Démarrage de la campagne électorale, ce samedi à minuit


Démarrage de la campagne électorale, ce samedi à minuit
Les ténors de l’opposition ont écarté tout boycott de la présidentielle du 26 février, dont la campagne électorale démarre samedi à minuit, tout en continuant à combattre la candidature du président Abdoulaye Wade pour un nouveau mandat à la tête du Sénégal.

Ce 26 février 2012, les Sénégalais sont convoqués aux urnes pour la 10-ème fois pour élire un chef de l’Etat.

Quelque 5.080.294 électeurs civils sont inscrits sur le fichier électoral qui compte également 23.003 militaires et paramilitaires. Les Sénégalais qui votent à l’étranger sont au nombre de 204.433 électeurs.

La carte électorale compte 11.904 bureaux de vote répartis dans 6.192 centres de vote. Le département de Dakar se taille la part du lion avec 885 bureaux de vote.

Le Conseil constitutionnel a validé, dimanche dernier, 14 candidatures dont celle d’Abdoulaye Wade.

Les juges ont accepté les candidatures des ex-Premiers ministres Moustapha Niasse, Idrissa Seck et Macky Sall, ainsi que celles d’Ousmane Tanor Dieng, Cheikh Tidiane Gadio, Ibrahima Fall, Djibril Ngom et Doudou Ndoye.

Parmi les candidatures retenues, il y a aussi celles de deux femmes, la styliste Diouma Diakhaté et le professeur d’université Amsatou Sow Sidibé, celle de l’expert-comptable Mor Dieng et celles des ingénieurs Cheikh Mamadou Abiboulaye Dièye (Bamba) et Oumar Khassimou Dia.

Les candidatures de Youssou Ndour, Abdourahmane Sarr et Kéba Keinde ont été invalidées par le Conseil constitutionnel pour ’’non-conformité aux prescriptions de l’article LO 116 du code électoral’’ sur le nombre de signatures fixé à 10.000.

La validation de la candidature de Me Wade a donné lieu à de vives manifestations de contestation à l’appel du Mouvement du 23 juin (M23) mis en place, par l’opposition et la société civile, pour s’opposer au vote du projet de loi, retiré, instituant un ticket président-vice-président élu avec 25 % des suffrages.

Depuis le verdict du Conseil constitutionnel, quatre personnes dont un jeune policier et un étudiant ont été tuées à Dakar et à Podor (nord).

Le chef de l’Etat, Abdoulaye Wade, a accusé vendredi l’opposition sénégalaise d’être la principale responsable de ces morts.

Le M 23 s’est défendu d’être à l’origine des violences enregistrées au cours de ses rassemblements, accusant en particulier le pouvoir d’avoir organisé l’infiltration de son rassemblement de mardi dernier à la Place de l’Obélisque.

La candidature de Me Wade à un nouveau mandat à la tête du pays est contestée, depuis son annonce, par les partis de l’opposition ainsi qu’une partie de l’opinion dont la plupart des constitutionnalistes sénégalais. Selon ces experts, la Constitution interdit à Wade de solliciter un troisième mandat.

Contre cet avis, des spécialistes américains et français avaient conclu, lors d’un séminaire convoqué sur le sujet à Dakar, que le président pouvait bel et bien briguer à nouveau le suffrage des Sénégalais, au regard de la Constitution.

Elu en mars 2000, le président Wade a été réélu en 2007. Il avait lui-même déclaré qu’il avait ’’fait bloquer’’ à deux le nombre de mandats présidentiels. Des interprètes de la Constitution estiment que le premier mandat ne comptait pas puisqu’il était sous le régime de l’ancienne Constitution abrogée en 2001

Sept candidats de l’opposition membres du Mouvement des forces vives du 23 juin (M23) ont déclaré samedi à Dakar qu’ils ne vont pas boycotter la campagne et le scrutin présidentiel, tout en affichant leur détermination à contrer la participation du président sortant Me Abdoulaye Wade.

‘’Nous ne boycottons ni la campagne électorale, ni le scrutin’’, a dit Moustapha Niasse qui s’exprimait lors de la conférence de presse des candidats membres du M23.

M. Niasse a ajouté : ‘’nous n’avons pas envisagé hier, nous n’envisageons ni aujourd’hui, ni demain, la tenue d’un scrutin présidentiel avec Me Abdoulaye Wade comme candidat’’.

Présents à la rencontre avec les journalistes, les candidats, Ousmane Tanor Dieng, Cheikh Bamba Dièye,Cheikh Tidiane Gadio, Ibrahima Fall, Macky Sall et Idrissa Seck ont signé une déclaration pour leur engagement collectif à ‘’arrêter la candidature du président Abdoulaye Wade’’.

Amsatou Sow Sidibé, candidate à l’élection présidentielle, a également rejeté mercredi tout report du scrutin du 26 février prochain, invitant l’ensemble des acteurs à faire preuve de calme et de sérénité et, surtout, à respecter le calendrier républicain.

‘’On va en campagne. Il ne faut pas la repousser encore moins l’élection. On a qu’à se forcer d’aller à la paix et respecter le calendrier républicain’’, a notamment dit le leader de la Convergence des acteurs pour la défense des valeurs républicaines (CAR/LENEEN), mercredi, dans un entretien exclusif avec l’APS.

Pour les besoins de la campagne électorale, le candidat Idrissa Seck est sorti premier dans l’ordre de passage des candidats à la télévision, tandis que Abdoulaye Wade fermera le bal.

Le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) a procédé vendredi à son siège au tirage au sort pour déterminer l’ordre de passage des candidats à l’émission publique de l’audiovisuel dite ‘’le journal de la campagne’’.

Chaque candidat aura droit à 5 mn de temps de parole. Il est prévu deux tranches de diffusion chaque soir, la première démarre à 19 heures, la seconde à 21 heures.

Une équipe de la RTS composée d’un journaliste, d’un caméraman, d’un preneur de son et d’un chauffeur, va accompagner chaque candidat.

Une tranche unique est programmée à 21 heures 30, les 5, 8, 11 et 12 février, pour les besoins liés à la Coupe d’Afrique des nations (CAN).

Les premiers enregistrements sont prévus samedi à la RTS.

Le président Abdoulaye Wade a donné des assurances sur le maintien de l’ordre ainsi que sur la sécurité des biens et des personnes de la campagne électorale à la proclamation des résultats de la présidentielle du 26 février 2012.

‘’Il y aura l’ordre et la sécurité pendant la campagne électorale et jusqu’à la proclamation des résultats. Je suis chargé de l’ordre et de la vie des citoyens dans ce pays. Je dispose de tous les moyens pour assurer la sécurité des populations’’, a dit Me Wade, vendredi à Dakar, en marge de l’inauguration du Centre de contrôle technique de véhicules (CCTV).

Interrogé par la presse nationale et internationale sur les manifestations organisées ces derniers jours par l’opposition et la société civile, Me le président Wade a averti "les fauteurs de troubles" durant cette période électorale.

‘’Que personne ne se fasse d’illusions. Nous n’accepterons pas que des individus, parce qu’ils pensent qu’ils ne peuvent pas gagner des élections, troublent l’ordre public’’, a martelé le chef de l’Etat sortant, candidat à sa succession.

La campagne électorale prend fin le 24 février à minuit.
Dimanche 5 Février 2012
APS




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