Élection présidentielle: Un film inédit se joue à Ndoumbelane (Sénégal). Par Mamadou Aïcha Ndiaye


Le clap de fin n'est pas pour demain. Le stratagème et subterfuge font une floraison de démoniaques sans pitié et de retors aigris.

 Paradoxalement, le meilleur interprète de ce film risque d'être maudit. L'Oscar de la honte sera décerné. À qui, wait and see ? 
Quel film ! J'ai cherché à qualifier ce genre, mais je ne trouve pas. Est-ce qu'un film gangster ou d'espionnage? Est il un film de guerre ou film d'humour, celui dramatique, ou simple film d'horreur politique ? Bref, voilà, un cas d'école pour tout metteur scène, ou critique d'art qui pourra nous aider à le codifier. 

En effet, au Sénégal, il se joue un long film. Un long métrage digne d'un classique Nollywoodien.Chaque semaine charrie son lot de revirements et (À suivre...)
Depuis des années et des semaines certains politiques sénégalais se jouent de leur peuple.

L'écrivain nigérian,Chinua ACHEBE, m'a permis de comprendre dans son oeuvre, (Le monde s'effondre),publiée en 1958, l'histoire contée, lors de la vie précoloniale du sud-est de ce pays. Les mutations survenues entre britanniques et autochtones. Les chocs et rôles des personnages tels que Okonkwo, Ezinma, M. Brown et compagnie sont évocateurs d'une transition culturelle et sociale. 

Ici, au Sénégal, depuis le samedi 3 février 2024, jour qui était prévu pour le démarrage de la campagne électorale présidentielle, c'est un autre monde qui s'est effondré à Dakar et dans la diaspora sénégalaise.

La politique, l'opium du peuple de Feu Mahmout Diop et du défunt savant Cheikh Anta Diop, illustres hommes politiques d'alors, s'embourbe entre l'habileté tortueuse de " tartuffes politiques et les vrais gardiens des principes sacro-saints de la Constitution. Des titans se balafrent par écuries interposées. L'hémicycle (Assemblée nationale) a eu sa dose de saignement. Le temple de Thémis attend son tour et freine la Commission d'enquête parlementaire (CEP). Péripétie sur péripéties, le doute, la supercherie, l'envie d'équité, la déception, le triomphe, la double nationalité, tout est matière à polémiques. 

Le Président de la République abroge (reporte/ annule/décale/retarde) le jour du scrutin. Début du grand quiproquo. 
Scénario assez unique, puisque les faits pour lesquels, ce report devrait avoir lieu ne sont pas vécus pour justifier cela.
C'est le début du commencement 😳 de l'étonnement. Allez ! 

Tel un 🌀tsunami politique, tout croule, tout s'écroule. Présumée corruption, processus vicié, combines, accointances, élimination préméditée, forfaiture, crises entre institutions, spoliation de candidatures, déballages, tout est dans les tabloïds et sur les ondes hertziennes. 
 
Les rôles, les acteurs, les jeux, les drames, les épisodes, les ruses, les fourberies, les plus incroyables sont là et les tournages se poursuivent. 
Comparaison n'est pas souvent raison, mais il y'a politique, politicien, polytechnicien, et politichien. Ils ne sont pas tous logés dans la même enseigne. 
Entre le processus de parrainage électoral, à la supposée vente de fichiers,  en passant par la sélection de candidats à l'élection présidentielle, la spoliation de candidats, les collectifs, les déclarations, les annonces de report d'élection, le vote de la loi constitutionnelle, les mortelles manifestations, les médiations, et jusqu'à l'ébauche des brouillons de projet de loi d'armistie, que de faits inédits, de tolé et de tolérance. 

Et ça tourne encore ! 

Invraisemblablement, le peuple ébahi et surpris ne comprend toujours pas? La confusion est tellement générale et inquiétante que tout s'est dégonflé d'un seul coup.
Une déflagration qui laisse des séquelles inoubliables dans les annales politiques, académiques et sociales. 

Même le jour attendu pour une élection est hypothétique. Personne ne sait de quoi, demain sera fait?
Ma belle poule, bien prémonitoire chante déjà, le lever d'un jour de libération.Ce dard d'amnistie et de (paix) fera sans doute, la joie des uns, mais aussi bombardera, dans
d'autres lobes l'amertume d'une haute trahison.

