Stabilité ou chaos ? Pourquoi le football sénégalais ne peut pas se permettre de changer de cap maintenant


Alors que le débat sur l’alternance à la tête de la Fédération Sénégalaise de Football (FSF) refait surface, une voix s’élève avec force et lucidité : celle de Doudou Dia, observateur sportif engagé. Dans une contribution parvenue à Dakaractu, il plaide pour un cinquième mandat de Me Augustin Senghor, non par fidélité personnelle, mais par exigence stratégique. Car au moment où le Sénégal domine le continent et s’impose sur la scène mondiale, remettre en cause cette stabilité serait un pari dangereux.

Depuis plus d’une décennie, sous la direction de Me Senghor, le football sénégalais est passé d’un rêve à une réalité tangible : champion d’Afrique, acteur majeur des Coupes du Monde, rayonnement des catégories jeunes, infrastructures modernisées et football féminin en pleine ascension. Cette réussite n’est pas une série de hasards heureux, mais le fruit d’un leadership cohérent, patient et visionnaire. Pourquoi changer ce qui porte ses fruits, alors que les réformes les plus ambitieuses sont encore en chantier ?

Doudou Dia souligne une vérité que beaucoup veulent ignorer : une alternance mal préparée pourrait briser une dynamique historique. La professionnalisation des clubs, la formation des cadres, la montée en puissance des académies régionales et le rôle croissant du Sénégal dans les instances internationales nécessitent une continuité forte, maîtrisée et orientée vers la transmission. Ce cinquième mandat ne serait pas celui de l’usure, mais celui de la consolidation et de la relève.

Dans un pays où le football est bien plus qu’un sport - un facteur de paix sociale, d’unité nationale et de rayonnement international - ce choix dépasse les querelles de personnes. Le moment n’est pas à la politique de la chaise vide, mais à la responsabilité. Le monde nous regarde, les jeunes nous attendent, l’histoire nous interpelle. Ce serait une erreur historique de tourner la page alors que le livre n’est pas terminé.

Face à ce tournant décisif, Doudou Dia lance un appel solennel : choisissons la méthode, pas la mode. Soutenir un cinquième mandat, c’est sécuriser l’avenir, transmettre dans la stabilité, et refuser l’improvisation. Car dans le football comme dans la vie d’une nation, la vraie alternance se prépare. Elle ne s’improvise pas.

Mercredi 9 Juillet 2025
Dakaractu




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