Palais de justice : un différend les amène devant la barre, les amoureux M. Ndiaye et S. Diallo en repartent avec un projet de mariage


L’amour fait souvent des miracles. Et cela, M. Ndiaye et S. Diallo ne le démentiront pas. 

En effet, venus à la barre pour solder leur différend, les amoureux s’en sont sortis avec plus de rapprochement. Ils n’excluent point d’ailleurs,  de s’unir pour de bon.

Appelé à la barre, ce 5 mars, pour les délits respectifs de violence et voie de fait, prostitution avec défaut de carnet sanitaire et proxénétisme, M. Ndiaye, S. Diallo et J. D. Santos ont été jugés dans cette affaire. Tous domiciliés aux Parcelles Assainies, les mis en cause ont été entendus dans le fond de cette affaire aux relents amoureux. 

Tout est parti d’une banale dispute qui s’est soldée par une implication de la police avant d’atterrir à la barre du tribunal correctionnel.

S. Diallo qui poursuit son amant M. Ndiaye pour violences et voies de fait,  devant la barre, a expliqué les raisons de son action.

« On s’est vu au domicile de J. D. Santos à deux reprises. La deuxième fois, il m’a demandé qu’on fasse l’amour, ce que j’ai refusé, et il a pris mon téléphone avant de fondre dans la nature », a soutenu la jeune fille âgé de 19 ans. 

Livrant sa version des faits, M. Ndiaye a permis de mieux appréhender l’affaire.

« Je l’ai trouvée en train de s’adonner à la prostitution et je voulais la sortir de ce milieu. C’est dans ces entrefaites qu’elle m’a demandé de lui offrir un téléphone ce que j’ai fait. Mais elle n’a pas arrêté ce qu’elle faisait, finalement, je lui ai demandé de me rendre le téléphone. C’est ce jour que je lui ai demandé de faire l’amour. Elle a refusé, j’ai repris le téléphone avant de m’en aller », a indiqué le prévenu né en 1995 à Joal. Interpellé sur leurs relations, M. Ndiaye dira que c’est sa petite copine.

« Je suis amoureux d’elle et cela fait des mois que l’on sort ensemble. Ce que je ne peux pas admettre, c’est le fait que je puisse lui donner un téléphone et qu’elle continue dans ce qu’elle faisait. Je l’appelle souvent, elle me raconte des mensonges », a indiqué M. Ndiaye.

Pour sa part, S. Diallo s’est limitée à exposer son charme.

« Il est tombé sous mon charme, il a voulu sortir avec moi et m’a offert le téléphone », a-t-elle raconté. Interrogée sur le défaut de carnet sanitaire, S. Diallo réfute en soutenant ne pas s’adonner à la prostitution.

Né en 1987, J. D. Santos a été entendu dans cette affaire pour situer sa responsabilité. En effet, c’est dans son domicile que les amoureux se donnaient rendez-vous. Il est poursuivi pour proxénétisme.

« M. Ndiaye est un ami. C’est lui qui m’a appelé pour un rancard chez moi. Comme il fréquente mon domicile, je n’y ai vu aucun problème. C’est par la suite que le problème est survenu. Lorsque j’ai approché la fille pour lui demander, elle m’a dit que M. Ndiaye lui avait pris son téléphone avant de disparaître. J’ai moi-même appelé son amant mais il s’entêtait à ne pas le lui remettre. Quand le problème a persisté j’ai appelé la police », a déclaré J. D. Santos.

« Quand je reprenais le téléphone, elle manipulait l’appareil. C’est après qu’elle a refusé que je parte. Je ne lui ai jamais imposé ma force. Je ne lui ai jamais fait mal. On a été un jour chez Santos jusqu’à 4h du matin. Mais le jour des faits, j’ai passé la nuit au domicile de celui-ci, c’est dans l’après-midi qu’elle est venue me retrouver là-bas », a ajouté M. Ndiaye. 

Dans les débats d’audience, le juge a également invité J. D. Santos à clarifier les poursuites de proxénétisme à son encontre. D’après le magistrat, ce dernier mettait en location son domicile pour des pratiques de proxénétisme. Santos n’a pas reconnu les faits.

« M. Ndiaye est un ami. Je ne lui ai jamais loué mon domicile pour des pratiques de proxénétisme. il ne m’a jamais demandé un prix. Il passe fréquemment chez moi pour discuter ou regarder des matches de foot. Quand le problème a persisté, c’est moi qui ai appelé la police pour une solution.

Le problème a surgi vers 16h », a-t-il dit. Des propos confortés par le principal mis en cause.

« Jérôme ne m’a jamais loué. Ce jour, je l'ai appelé au téléphone pour lui demander l’autorisation de passer chez lui en compagnie de ma petite amie. Je me rappelle lui avoir donné 5.000FCFA pour l’achat de thé, ce qui était juste un geste pour agrémenter le moment. C’est un pote, il ne m’a jamais loué, c’est moi qui ai fait le geste », a enchaîné M. Ndiaye.

« Après ce problème qu’est ce que tu comptes faire avec ta compagne ? », lui demande le procureur.

« Je ne compte pas la lâcher parce que je l’aime énormément », a répondu le jeune M. Ndiaye plongeant le public dans une situation d’applaudissements.

L’avocat des amoureux qui a immédiatement pris la parole a conseillé à M. Ndiaye et S. Diallo d’approfondir leurs échanges pour arrondir les angles et s’ils le faut prétendre au mariage pour taire les divergences pour de bon.

« Voici présent le père du jeune M. Ndiaye qui peut faciliter les choses. Tu as toi aussi des parents, il faut discuter avec eux pour que si vous le souhaitez on vous unisse », a confié le conseil à S. Diallo.

L’avocat de J. D. Santos croit de son côté qu’il s’agit là d’une histoire d’amour qui a mal tourné. Selon le conseil, il n’a jamais été question de mettre le domicile de J. D. Santos sous location.

« M. Ndiaye est un ami à mon client et passait au domicile souvent regarder des matches avec lui. Il lui donnait de petites sommes pour participer, mais ce n’était pas en réalité une location », a-t-il dit en réfutant les charges à l’encontre de son client avant de demander sa relaxe pure et simple. Il a aussi sollicité la restitution de ses biens confisqués,  notamment son téléviseur, un salon 7 places, un ventilateur, une moquette, un téléphone entre autres accessoires qui se trouvent entre les mains des enquêteurs.

 

L’avocat de M. Ndiaye et S. Diallo a pour sa part, plaidé une application bienveillante de la loi à l’endroit des tourtereaux.

« C’est un incident qui permet de les rapprocher davantage parce qu’il y’a un amour des deux côtés et le mariage n’est pas exclu, c’est pourquoi, M. le président, nous vous invitons à créer les conditions d’un mariage », a dit le conseil.

 

Dans son verdict, le tribunal a reconnu coupable M. Ndiaye de violence et voie de fait avant de le condamner à 1 an d’emprisonnement assorti de sursis. Le juge a toutefois relaxé sa compagne et J. D. Santos.

Mardi 5 Mars 2024
Moussa Beye




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