Queen Biz, artiste chanteuse: «J'ai eu un problème avec un professeur à l'université et j'ai été suspendue pour quatre ans.»

«Les hommes ont tendance à trahir»
«Je ne peux pas être méchante avec les hommes»
«Je n'ai même pas la tête à des relations, j'ai d'autres projets beaucoup plus importants»


D'une mère mandingue et d'un père peul, Coumba Diallo alias Queen biz est en phase de devenir une star de la banlieue, des Parcelles assainies plus précisément, avec des sons comme «Wallou», «trahison», entre autres. Depuis 1999, date à laquelle elle est tombée amoureuse de la musique, plus précisément du rap, elle poursuit son chemin. Son engagement lui a même valu le titre d'ambassadrice de l'Usaid pour le respect des mesures d'hygiène dans la région de Ziguinchor. Coumba Diallo, c'est aussi une fille très brillante, dont le parcours à l'université Cheikh Anta Diop a été freiné par un contentieux avec un de ces professeurs. Une histoire sur laquelle elle reviendra dans son prochain album avec «Dirty fac».


Queen Biz, artiste chanteuse: «J'ai eu un problème avec un professeur à l'université et j'ai été suspendue pour quatre ans.»
Parlez nous un peu de Queen biz ?
Queen biz est une jeune artiste issue de la banlieue, plus précisément les Parcelles assainies. J’ai débuté très tôt dans la musique vers les années 1999. J'étais au collège à l’époque. J'ai commencé avec la mouvance du mouvement hip-hop. C'était la tendance à l'époque. Donc, on était obligé d’entrer dans le mouvement. On avait formé un groupe avec des amis. C'était un groupe d'école parce qu'on animait les fosco du collège. On se prenait à l'époque comme les starlettes de l'école parce qu'on était très bien aimé. Après le Brevet de fin d'études moyennes (Bfem), un des membres du groupe a échoué. Elle a abandonné le groupe, les deux autres aussi et j'étais seule. Au lycée aussi, j'étais seule à continuer le chemin jusqu'à décrocher mon baccalauréat. Une fois à l'université, j'ai rencontré un ami qui s'intéressait au rap. Ensemble, on a formé un groupe qui s'appelait «The angels» et on habitait le même quartier. On a eu beaucoup de succès dans la banlieue, mais ça a été éphémère. Et j'ai décidé de poursuivre ma carrière en solo.

Vous avez allié la musique et les études, comment vos parents ont vu cela ?
Ce n'était pas du tout difficile de mon côté. Mon père était très exigeant côté études. Il exigeait qu'on ait à chaque fois de bonnes notes. Comme grâce à Dieu j'étais très brillante à l'école, j'ai tout le temps été première de ma classe. J'avais de bonnes moyennes. C'était ma technique de dompter mon père pour qu'il ne me fasse pas de reproche. À chaque fois qu'il voulait m'interdire, il ne pouvait pas parce que je lui donnais de bons résultats. Et du coup, il me laissait faire ce que je voulais.

Si on vous demande de faire votre portrait physique et moral, qu'est ce que vous direz ?
Je suis slim (taille fine) et j'aime être comme ça. C'est la tendance actuelle. J'aime m'habiller pop et sexy, mais aussi classe. Je n'aime pas les choses dévergondées. Côté moral, j'aime la sincérité, la loyauté surtout. Je déteste l'hypocrisie. Parfois je m'énerve vite.

C'est quoi vos défauts ?
On me reproche d'être têtue, car à chaque fois que je veux quelque chose, je persiste la-dessus.

Et vous faisiez quoi à l'université ?
J'ai fais deux ans à l'université Cheikh Anta Diop de Dakar. Quand je faisais ma deuxième année, j'avais eu un problèmes avec un de mes professeurs et puis j'ai quitté l'université. J'étais obligée de quitter parce que c'était un problème très délicat. J'ai même écrit une chanson sur cette histoire et ça fera partie de mon album. Le titre c'est «Dirty fac». Ensuite, je suis partie à l'université du Sahel où j'ai fait ma licence en droit. Puis, une maîtrise en droit international. Après, j'ai fait un Master en science politique diplomatie et relations internationales.

