Florence - Manifestation contre l’agression d’un marchand ambulant sénégalais : colère du maire Dario Nardella


Deux cents personnes à la garnison le matin, trois cents à la procession l’après-midi. Hier, c’était le jour des manifestations pour le marchand ambulant sénégalais arrêté de façon spectaculaire par des agents du département anti-dégradation de la municipalité, le 5 avril dernier, à deux pas du Ponte Vecchio. Lors du sit-in d’hier matin sur la Piazza Indipendenza, appelé par la communauté sénégalaise, il y avait pour la plupart des compatriotes du garçon arrêtés. Parmi eux, les parents et la sœur, qui ont fait savoir que la victime est actuellement malade. « Notre frère est au lit depuis des jours, il est malade de ce qui s’est passé, il répète qu’il n’a pas résisté à la police ».
De nombreuses pancartes avec les mots « Stop au racisme », mais aussi des banderoles qui rappelaient Idy Diène, Mor Diop et Modou Samb, les trois vendeurs de rue sénégalais tués sur le pont Vespucci et sur la Piazza Dalmazia étaient brandies.
Des pancartes et des banderoles qui ont provoqué la colère du maire Dario Nardella : « J’apprécie la décision de la communauté sénégalaise de manifester de manière indépendante et détachée de la manifestation politique de l’après-midi, nous comprenons le désir de vérité qui est aussi le nôtre »,  mais « nous rejetons toute accusation sommaire de racisme contre les agents, Florence n’est pas une ville raciste et l’entendre dire par quelqu’un provoque de l’amertume », a-t-il dit.
 « Comparer l’action d’un organe de sécurité avec les meurtres de Samb et Diop, tués en 2011 par un criminel extrémiste, est spécieux et inouï. Personne ne peut se permettre d’attiser les flammes pour créer des divisions inexistantes entre la ville et les communautés étrangères », a-t-il ajouté.
Mamadou Sall, porte-parole de la communauté florentine a indiqué qu’il était prématuré de parler d’acte raciste, et qu’il y aura des enquêtes pour clarifier. « Ce qui est certain, c’est que les Sénégalais et beaucoup d’autres migrants sont fatigués, beaucoup vivent dans des conditions difficiles, certains attendent le permis de séjour depuis des années, nous allons apporter un mémorandum aux institutions. »
Sur la place aussi, l’imam de Florence Izzeddin Elzir a indiqué être à côté « des frères sénégalais qui ont souffert pour la énième fois d’un fait inacceptable. Nous devons avoir le courage de condamner ces gestes, nous attendons ce courage de la politique. En tant que citoyen, j’ai le droit de dire que c’est inacceptable. »
 
Des manifestants ont réclamé la dissolution du département anti-dégradation de la municipalité. Le conseiller Dmitrij Palagi de la commune de Sinistra progetto  a indiqué que cela n’est pas un désaveu du travail de la police: « mais nous pensons qu’ils ne devraient pas s’occuper de l’ordre public et de la sécurité ». 
Dimanche 17 Avril 2022




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