Le Président M. Sall dévoile son dernier jeu : diversion, amnistie, décrispation, division. Face à l'adversaire désemparé, il serait judicieux d'étudier les stratégies de contournement.
Il y a trois hypothèses :
1. Le Président de la République décide de quitter le pouvoir le 2 avril (il n'a pas besoin de démissionner). Dans ce cas, le Président de l'Assemblée nationale, conformément à la procédure prévue par l'article 41, saisit le Conseil constitutionnel qui constate la vacance du pouvoir et l'installe pour qu'il assure l'intérim. Le processus électoral est repris avec le dépôt des candidatures et la tenue de l'élection en juin 2024. Cependant le Conseil constitutionnel pourrait créer une jurisprudence pour ordonner la poursuite du processus électoral avec les mêmes candidats.
2. Le Président communique au Conseil la nouvelle (2 juin 2024). Le Conseil la rejette et ordonne la tenue de l'élection avant la fin du mandat du Président en exercice. Il convient de noter que l'on s'approche de l'impossibilité de respecter cette échéance.
Dans cas, le Conseil pourrait exiger l'application de la suppléance à partir du 2 avril 2024 et la poursuite du processus.
3. Le Conseil accepte la nouvelle date fixée par le Président et applique les dispositions de l'article 36 qui prévoit que ce dernier reste en fonction jusqu'à la passation du pouvoir avec le Président élu. Le Conseil pourrait aussi exiger que la suppléance soit assurée.
Voilà l'imbroglio dans lequel le Président veut installer le pays pour atteindre son objectif de rebattre les cartes ou de perturber le processus démocratique.
Dès lors, l'ancrage du Sénégal à l'État de droit, aux principes et valeurs démocratiques est mis à rude épreuve.
Que faire ?
L'attachement à la paix, la stabilité et la cohésion nationale interpelle tous les patriotes.
C'est pourquoi face à son attitude, la meilleure réponse consiste à trouver un compromis pour la poursuite du processus électoral et la tenue du scrutin entre les dimanche 5 mai et 2 juin 2024.
J'invite les candidats et toutes les forces vives à refuser la confrontation à laquelle nous pousse le Président sortant.
Le 27 février 2024
Ndiaga SYLLA,
Président du Dialogue Citoyen
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