Campagne 2023: Effet de halo M. M. Ba


L’agriculture sénégalaise, toujours à la traîne avec moins de 22% du PIB national, durement impactée par les changements climatiques et une productivité faible voire marginale vit une révolution silencieuse que Peytavin semble lui imposer en obligeant l’intermédiation bancaire dans le financement.
 C’est un coup de poker audacieux  du nouvel argentier, une  transformation et une redevabilité au forceps  comme jamais le monde agricole sénégalais  n’en a vu imposer  depuis 1962 avec le Président du Conseil Mamadou Dia. Dorénavant  les banques avec la B. Agricole et la BNDE chefs de fil, l’intermédiation  avec les institutions de crédit   autour de la place financière locale reviennent  au cœur du secteur agricole  et leur empreinte ira au delà même du financement trivial des campagnes agricole selon la feuille de route  dévoilée par les ministres de l’agriculture et son collègue  des finances.    La libération graduelle du financement agricole  est en marche et Peytavin assure via le budget la garantie et la couverture des risques. Une secousse salutaire pour ce secteur.
 
L’agriculture est devenue au fil des ans un gros boulet, en dix avec  l’actuel régime ce n’est pas moins de 7 000 milliards que l’état à englouti dans ce secteur sans aucun résultat, aucune performance tangible dans la production vivrière locale. Le Sénégal importe toujours plus de riz et l’huile de la Sonacos introuvable, le maïs toujours insuffisant et le mil régresse. Les contre- performances agricoles  affectent gravement notre balance commerciale dont le déficit du fait des importations massives de denrées alimentaires atteint 4 000 milliards de Fcfa en moyenne ces dernières années,  notre pays s’appauvrit et assèche ses réserves de  devises avec ces niveaux records d’entrée au port de dakar.  
Tout au plus le financement classique sur budget de l’état n’a servi qu'à enrichir des  intermédiaires tout au long de la chaîne agricole sans toucher le paysan et l’agriculture toujours plus pauvre et plus dénué ce qui renforce leur dépendance et leur précarité d’où l’appoint encore de l’état au monde rural avec les bourses de sécurité familiale. Aujourd’hui c’est l’usure et la surexploitation des paysans que l’état veut mettre fin en mettant face à face agriculteurs et banques avec bien sur des mécanismes de bonification, de garantie et de partage de risque que le trésor du pays va supporter pour sa mission de service public et de soutien au secteur.
 C’est le sens des 100 milliards alloués au secteur agricole pour la première fois de notre histoire avec des contraintes imposées aux parties prenantes par les pouvoirs publics qui ont souvent consenti l’effacement des dettes, alimentant de ce fait la confusion dans l’esprit des paysans entre dons et prêts.
Les taux médiocres de recouvrement des prêts et les remises de dettes répétées rendaient le financement agricole peu viable dans notre pays. Au demeurant Peytavin s’est déjà assure’ d’avoir potentiellement balise’ la voie aux banques avec les garanties hypothécaires, un niveau  de couverture de risque a partagé avec l’état et un système d’assurance...ce qui rend attractif tout type de  financement innovant destiné au secteur agricole.
 Avec l’effet de levier de ce financement des 100 milliards, c’est plus de 1000 milliards de crédits annuels  possibles  pour l’agriculture avec l’effet multiplicateur du crédit. Ainsi les petites, moyennes et grandes exploitations dans l’agro- business auront des fonds pour leurs activités avec l’élimination grâce au soutien et garantie de l’état de l’effet asymétrie sur le secteur et ses aléas intrinsèques.  C’est des chaines de valeurs entières qui seront financées des  graines de semences au plat du consommateur si les banques, les agriculteurs et surtout  l’état harmonisent leur intervention.
Le seul bémol c’est qu’il faut secouer le système national de conseil et d’encadrement agricole qui est resté en l'état   depuis presque l’indépendance dans un contexte où l'intelligence artificielle, le numérique, et bien la recherche agricole ont complètement bouleversé l’agriculture mondiale plus que jamais intensive. C’est un pré- requis pour une méso- finance agricole  en gestation déclenchée par Peytavin.  Le nouveau type d’agriculteur devrait  émerger bientôt.                                                          

  Moustapha DIAKHATE
                                                        Ex Cons. Spécial Pm
                                                        Cons. Et Expert Infrastructure
Mardi 13 Juin 2023
Dakaractu




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