Projet de culture sur 20.000 ha à Nguinthe (Saint Louis) : Le sulfureux Frank Timis revient aux affaires !


Après l'acquisition de 20.000 ha dans le nord du Sénégal, l’homme d'affaires y prévoit la culture du foin de luzerne pour le bétail des pays du Golfe persique. Une culture gourmande en eau, qui menace la sécurité alimentaire et l'approvisionnement en eau potable de certaines grandes villes alerte le quotidien Enquête de ce mardi 28 novembre. Revoilà Frank Timis. 

Après le pétrole et le gaz, l'homme d'affaires roumain jette maintenant son dévolu sur le foncier sénégalais et sur l'agriculture. Aujourd'hui, il n'y a plus de doute que c'est lui qui est derrière l'accaparement des 20.000 ha de terres dans le nord du pays, plus précisément dans la commune de Nguinthe, comme cela a déjà été évoqué par le passé par le journaliste de la RFM Abdoulaye Cissé.  

Mieux, le média américain, Bloomberg, cité par le journal Enquête, informe qu'il aurait racheté 26.000 ha de la réserve naturelle (de Ndiael) pour 8 millions de dollars. « Trois ans plus tard, African Agriculture a été constituée au Delaware et supervise désormais le projet. Timis l'a rebaptisé Teranga Farms, adoptant un mot wolof décrivant l'hospitalité sénégalaise.  

En attendant d'en savoir plus sur les conditions dans lesquelles Timis a réussi à faire main basse sur ces terres, "EnQuête" apprend avec Bloomberg que ces dernières vont servir pour la culture de foin de luzerne destinée principalement aux marchés arabes. 

 « Pour l'instant, ce fourrage riche en protéines nourrit les vaches squelettiques du Sénégal. Mais, le président-directeur général d'African Agriculture, Alan Kessler, affirme que son plan d'affaires prévoit l'exportation de 70% de la récolte, sur les 20.000 ha qu'elle envisage de cultiver à terme, pour nourrir un bétail de plus grande valeur dans le Golfe persique » précise la source. 

Le moins que l'on puisse dire, c'est que cette culture de foin de luzerne menace doublement la souveraineté alimentaire au Sénégal. Au-delà des surfaces importantes amputées aux paysans locaux, cette culture représente également une grave menace sur le lac de Guiers qui fournit une bonne partie de l'eau potable consommée à Dakar et dans d'autres grandes villes alertent nos confrères.

« La luzerne consommera quotidiennement environ deux fois plus d'eau du lac que les pompes et les pipelines acheminent actuellement vers Dakar » met-on en garde. L'affaire est d'autant plus grave que, selon un rapport de la Banque mondiale, la demande en eau dans la capitale sénégalaise devrait augmenter d'environ 300 % au cours des 25 prochaines années. 

« Enquête » à également rappelé que les terres en question sont celles-là qui avaient été attribuées à des italiens dans le cadre du projet « Sen huile Sen Éthanol. » Après le retrait des italiens, Franck Timis s’était positionné comme par magie. 

Mouhamadou Moustapha GAYE
Mardi 28 Novembre 2023
Dakaractu




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