Queen veut dire reine en anglais, qu'est ce qui fait de vous une reine ?
C'est la témérité de Queen. C'est peut-être une audace de ma part, mais je me bats pour que ça devienne réel.

Pouvez-vous nous en dire plus sur ce problème que vous avez eu avec votre professeur ?
Non ! Ce sera la surprise de mon album.

Votre premier clip «Wallou» a plu aux Sénégalais, est ce qu'il y a une part de vécue dans ça ?
«Wallou» c'est déjà un vécu. Parce que moi je suis née dans la banlieue. J'ai rencontré les problèmes que les gens vivent dans la banlieue. J'ai vraiment souffert peut être de la pauvreté et des problèmes qu'on rencontre dans la banlieue. Vous savez comment ça se passe là-bas. Parfois, les gens n'ont même pas de quoi manger, même le matin en allant à l'école. On est confronté à l'inondation, à l'insalubrité. C'est ce qui m'a inspiré. À chaque fois, on dit que le pays va mal, alors qu'on voit les autres évoluer. On les voit avec des belles voitures ou envoyer leurs enfants à l'étranger et ils mangent très bien.

Est-ce que le fait de dénoncer les maux de la société fait de vous une révolutionnaire ?
Révolutionnaire oui, si vous le voyez comme ça. De toutes les façons, être révolutionnaire n'est pas péjoratif. Je pense que c'est toujours un plus dans notre société d'avoir des artistes révolutionnaires. On en a besoin parce que nous sommes comme la voix des sans voix. Tous les banlieusards ne peuvent pas se lever l'un seul coup et parler. Ils ont besoin des artistes qui sont là et qui conscientisent pour que les gouvernants sachent qu'il y a des gens qui sont là, prêts à dénoncer.

Le titre «Trahison», c'est une histoire réelle ?
C'est l'histoire personnelle de Queen. C'est la vraie l'histoire que j'ai vécue avec mon ex-mari. Ce n'est pas seulement Queen qui a motivé cette chanson. Je pense que la trahison est aujourd'hui d'actualité. Presque toutes les femmes ont une fois vécu cette histoire-là. Chaque jour des fans m'appellent pour me dire que c'est comme si c'était leur histoire que j'avais chantée. Donc je dirai que «Trahison» ce n'est plus pour moi, mais pour toutes les femmes. Les hommes ont tendance à trahir. Ce n'est pas méchant et peut-être avec la chanson, ils vont changer.

Après cette étape de votre vie, comment voyez-vous les hommes ?
Je ne peux pas être méchante avec les hommes. Ce sont des frères, des amis et ce sont des gens qui m'aiment très bien. Ce sont des gens qui me consolent et m'encourage et qui prient beaucoup pour moi. Mais personnellement, Queen n'est pas prête à revivre ce qu'elle a vécu. Je n'ai même pas la tête à des relations, j'ai d'autres projets beaucoup plus importants.

Finalement cette trahison vous a beaucoup inspiré…
Peut-être bien. Et je remercie le grand Dieu parce qu'il sait ce qu'il fait. Peut-être que sans cette trahison, Queen ne serait pas à ce stade, côté musique. Parfois, le mariage peut constituer une barrière dans nos carrières. Parce c'est une chanson que j'ai sortie naturellement en pleurs. C'est un cri de coeur que j'ai sorti.

Est ce que vous prenez le temps de chercher un homme
Je n'ai même la tête à cela. Dans l'avenir peut être.

Mais des hommes vous font la cour quand même ?
(Rire). ça ne manque pas, mais bon ce n'est pas ma priorité.

Et comment doit être votre prochain homme ?
Il doit être un homme pieux qui a de la foi. Il sera loyal et aura de la pitié.

Parlez-nous de votre prochain album
Il s’intitulera «Maux croisés» et il y aura beaucoup de choses à découvrir.

Que pensez-vous de la violence qui gagne du terrain à l'université comme vous avez été là-bas ?
J'en sais quelque chose pour avoir été déléguée d'amical à la faculté de droit. Donc je comprends très bien cette violence. C'est comme avec les partis politiques, c'est toujours une soif de gagner. Il faut seulement conscientiser les étudiants à ne pas trop verser dans la violence. ça doit cesser ce n'est pas ce qui fait la valeur de l'université. Ce sont les autorités universitaires qui doivent prendre des mesures par rapport à cela. Et j'ai bon espoir que ça va changer.