Charme, calculs et crimes politiques quand tu nous tiens ? 
La paie issue de ce report d'élection présidentielle est et sera très chère. 
Les rançonneurs, vendeurs d'illusions, lobbyistes, vautours de labels et autres pompiers-pyromanes ont campé après avoir trouvé un interminable gisement pour emboucher leurs clairons. 
Le film des "PokerStars" peut commencer. Il se joue sans lune ni lumière. Le croupier attend la suite du "Dangerous Game".

Le douloureux travail d'accouchement pour cette future amnistie, par une hasardeuse incision abdominale et utérine ou (Césarienne) semble aussi périlleux. 

Le garant des institutions s'essoufle, le peuple s'interloque, s'ennuit puis craque. 
Cet enfant qui naîtra fait braire déjà et fera encore couler des salives. Le peuple bigarré ramasse des vertes et des pas mûres sur tous les autels et autres plateformes d'informations. 

J'hallucine ! 
Je peste puis proteste contre cette anomalie, sorte de bizarre et grossesse non désirée aux complications neuro-physiologistes énormes, aux risques économiques et résolutions diplomatiques dévastatrices. 
Quid de ce qui nous arrivera ? Allez prendre les cauris. 
Les jours passent l'ombrigrio fait encore jaser. 
Des journalistes sont malmenés, des pacifistes sont écroués, des bagnards sont libérés, des préjudices ne sont pas réparés, on met tout sur 
du "Turn-Off" dans un bavardage et un tohu bohu indescriptibles. 

Le berceau des "apôtres" de la cohésion est-il  prêt ? 

Dans le pipeline, le "bébé protocole" du Cap Manuel est attendu par des "héros", oncles traitants de nuit" toutes loges confondues. Les sages suppléeront les sages-femmes du "pays de dialogue" pour que le bonheur du bébé soit acté, ou son sort abrégé? 

Tous égrènent chapelets et calpins pour sortir de l'impasse.Léopold Sédar Senghor, auteur de ce concept n'a pas autant usé et abusé de ce tryptique" Sénégal Pays de dialogue". On ne fait pas n'importe quoi pour dialoguer après. 

Ce "deal" au parfum nocif et corpus crasseux, quasi blindé, peut-être, nous élucidera un jour. Nous comprendrons de ce fait, le revirement, la face cachée des entrants "insurrectionnelistes" et sortants "incontournables âpotres d'une concorde nationale ? Je ne comprends pas. 

En tout état de cause, ce projet passera pour le cadet d'un précédent Protocole dit de "Rebeuss". Célèbre prison Dakaroise, où, l'auteur de "Lui et moi", rappelle l'épopée d'un ancien arrangement politique entre l'ancien premier ministre IS et l'ex- Président de la République, Me A. Wade. 
Paul Valéry, écrivain français, a-t-il raison de dire que: "Toute politique tend à traiter les hommes comme des choses?" 
Est ce que de notre siège de pays modèle démocratique, on dégringole pour être un pays roublard démocratique ? 
Quoi qu'il advienne, notre hâvre de pets, Oups, de paix est désormais souillé, martyrisé et pollué rendons-le, plus respirable. 
Rendons- le plus juste, moins discrédité, plus logos, plus respublica. 

Au nom de la démocratie, de la vertu, au nom du vrai et du respect, au nom de la paix, du droit à la vie, de notre Charte fondamentale (Constitution), au nom du "Soleil sur nos terreurs, Soleil sur notre Espoir", il faut savoir raison gardée et permettre à Feu Mamadou Diop, à l'étudiant Feu Alpha Yoro Tounkara de faire redorer des blasons ternis. 

Enfin, s'il est avéré que le style résulte d'une sensibilité spéciale à l'égard du langage, et cela ne s'acquiert pas, mais se développe, j'ose espérer que chaque homosenegalensis devrait tracer sa voie de sursaut afin de conserver ou rescuciter son style de vie, de parole, de savoir, de savoir-être de "Diomb" (serment d'honneur) de "Ngor" (dignité) et de "Kersa (humilité).
Se remettre en cause dans un style d'agir plus cognito passe pour une invite, une exigence à une introspection individuelle et/ou collective. La barque prend de l'eau. Les  impitoyables crocodiles et divers affamés reptiles sont aperçus aussi bien sur la rive et que dans la marre. 

Mamadou Aïcha Ndiaye
Journaliste
Mercredi 14 Février 2024
Dakaractu




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