne celui-ci : “pendant très longtemps, elle (Ndlr : Mariama Badiane) a invoqué l’argument selon lequel parmi les documents que Feu notre père lui avait confiés et qu’elle gardait, ne figuraient pas des papiers liés au compte bancaire en question.

Finalement, les autres héritiers et moi, qui étions allés la voir, lui avions demandé de nous communiquer, alors, le compte bancaire logé à la Bicis, mais, à notre grande surprise, Mariama Badiane s’est arc-boutée à la thèse de la valise jetée et contenant toutes les informations liées audit compte”.

“Autre bizarrerie notée dans les nombreuses versions que nous a servies notre soeur ministère-conseillère Mariama Badiane”

 

Poursuivant, Moustapha Badiane explique : “autre bizarrerie notée dans les nombreuses versions que nous a longtemps servies notre soeur Mariama Badiane, c’est qu’un jour, elle nous a dit que lorsqu’elle a posé, à l’époque, à Macky Sall, Président de l’Assemblée nationale d’alors, l’affaire de ce compte à la Bicis, ce dernier lui avait reproché le fait qu’elle ne lui en avait pas parlé, quand il était encore Premier ministre. Afin qu’il puisse l’aider à y voir plus clair”.

Récemment, embraie Moustapha Badiane, “lorsque nous avons demandé à notre soeur ministre-conseillère Mariama Badiane de saisir le Président de la République, pour qu’il aide les héritiers à rentrer dans ce qui leur revient de droit, elle a opposé un niet catégorique. Au motif que ce problème relève de sa vie privée et qu’elle ne saurait en parler à qui que ce soit, fut-il au Chef de l’Etat”.

Le Président Macky Sall, saisi d’une correspondance, mais sans succès, pour l’instant

Refusant de lâcher du lest, les héritiers de Feu Amadou Badiane ont saisi le Président de la République, Macky Sall, d’une correspondance datée du 28 avril 2013, aux fins que le successeur de Me Abdoulaye Wade les aide à faire décanter la situation. Mais là aussi, rien ne bouge et rien ne change”, se désole Moustapha Badiane.

A la même date, les héritiers de Feu Amadou Badiane disent avoir, également, saisi la Bicis d’une correspondance, dont Actusen.com a copie. “Plus tard, une certaine Madame Fatou Thiam, m’a joint par téléphone, pour me demander de lui communiquer le numéro de compte de Feu mon papa. Alors, je lui ai rétorqué que nous courrons, depuis lors, en vain, derrière notre soeur Mariama Badiane, afin qu’elle nous le communique, mais sans succès”, dit Moustapha Badiane.

Qui ajoute : “puis, j’ai dit à Madame Fatou Thiam que si la Bicis veut effectivement retrouver le numéro de compte bancaire de mon défunt père, cela ne serait qu’un simple jeu d’enfants, parce qu’il suffirait qu’elle interroge ses machines, pour le connaître. C’est dans ces entrefaites que nous nous sommes quittés au téléphone”.

Les frères et soeurs de la ministre-conseillère broient du noir, quotidiennement et peinent à trouver le diable, pour espérer lui tirer la queue

Aujourd’hui, les frères de la ministre-conseillère sont dans un dénuement insoupçonné. Leur existence s’est retrouvée éviscérée en public et leurs affects autopsiés. Pour pouvoir trouver de quoi mettre sous la dent, tous ou presque broient du noir. Dans la recherche quotidienne du diable, avec l’espoir hypothétique de pouvoir lui tirer la queue.

Eparpillés entre Dakar, Louga et Saint-Louis, les héritiers de Feu Amadou Badiane souffrent, dans leur écrasante majorité, le martyre, pour subvenir à leurs besoins élémentaires. Et rendraient assurément grâce au Ciel, si l’argent que leur géniteur aurait laissé entre les mains de la Bicis leur était finalement parvenu.

