Les algorithmes de Facebook et Instagram facilitent l'harcèlement sexuel envers les enfants en ligne


Depuis le mois de décembre dernier, Méta (anciennement appelé Facebook) est visé par une lourde poursuite de la part de l'État du Nouveau-Mexique, qui accuse la plateforme d'avoir la main légère quant aux propositions de contenus que peuvent consommer les jeunes enfants en ligne. Aujourd'hui, une présentation interne non expurgée de l'entreprise confirme cette crainte.

La perturbante relation entre les jeunes mineurs et l'internet est un véritable sujet à débat. Sachant à quel point l'univers virtuel peut facilement impacter la vie réelle, l'État du Nouveau-Mexique, tout comme 33 autres États d'Amérique, a décidé depuis décembre de l'année passée de poursuivre en justice Meta pour avoir "échoué à protéger les enfants contre des abus sexuels, des étranges sollicitations en ligne et des trafics d'être humains", sur Facebook et Instagram.

En effet, selon un document interne de 2021, l'algorithme « People You May Know » ( Des personnes que vous connaissez certainement) de Facebook, a été désigné comme le principal connecteur entre les enfants et les prédateurs. Mais lorsque les employés ont signalé ces conclusions aux dirigeants de Meta, ils auraient rejeté les recommandations visant à repenser l'algorithme pour cesser de recommander des adultes aux mineurs. Cette fonctionnalité était responsable de 75 % de tous les contacts inappropriés entre adultes et mineurs, d'après un employé. "Comment diable n'avons-nous pas simplement désactivé le PYMK entre adultes et enfants ?" » a déclaré un autre employé. "C'est vraiment très bouleversant", a ajouté un autre. Les problèmes étaient particulièrement insidieux sur Instagram, selon une note interne de 2020, avec des « discussions sexuelles » 38 fois plus répandues sur cette plateforme que sur Facebook Messenger aux États-Unis.

Le procureur général du Nouveau-Mexique, Raul Torrez, a déclaré que son bureau avait découvert les failles présumées grâce à une enquête secrète au cours de laquelle il avait créé des comptes leurres d'utilisateurs de 14 ans et moins. "Notre enquête sur les plateformes de médias sociaux de Meta démontre qu'il n'y a pas d'espaces sûrs pour les enfants, mais plutôt des lieux privilégiés où les prédateurs peuvent échanger de la pédopornographie et solliciter des mineurs à des fins sexuelles", cite monsieur Torrez. Dans un cas, un dirigeant d’Apple a signalé que son enfant de 12 ans avait été sollicité une fois sur Instagram. "C'est le genre de chose qui énerve Apple au point de menacer de nous retirer de l'App Store", a déclaré un employé du Méta.

 

 

 

Jeudi 18 Janvier 2024
Chancelle




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