Après des semaines d’atermoiements, Donald Trump abat ses cartes. Sous le regard inquiet des 194 autres pays signataires de l’accord de Paris sur le climat – parmi lesquels 147 l’ont ratifié –, le président des Etats-Unis s’est prononcé jeudi 1er juin pour la sortie de ce texte historique, ajoutant qu’il était prêt à négocier un nouvel accord sur le climat.
« Les Etats-Unis vont se retirer de l’accord de Paris sur le climat » a déclaré le président américain, ajoutant qu’il ne « voulait rien qui puisse se mettre en travers » de son action pour redresser l’économie américaine. « Je ne peux pas, en conscience, soutenir un accord qui punit les Etats-Unis », a martelé Donald Trump.
En campagne, l’homme d’affaires septuagénaire avait promis d’abandonner le document au nom de la défense des emplois américains et de son slogan « L’Amérique d’abord ». Preuve de son caractère sensible, cette décision n’a cessé d’être repoussée. Au moins deux réunions présentées comme décisives ont été annulées en avril et en mai dans une Maison Blanche soumise à la pression de deux camps opposés.
Lire aussi : Accord de Paris sur le climat : Trump à l’heure du choix
De nombreuses voix, sur la scène internationale – notamment la Chine et l’Union européenne –, dans le monde des affaires et au sein même de son administration, l’ont appelé à revoir sa position, rappelant ces derniers jours l’urgence d’agir face au réchauffement en cours.
Plusieurs scénarios de retrait
Climatosceptique revendiqué, M. Trump devra désormais s’armer de patience. Un pays souhaitant dénoncer l’accord doit patienter trois ans à compter de son entrée en vigueur (intervenue le 4 novembre 2016), puis respecter un préavis d’un an avant de s’en libérer effectivement, précise l’article 28 du document. Les Etats-Unis pourront donc sortir de l’accord en novembre 2020… au moment de la prochaine présidentielle américaine.
Les Etats-Unis sont le deuxième émetteur mondial de gaz à effet de serre, derrière la Chine. La portée de cette décision ira, de fait, bien au-delà de la question climatique ; elle donnera une indication sur la place que les Etats-Unis entendent occuper sur la scène internationale dans les années à venir. A l’approche de l’allocution présidentielle, la Chine et l’Union européenne sont montées au créneau pour défendre l’accord qui vise à contenir la hausse de la température moyenne mondiale « bien en deçà » de 2 °C par rapport à l’ère pré-industrielle.
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