Dans un entretien avec L'Obs, Doudou Wade ancien député et ex président du groupement parlementaire du parti PDS, évoque le débat sur la Déclaration de politique générale (DPG) du Premier ministre Ousmane Sonko. Bien qu'il reconnaisse qu'il y a des irrégularités dans le règlement intérieur actuel de l'Assemblée nationale, M. Wade propose des pistes pour résoudre le problème en quatre jours !
Selon lui, « les députés de Yewwi Askan Wi ont raison de dire que la Déclaration de politique générale ne peut pas se faire dans l'état actuel de la situation de l'Assemblée nationale qui, dans son règlement intérieur, n'a plus de disposition relative au Premier ministre. » Il explique que « en 2019, par une loi, on a soustrait de son règlement intérieur, toutes les dispositions relatives au Premier ministre. Ensuite, la Constitution a été révisée pour faire revenir le Premier ministre et la nomination d'Amadou Ba en 2022. »
Mr Wade poursuit : « Et même quand Birame Soulèye Diop demandait la censure du Premier ministre (Amadou Ba), l'Assemblée n'avait plus ce droit. Ils ont failli à leur mission. Quand ils sont venus à l'Assemblée, ils n'avaient pas les compétences requises pour faire le travail qu'on leur demandait. » Cependant, l’ancien député estime que « l'état actuel ne permet pas à l'Assemblée de s'organiser pour recevoir le Premier ministre, mais ce dernier est obligé, selon les dispositions de l'article 55 de la Constitution, de venir faire une Déclaration de politique générale. »
Le doyen Doudou Wade propose ainsi une solution : « Les députés de Yewwi Askan Wi peuvent, demain jeudi (aujourd'hui), faire une proposition de loi et l'étudier lundi prochain. [...] Ils peuvent faire le travail en quatre (4) jours et renvoyer ça au président de la République. Il ne faut pas qu'ils se cachent derrière la situation actuelle parce qu'elle n'est pas insurmontable. Même si ce n'est pas possible, ils ont le devoir de pouvoir. S'ils veulent répondre à leur mission de représentants du peuple, ils se doivent de convoquer la session extraordinaire » a-t-il préconisé.
Il est persuadé que : « pour des questions d'éthique et de moralité politique, Ousmane Sonko n'a pas le droit de le faire. Maintenant, Ousmane Sonko a été un parlementaire qui a fait son boulot de représentant du peuple, il a apporté des contradictions à l’Assemblée nationale. Par conséquent, il ne doit pas être un premier ministre qui refuse de débattre à l'Assemblée… Ousmane Sonko, Premier ministre, dites à votre groupe parlementaire de participer à la modification du règlement intérieur et de l'adapter à la Constitution pour vous permettre d'assumer votre mission". Un député peut faire cette proposition de loi et l'Assemblée va l'adopter. Il n'y a aucune difficulté pour que cette loi ne passe. À moins que Ousmane Sonko, Premier ministre, ne veuille affronter les difficultés de la mission »
Sur la question d’une possible dissolution de l’Assemblée nationale par le nouveau régime, il répondra sans détour. « Macky Sall et Abdoulaye Wade n'ont pas dissous. Maintenant, c'est au président de la République de savoir si les données à sa disposition peuvent lui permettre d'avoir une majorité, en cas de dissolution. Mais s'il le fait à la Macron (Président de la - France), il aura les mêmes résultats que ce dernier. Nous n'avons jamais connu de dissolution, mais il y a des Présidents qui étaient majoritaires, qui ont dissous et qui se sont retrouvés minoritaires pour avoir à côté une cohabitation. Il faut assumer les conséquences. Je ne suis pas un devin…»
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