Déclaration de Michel Kafando ce mercredi 23 septembre à Ouagadougou


« Mes chers compatriotes,

Dans le malheur nous avons lutté ensemble, dans la liberté nous triomphons ensemble. A présent, libre de mes mouvements, je reprends du service. Et par là même, je m’affirme en la légitimité nationale. La transition est ainsi de retour et reprend à la minute même l’exercice du pouvoir d’Etat. L’a-t-elle d'ailleurs jamais perdu ? Non, vu la clameur nationale contre les usurpateurs, vu la réprobation internationale contre l’imposture, c’est l’aveu même que le gouvernement de transition que vous avez librement choisi, et en qui vous avez totalement mis votre confiance, est resté le seul à incarner la volonté du peuple souverain.

Au demeurant, le président du Conseil national de la transition, M. Chérif Sy, agissant en intérimaire du président du Faso, a su garder la flamme intacte. Je lui en suis gré. Je vous invite donc à rester mobilisés autour de la transition, pour qu’ensemble nous continuions ce que nous avons commencé. A savoir, remettre le processus électoral sur les rails, après avoir naturellement pansé les plaies et honoré la mémoire de nos compatriotes injustement tombés pour la défense de la patrie, et dont certains gisent toujours dans les morgues. Je m’incline très respectueusement devant leur mémoire. La nation toute entière leur rend hommage.

En attendant d’examiner la façon dont nous solderons les conséquences de cette funeste barbarie, à toutes les familles éplorées je présente nos sincères condoléances. Nous sommes fiers de la mobilisation et de l’intrépidité du peuple burkinabè, en particulier de sa jeunesse dont la détermination sans faille a permis d’arrêter l’imposture. Tout indique que la conscience aiguë qui a guidé l’insurrection ne s’est guère émoussée, bien au contraire. Je salue notre armée nationale qui, réalisant elle aussi le défi et l’anathème qui lui ont été lancés par cette horde d’insoumis, dans son amour propre a volé au secours du peuple martyrisé.

Je salue tous les hommes de l’extérieur. Je salue la communauté internationale pour avoir rejeté sans équivoque et de façon péremptoire, ce pronunciamento d’une autre époque. Je salue toutes les forces vives du Burkina Faso, les partis politiques, les organisations de la société civile, les syndicats, le monde de la presse, les autorités coutumières et religieuses, pour leur patriotisme, leur bravoure et leur dévouement. Je rends hommage à tous ceux qui, à travers de longues chaînes de prières continues, de suppliques et d’incantations, ont confié la destinée de notre pays à la mansuétude de la providence divine.

A tous, je dis merci et reconnaissance. Dès demain, le gouvernement de la transition se réunira au nom de la continuité de la vie nationale. En ce qui concerne les dernières propositions de la Cédéao pour une sortie de crise, il est évident que nous ne nous engagerons que si elles prennent en compte la volonté du peuple burkinabè, clairement exprimée dans la charte de la transition. Vive le Burkina Faso ! Paix et honneur à nos victimes ! A nos morts ! Que Dieu nous vienne en aide ! Que Dieu bénisse le Burkina Faso ! »
 
Mercredi 23 Septembre 2015




1.Posté par Dia le 23/09/2015 13:10
Notre plus grand mal, c’est d’avoir des chefs d’Etat qui ne sont pas à la hauteur de leur mission et de leur peuple, ou pire qui se prennent pour des démiurges.

Michel Kafando, Président du Burkina Faso que la CEDEAO s’apprête à remettre en selle est un grand lâche. Pendant que la population Burkinabé fait courageusement face à la situation, Kafando est parti se cacher sous les jupes de maman. A la première occasion, il est parti chercher refuge à l’ambassade de France, pour dit-il « sauver sa vie ».
Chérif Sy (président de l’assemblée intérimaire) et les activistes du balai citoyen (qui sont menacés et agressés) sont au rendez-vous de l’histoire, les Burkinabés à leurs côtés. Kafando a lui préféré abandonner ses administrés. N’est pas Thomas Sankara qui veut.

Dans la listes des « demi-dieux » indispensables viennent s’ajouter Paul Kagamé du Rwanda et Dennis Sassou Nguessou du Congo Brazaville.
Le premier a indéniablement transformé son pays et l’a mis sur les rampes de l’émergence. Kigali est une référence absolue en terme d’organisation, de discipline et de propreté. Mais ce que Kagamé a réalisé, un autre peut y arriver. Le philosophe allemand Nietzsche disait qu’un peuple est le détour que prend la nature pour produire 6 ou 7 grands hommes. Si cela est vrai, le quota du Rwanda est à peine entamé.

Dennis Sassou Nguesso n’a même pas un bilan reluisant à présenter aux Congolais. Une génération entière de son pays ne connaît que lui à la tête de l’Etat. A 72 ans révolus, il est frappé par la limite d’âge et la constitution votée en 2002 qui restreint le nombre de mandat à 2. Malgré tout, il veut défier la loi et le peuple congolais et cherche à organiser un référendum bidon pour mourir au pouvoir.

Nombre de nos chefs d’Etat sont les cancers de nos pays. Ils bloquent les énergies, la jeunesse et le développement de leur nation. Ceux qui les soutiennent viendront nous dire qu’il faut négocier une sortie heureuse pour eux ou les exfiltreront quand cela chauffera. Parce qu’ils défendent leurs intérêts, ils utiliseront le joker jusqu’au bout, quitte à plonger ces pays dans le chaos.



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