16 jours d’activisme à Kolda : À la découverte d’Awa Diassy (paire éducatrice/CCA) une « rescapée » des mutilations génitales féminines et une « pionnière » de la lutte…


Pour les 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre, Dakaractu/Kolda a choisi de présenter Awa Diassy, une jeune activiste contre le fléau et pur produit du centre conseil Ado (CCA) de Kolda. Ainsi, elle est une « rescapée » de l’excision et une « pionnière » de la lutte contre les mutilations génitales féminines, les mariages d’enfants et grossesses précoces. Dans la foulée, elle aussi paire éducatrice et présidente du parlement des jeunes contre les mutilations génitales féminines et des VBG au centre conseil ado (CCA). Dans cet entretien, elle dit tout sans tabou sur son parcours.
 
Sans gants, elle déclare : « je suis une survivante de mutilations génitales féminines tout en étant témoin de l’excision de ma petite sœur avec des hémorragies. Et cette image me traumatisait de manière récurrente. Et c’est en voulant savoir les raisons de mon trauma psychologique que j’ai atterri au centre conseil ado grâce à une amie membre de club de jeunes filles en 2016. C’est cette dernière qui m’a présenté le centre en me disant que je pourrais avoir les réponses à toutes mes questions. »
 
C’est ainsi qu’on « m’a présentée au coordonnateur du CCA, Babacar Sy, qui m’a inséré dans des formations du leadership et développement personnel, de la santé et de la reproduction des jeunes. Ainsi, cette expérience m’a permis de comprendre les conséquences des mutilations génitales féminines. Avec cet acquis, j’ai décidé de sensibiliser mes paires, mes parents, la communauté sur ces pratiques néfastes. »
 
Sur le concept du « new deal », elle explique : « le new deal est un pacte communautaire qui libère le potentiel des jeunes filles. Mais aussi c’est un engagement signé entre les parents et les jeunes filles en jurant devant tout le monde de ne pas tomber enceinte avant 18 ans et avant le mariage. De l’autre côté également, les parents doivent promettre de ne pas nous donner en mariage avant 18 ans ou nous laisser terminer nos études. Et ce pacte entre dans le cadre de la lutte contre les mariages d’enfants ou forcés, les grossesses précoces…»
 
Sur les 10 ans du « new deal », elle interpelle :  « nous voulons la collaboration continue avec les autorités locales et gouvernementales pour pérenniser le « new deal. Nous souhaitons que ce pacte soit élargi dans le pays pour en faire bénéficier toutes les filles. C’est pourquoi, nous invitons tous nos partenaires à renforcer nos programmes d’activités comme la distribution de serviettes hygiéniques et la construction de toilettes décentes dans les écoles… »
 
Dans la foulée, elle poursuit : « la mise en place des clubs de jeunes filles leaders a apporté beaucoup de points positifs avec plus de 2.000 filles dans les clubs. D’ailleurs, le résultat est là aujourd’hui, puisqu’aucune fille n’est tombée enceinte après le pacte. »  L’autre aspect du pacte,  souligne-t-elle, « a permis de développer mes compétences et une confiance en moi. En ce sens, cela m’a permis de comprendre que je suis jeune fille et bien placée pour sensibiliser mes consœurs et la communauté. D’ailleurs, aujourd’hui mon intégration dans ma communauté est très fluide avec la formation reçue du CCA. À cela, il faut ajouter ma formation sur l’hygiène menstruelle faisant de moi une fille leader. Et nous continuons le travail en sensibilisant les filles pour éviter les infections sexuellement transmissibles. »
Samedi 7 Décembre 2024
Madou Diallo



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