Quel genre de femme est Queen biz en dehors de la musique ?
J'aime bien être en famille bien que je n'ai pas assez de temps actuellement. Je n'ai pas d'activité spéciale. Je ne sors pas la nuit, sauf quand je joue quelque part.

Et les travaux ménagères vous les faites bien ?
Très bien même, comme toute bonne femme.

Vous cuisinez aussi…
Bien sûr et presque tous les plats sénégalais.

Votre musique est engagée et par rapport à cela qu'est ce que vous pensez du mouvement «Y'en a marre» ?
C'est un mouvement que je ne maîtrise pas beaucoup. Je soutiens l'esprit. Malal Talla (Fou malade) est venu me voir pour que j'adhère au mouvement, mais je lui ai dit que j'étais en train de réfléchir. Mais je ne suis pas encore dans le mouvement.

Les femmes, surtout les rappeuses, ne restent pas longtemps dans la musique. En un moment donné, elles abandonnent pour se consacrer à d'autres choses, est ce que Queen biz sera toujours dans la sphère musicale d’ici quelques années ?
C'est sûr que mon histoire avec la musique va durer, parce que moi je n'ai pas tendance a laissé facilement. Je veux réussir tout ce que j'entreprends.

A vous entendre parler, on dirait que toutes vos chansons sont des vécus quotidiens. Est-ce qu'il aura d'autres thèmes dans votre prochain album ?
Ce ne sera pas seulement le vécu de Queen qui sera au menu de mon prochain album.Il y a le vécu de presque tous les Sénégalais auxquels je m'y identifie. Je vais répéter la phrase de Victoire Hugo qui disait : «Oh insensé qui pense que quand je parle de moi, je ne parle pas de vous». Mais «Dirty fac» va relater l'histoire de Queen à l'université.

Mais cette histoire, c'est quoi racontez là nous…
Je ne vais pas enter dans les détails, car ce sera la surprise de l'album. Tout ce que je peux dire, c'est que j'ai eu un problème avec un des professeurs à l'université, j'ai été suspendu pour quatre ans. J'en parlerai plus largement dans mon album, c'est pourquoi d'ailleurs j'ai quitté l’université Cheikh Anta Diop pour aller à l'université du Sahel qui est un établissement privé. Le fond du problème sera une surprise pour mon album. Ce problème m'a formé, elle m'a même permis d'être major de ma promotion quand je faisais ma maîtrise.

Comment étiez-vous à l'université pour avoir un problème avec un professeur ?
J'étais une battante. Je passais toutes mes journées au «Bois sacré» à étudier. Certains m'appelaient même «Jinne Bois sacré».

Et ce professeur, qu'est-il devenu ?
Je ne veux même pas savoir.

Et quand va sortir votre album ?
On est en train de voir si ce ne sera pas en décembre. Tout dépendra de la situation politique du pays. Si c'est favorable, on va le sortir.

Et il sera composé de combien de titres ?
Je suis en train de voir si ce sera 14 ou 12 titres. Mais je pense que ce sera probablement 14 titres. C'est une variété. Il y aura du Rnb, du rap, de l'acoustique et la musique traditionnelle mandingue, du reggae aussi.

On va vers des élections et le pays est sous tension. Quel est votre message ?
C’est un message de paix. Qu'on essaie de démocratiser les choses.

Queen chante aussi bien Wolof, Français, Anglais que Mandingue. D'où vous vient cette inspiration ?
Ma maman est Mandingue. On parle Mandingue chez nous, à la maison. J'ai eu l'amour de cette langue. Le Français, c'est notre langue officielle. Pour ce qui est de l'Anglais, c’est parce que j'aime cette langue. Et le Wolof, c'est la langue de tous les Sénégalais.
Marianne NDIAYE & Awa DABO (Stagiaire)

( LE Populaire )
Samedi 12 Novembre 2011




1.Posté par mamadou le 13/11/2011 12:40
Bravo queen,je suis content de ta reussite,un camarade de promo depuis sydney

2.Posté par mamadou le 13/11/2011 21:39
j'aime bien ta chanson trahison



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