Neuf enfants ont péri et un autre a été grièvement brûlé dans la nuit de dimanche à lundi dans l'incendie d'une école coranique (dahra) située dans le quartier de la Médina, non loin du centre ville de Dakar.
Pas moins d'une quarantaine d'enfants, dont sept talibés, s'étaient entassés dans une chambre, lorsque le feu, dont l'origine reste pour l'heure inconnue, s'est déclaré, dimanche, vers 23 heures, selon les premiers témoignages recueillis lundi matin. Deux enquêtes avaient été ouvertes dans la foulée pour déterminer les circonstances de l'incendie.
Mais Walfadjri rapporte ce mercredi que le Commissariat de police de la Médina a été
"dessaisi du dossier" au profit de la Sûreté urbaine. "Deux enquêtes sont ouvertes sur l'incendie volontaire de lieu habité et le cas des quatre maîtres coraniques", note Walfadjri.
"Âgés de 29 à 35 ans, ils sont deux Sénégalais et un Bissau-guinéen, qui recrutait certains élèves dans son pays", écrit Libération, au sujet justement des maîtres coraniques en question. Ils avaient comme butin "un coffre rempli de pièces de monnaie que versaient journellement leurs esclaves sous peine d'être châtiés", précise le journal, titrant sur "3 monstres enturbannés".
Le Populaire précise que quatre frères se trouvaient "parmi les 9 talibés qui ont péri dans l'incendie". "Leur père, Mouhamadou Bâ, et leur famille s'en remettent à Dieu", rapporte ce même journal. A son tour, L'Office creuse le même sillon, en se faisant l'écho de déclarations de ce père meurtri.
"Ce qui est arrivé relève de la volonté divine", dit-il, selon des propos rapportés par ce journal. "Malgré l'émoi très visible chez le père et l'oncle des victimes, la famille soutient Thierno Diallo, le maître coranique détenu par la police. Le père et l'oncle des victimes pardonnent et plaident pour sa libération", commente-t-il.
L'Observateur se projette au-delà de ce drame. "Ces bombes qui menacent Dakar", titre ainsi le quotidien du Groupe Futurs médias, en allusion à certains quartiers "flottants" de Dakar : Arafat, rue Félix Eboué, Cité Bissap, Liberté 6 baraque. "S'il y a des incendies dans nos baraques, nous allons tous mourir", confie un habitant de ces cités illustrant la mal-urbanisation dans la capitale sénégalaise.
Sur un tout autre sujet, qui concerne la traque des biens présumés mal acquis, Le Quotidien titre : "La communication pénalisante". Le journal souligne par là les effets d'une
"cacophonie" au sommet de l'Etat, après l'annonce du porte-parole du Gouvernement, Abdou Latif Coulibaly, selon laquelle l'Etat opterait désormais "pour la médiation pénale".
Abdoul Latif Coulibaly, par ailleurs ministre de la Promotion de la Bonne gouvernance, avait déclaré que l'Etat renoncera aux poursuites pénales contre les proches d'Abdoulaye Wade, s'ils acceptent de rembourser, au moins 80 % des montants en cause dans l'affaire des biens présumés spoliés. Mais il s'agirait là d'une position personnelle de M. Coulibaly, selon le garde des Sceaux, ministre de la Justice, Aminata Touré.
"La dissonance des voix entre le porte-parole du président (de la République) et celui du Gouvernement a laissé des effets au sein (de l'attelage gouvernemental). Certains parlent de cette médiation pénale comme d'un ballon de sonde mal joué, que le président Macky Sall a voulu dégonfler", constate Le Quotidien.
"Latif par-ci, Mimi par-là et ça part dans tous les sens…", renchérit La Tribune, qui se fend ensuite d'un petit commentaire. "Cette situation est une illustration de la manière peu articulée dont la traque aux biens mal acquis est conduite", écrit le journal.
"La médiation pénale évoquée est certes légale, mais elle heurte la conscience de nombre de Sénégalais qui ont cru à la rupture et la +gouvernance vertueuse+ tant chantée", ajoute-t-il.
"La traque des biens présumés mal acquis serait-elle en train de devenir une sorte de patate chaude aux mains de Macky Sall ?", se demande Sud pour sa part. "Engagée sur les bâtons de roue, la procédure subit aujourd'hui, de plein fouet, les contrecoups de son développement au niveau politique", écrit-il.
"Et pour cause, poursuit Sud Quotidien, la proposition de médiation pénale, suggérant de concéder 20 % des sommes +spoliées+ aux mis en cause, provoque une énorme cacophonie au sein du nouveau régime, avec la dernière sortie d'Aminata Touré, ministre de la Justice et garde des Sceaux".
"Il se passe des choses bizarres au sommet de l'Etat. L'orchestre gouvernemental ne joue pas au même rythme. Les acteurs rivalisent de contradictions, rendant la communication gouvernementale insipide, confuse et incommode", écrit L'As. "Qui donc croire dans ce méli-mélo ?", s'interroge le journal.
De toutes les façons, accepter de transiger, "c'est prouver qu'on est voleur", souligne le maire de Ziguinchor, Abdoulaye Baldé, à la Une de L'As. M. Baldé, ancien ministre sous Me Wade, fait partie des personnes suspectées d'enrichissement illicite.
Enquête revient sur le cas de Thierno Ousmane Sy, l'ancien conseiller en TIC du président Abdoulaye Wade, inculpé pour détournement de deniers publics, blanchiment d'argent et association de malfaiteurs.
"La Justice construit sa toile autour de l'ex-conseiller spécial en TIC de l'ancien président de la République, incarcéré à Rebeuss (la Maison d'arrêt et de correction située non loin du centre-ville dakarois). Les enquêteurs ont entièrement démêlé l'écheveau de ce scandale financier" lié à la vente à Sudatel, en 2007, de la troisième licence de téléphonie.
APS
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