KOLDA : Quels chantiers de l’emploi pour désamorcer la bombe à retardement social à la place des motos-jakarta?...une région sans industrie…


L’emploi des jeunes a été une des grandes promesses de campagne du nouveau régime. Ainsi, deux mois environ après son accession au pouvoir, les questions ne manquent pas sur ce sujet. Et la région de Kolda n’est pas en reste. En ce sens, l’interrogation n’est-elle pas de voir les chantiers à explorer pour l’emploi des jeunes qui est une véritable bombe sociale à retardement. Ainsi, avec une région sans industrie comment le nouveau régime doit s’y prendre pour trouver des solutions durables au chômage des jeunes malgré les potentialités de la région. C’est dans cette dynamique que nous avons donné la parole aux jeunes dont les attentes sont nombreuses.
 
De l’indépendance (64 ans) à nos jours la région de Kolda n’a compté aucune industrie majeure notamment celle de la transformation. A part, les deux usines d’égrenage de coton de Vélingara et Kolda, il n’y a rien d’autre. D’ailleurs, ces deux usines sont à l’agonie du fait du recul de la culture du coton. Donc, on peut dire qu’aucune perspective d’emploi en masse n’a pu être envisagé réellement après l’indépendance. C’est pourquoi, de nos jours la jeunesse se rabat avec l’avènement du taxi-moto jakarta. Aujourd’hui, il est important pour ce nouveau régime de valoriser les potentiels agricoles notamment l’arachide, le maïs, le lait entre autres. Et c’est en créant une industrie forte avec ces produits agricoles pour la transformation sur place que l’on pourrait résorber le chômage des jeunes, lutter contre l’exode rural ou les migrations irrégulières. Si cette étape n’est prise en compte, il sera difficile de retarder l’explosion de cette bombe sociale.
 
A en croire Banta S, électricien :« pour concrétiser le projet, il faut créer des usines de transformations là, où les matières premières sont produites. Et si on rate le départ, ce sera difficile de retenir les jeunes à manifester leur colère. Ainsi, cela risque d’augmenter les migrations irrégulières et l’exode rural. »
 
La plupart des jeunes nourrissent un grand espoir et une inquiétude en même temps. A l’image de Boubacar Baldé étudiant en droit qui se dit « sceptique » de la réalité ou de la sincérité du projet à lutter contre le chômage des jeunes. Dans la foulée, il soutient « l’état doit s’appuyer sur l’agriculture pour lutter contre le manque d’emploi en mettant en place un système agricole fort et mécanisé. Et pour y arriver, l’état devrait mettre les jeunes au cœur de leur système pour matérialiser les promesses de campagne. Et si cela est réalisé, on pourrait désamorcer cette demande forte sociale d’emploi des jeunes au cas contraire ce sera un échec avec des risques sérieux… »
 
D’après les jeunes, l’heure est à l’écoute du nouveau régime. A ce titre, ces derniers soutiennent fortement qu’ils n’entendent pas l’ « échec du projet » car ils y ont cru depuis longtemps. C’est pourquoi, ils espèrent que le nouveau régime dirige par le tandem Diomaye-Sonko va trouver des solutions à leurs problèmes notamment la formation, l’emploi et non le contraire.
Samedi 25 Mai 2024
Madou Diallo



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