Négociation avec les djihadistes : Roch Marc Christian Kaboré et les méthodes de Compaoré


Négociation avec les djihadistes : Roch Marc Christian Kaboré et les méthodes de Compaoré

Dans un article paru le 22 avril dernier et intitulé “Roch Kaboré reprend les recettes de Blaise Compaoré et négocie avec les combattants djihadistes”, Africaintelligence allègue que le président du Burkina Faso aurait entamé des démarches pour parler aux djihadistes. 

Selon le site d'informations, cette trouvaille de Roch Marc Christian Kaboré intervient dans un contexte préélectoral puisque les élections présidentielles sont prévues en 2020.

Rencontre avec des touaregs, proches des milieux djihadistes

Ainsi, informe Africaintelligence, le chef de l'Etat burkinabé a, avec l'aide de son homologue malien, reçu début mars deux émissaires disposant de liens avec les divers groupes actifs au nord du Burkina. Il s'agit d'Ahmada Ag Bibi et du leader touareg Bilal Ag Acherif. 

L'un est député à l'Assemblée nationale malienne, mais n'en est pas moins un ancien cadre de Ansar Dine tandis que l'autre est le secrétaire général du mouvement indépendantiste touareg MNLA.

Il aurait demandé à ses hôtes de l'aider à trouver un statu quo avec les groupes djihadistes qui tiennent en respect le nord du Burkina Faso. Une requête que ses deux interlocuteurs ont rejetée. Dans la même lignée, Roch Marc Christian Kaboré aurait initié une seconde rencontre qui n'a pour l'heure rien donné.

Épargné sous le magistère de Blaise Compaoré par les groupes jihadistes proches d'Al Qaida, le Pays des Hommes intègres a connu au moins deux attaques de grande envergure à Ouagadougou, ayant fait au total 60 morts et 235 blessés. Le premier s'est produit au mois de janvier 2016 tandis que le second a eu lieu au mois de mars de l'année dernière.

Démenti du gouvernement burkinabé 

À ces attaques menée par la légion étrangère d'Aqmi pour ne pas citer Al Mourabitoune, le Burkina Faso doit ajouter des attaques sporadiques menées dans le nord par un groupe local qui se fait appeler Ansarul Islam. Tout dernièrement, un autre groupe s'est signalé à l'Est et se réclame du Groupe de soutien à l'Islam et aux musulmans (GSIM) affilié à AQMI. Ce qui fait de la question sécuritaire une priorité au pays des Hommes intègres. Mais pas au point d'amener les djihadistes et les autorités étatiques autour d'une même table.

C'est du moins ce que soutient le gouvernement burkinabé qui dément, au cours du Conseil des ministres de ce mercredi 24 avril tenu en l'absence du président Kaboré, toute tentative de contact avec des djihadistes. 

Le porte-parole du gouvernement, Rémis Dandjinou, fait savoir que “le chef de l'État n’a jamais envisagé de négocier avec un quelconque groupe terroriste" et suggère de ne pas tomber dans l'effet de la manipulation.

Pourtant, un membre du renseignement burkinabé contacté par Dakaractu trouve “plausible” l'information d'Africaintelligence, mais temporise en soutenant que discuter avec “certains” peut être une partie de la solution, mais pas la solution. 

 
Jeudi 25 Avril 2019




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