Le coup de fil de Mariama Badiane tant promis par son bras droit, mais jamais passé à la Rédaction de Actusen.com

Actusen.com a beau chercher à entrer en contact avec la ministre-conseillère, mais c’est, jusqu’ici, sans succès. Son appareil cellulaire sonne toujours dans le vide. Malgré tout, désireuse de lui tirer quelques vers du nez, la Rédaction de Actusen.com a envoyé un Sms à Madame Mariama Badiane, aux fins de décliner l’objet de ses coups de fil. Mais là aussi, c’est peine perdue. N’empêche, votre site n’a pas plié.

C’est ainsi que, ce samedi, à force d’insister, il a finalement pu tomber sur un homme, un des proches collaborateurs de la ministre-conseillère. Au bout du fil, ce dernier se présente comme étant le frère de Mariama Badiane. Alors, nous lui indiquâmes que, depuis quelques jours, nous cherchons à nous entretenir avec sa soeur et qu’à défaut de pouvoir l’accrocher par téléphone, nous lui avons envoyé un Sms.

La réponse du “bras droit” de la ministre-conseillère tombe sèche : “c’est moi qui lis les Sms de la ministre, elle ne les lit pas”, nous sert-il. Puis, Actusen.com lui a encore détaillé la teneur du Sms envoyé la veille, ainsi que les raisons pour lesquelles il souhaitait recueillir l’avis de sa soeur, au sujet des fonds que Feu Amadou Badiane aurait laissés à la Bicis et que Mariama Badiane devait diligenter pour que les héritiers puissent se les partager.

Alors, là, notre interlocuteur prît congé de la Rédaction et promet que la ministre-conseillère va nous revenir. Ainsi, prenant pour l’argent comptant la promesse du frérot de la patronne des femmes de l’Apr, Actusen.com a pédalé dans le néant, car le coup de fil de cette dernière, dont il rêvait tant, ne viendra finalement jamais.

Du côté de la Bicis, on préfère garder le silence

Du côté de la Banque internationale pour le commerce et l’industrie du Sénégal (Bicis), on semble avoir opté de danser le tango avec la ministre-conseillère. Pour cause, nos tentatives d’entrer en contact avec elle sont restées vaines. A ce sujet, d’ailleurs, la Rédaction de Actusen.com s’est rapprochée d’un des responsables dont le contact commence par 77 529 8…., mais ce fut sans succès.

Refusant de lâcher prise et tenant, coûte que coûte, à donner à la Bicis la possibilité d’éclairer la lanterne des Sénégalais quant à la lettre qu’elle avait adressée à Feu son client Amadou Badiane et dans laquelle elle lui notifiait l’existence de beaucoup d’argent dans son compte, la Rédaction de Actusen.com a envoyé un Sms au responsable en question, qui a toujours servi de courroie de transmission entre la Bicis et la presse.

Sms dans lequel il est décliné l’objet de notre dur désir d’entrer en contact avec une autorité de ladite Banque. Mais là aussi, rien n’y fit. Ici, on préfère garder le silence. Pour quelles raisons ? Difficile de le savoir, pour le moment.

Très riche, le père de Mariama Badiane fut très ami à Feus les vénérés Serigne Babacar Sy, Serigne Baay Niasse, Léopold Sédar Senghor et à Abdou Diouf

Pour ceux qui ne le connaissaient pas, Feu Amadou Badiane était un richissime homme d’affaires. Qui faisait partie des premiers Sénégalais à avoir investi le Secteur de l’Importation et de l’Exportation. Pour la petite histoire, c’est lui qui avait eu à offrir aux premiers ressortissants libanais arrivés au Sénégal les locaux qui leur ont permis d’exercer leur commerce.

Feu le père de Mariama Badiane et Cie était également un grand ami au vénéré Feu Baay Niasse. Très enclin aux préceptes de l’Islam, il fut également un très proche ami à Feu le grand érudit Serigne Babacar Sy de Tivaouane, dont il fut un disciple. Celui-ci lui a donné le “wird” en 1933, dit-on.

Mais ce n’était pas seulement dans les milieux religieux où il entretenait des relations fraternelles avec ses compatriotes. Loin s’en faut ! Feu Amadou Badiane était aussi très ami à Feu l’ancien Président de la République, Léopold Senghor, et au successeur de celui-ci, en l’occurrence Abdou Diouf.

Actusen

Lundi 22 Juin 2015




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