Salif Traoré, concepteur du groupe « Street talent » :

Salif Traoré,  pouvez-vous expliquer le concept « Street Talent » à nos lecteurs?

C’est en fait un esprit. L’idée de le créer m’est venue en France, à Saint –Denis où je vis. Son but est de promouvoir la culture dans toute sa diversité. Il s’intéresse à tous les domaines de la culture : la danse, la mode, la littérature, le sport, la chanson…

Pourquoi le choix porté sur Dakar pour son édition 2014 ?

Parce que nous avons constaté que la jeunesse de Dakar a beaucoup évolué en termes de culture, et dans un autre sens, nous voulons stimuler un échange culturel entre la France et le Sénégal.

Pouvez-vous nous décliner le programme ?

Le festival se déroulera sur une semaine, dont trois jours de festivités. Le premier jour sera organisé un déjeuner networking avec toutes les grandes entreprises qui ont accompagné l’événement. Le networking consiste en une séance de travail qui a comme support l’internet et les NTIC en général. Cela permettra de croiser les trajectoires de jeunes (Français et Sénégalais) qui ont des points communs mais qui vivent sur des continents différents. Un parc culturel animera la deuxième journée, avec un tournoi de basket, de football, et une exposition photographique. Il y aura aussi un défilé de mode durant la soirée, avec une collaboration France/Sénégal. Et pour rester fidèle à l’esprit « street talent », l’ensemble des manifestations sera organisé en plein air, dans des espaces aménagés pour l’occasion. Enfin, pour la troisième journée, un grand concert est prévu au Grand Théâtre National. Les invités pressentis pour l’événement sont Kery James, Coumba Gawlo Seck, Bakar, et Khuman. DJ Boub’s et Kalista Sy assureront l’animation du festival.

C’est une grande première à Dakar. Avez-vous rencontré des obstacles pour relever le pari de l’organisation ?

Oui, nous rencontrons surtout un grand problème de réactivité de la part de la majorité des Sénégalais qui promettent de nous appuyer, mais ne réagissent vraiment pas. Par contre, d’autres font preuve d’un partenariat très actif, en l’occurrence Youssou N'dour avec son association « Youssou N'dour New Africa », la TFM, le groupe CCBM, SAMSUNG, Wakh'art les mairies de Saint-Denis et Sacré Cœur III, le Directeur général du Grand Théatre National, DJ Boub’s, Kalista Sy,…

Nous avons constaté que le Hip Hop occupe une place privilégiée au sein du programme que vous nous avez décliné, pourquoi ?

C’est dû au fait que le « Street Talent » s’intéresse en France aux artistes issus principalement de la banlieue, et ce sont presque tous des rappeurs…

Un tel événement nécessite de gros moyens financiers, des partenariats. Où en êtes-vous ?

Ah oui ! Les déplacements, l’hébergement et tout nécessitent de gros moyens financiers, et c’est pourquoi nous avons sollicité l’aide de beaucoup d’entreprises mais les réactions tardent à se manifester… Notre souhait est que cette édition 2014 de Street Talent soit une vraie réussite, pour que le festival puisse figurer dans le répertoire culturel national et ainsi se tenir chaque année.  

Entretien réalisé par
Mame Diarra DIOP